Chapitre 18

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Quand j’ouvris de nouveau les yeux, je n’eus aucun mal cette fois ci,  à m’habituer à l’éclat de la pièce. J’avais toujours cette migraine qui me vrillait les tempes, et tenaillait ma tête tel un concert de tambours, mais cette fois ci, elle était supportable. Toute fébrile, je portai ma main à ma tête, et j’y sentis un bandeau tout autour. Mon bras, étais encore relié à toute sorte de fil. J’avais soif, très soif ! Alors, je tournai ma tête sur le côté. La première personne que je vis à mon chevet, fit Djeth. Elle était assise dans le canapé à côté, totalement assoupie.

-        Djeth… je murmurai faiblement.

Comme si elle attendait la moindre réaction de ma part, elle se réveilla direct dans un sursaut.

-        Oh ma petite ; tu es enfin réveillée ? s’émerveilla-t-elle en s’approchant de moi, la voix enrouée de larmes.

-        Où suis-je ?

-        A l’hôpital mon enfant ! Tu ne sais pas la frayeur que tu nous as faite. Voilà déjà deux semaines que tu te trouves dans le coma.

Elle m’embrassa furtivement le front. Avant que je ne puisse lui demander un peu d’eau, elle me délaissa pour aller ouvrir la porte.

-        Infirmière, cria-t-elle depuis le couloir, elle s’est réveillée !

Puis, elle revint vers moi, et se mit à me caresser le visage.

-        Comme je suis contente que tu sois de retour parmi nous ! Tu ne peux imaginer à quel point j’ai prié pour toi ma petite.

Je lui adressai un sourire faible en guise de réponse.

-        De l’eau… je marmonnai faiblement, ma gorge de plus en plus sèche.

-        Quoi ? (Elle se pencha vers moi.)  Tu veux quoi mon enfant ? Je n’ai pas entendu.

Bien avant que je ne lui réitère ma demande, la porte s’ouvrit de nouveau sur le docteur de la dernière fois, suivit de près d’une infirmière que je ne connaissais pas.

-        Alors mademoiselle Ahar, comment te sens tu ? me demanda aussitôt le docteur, avant de se mettre à m’examiner.

-        J’ai mal à la tête, et j’ai le corps tout endolorie. Je lui répondis, en essayant de me redresser.

-        C’est tout à fait normal d’avoir mal, si je me fie à l’état piteux, dans lequel on t’a conduit aux urgences.

Il tira sur mes paupières, puis à tour de rôle, braqua une lampe de poche dans mes yeux. J’étais toujours allongée sur le côté.

-        Il parait que tu as fait une chute dans les escaliers. Comment cela a pu-t-il se produire ? chercha-t-il à savoir, en ramenant sa torche dans sa poche.

Comment pourrai-je lui dire, que c’est mon beau-père qui m’y a précipité ?

-        Puis-je avoir un peu d’eau ? éludai-je, en sentant ma gorge s’asséchée plus.

-        Évidemment !

Il prit la carafe d’eau à côté de moi, remplit un verre, avant de me le tendre, pendant que l’infirmière s’activa sur l’infusion à mon bras droit. Je pris le verre d’eau, puis calmement, en bu le contenu sous le  regard attendri et inquisiteur du docteur.

Il se tourna sans tarder pour faire face au petit monde derrière lui.

-        Pouvez-vous me laisser quelques instants avec ma patiente ? J’ai quelques examens approfondis à lui faire.

Tour d'Ivoire T1: UNE AFFLICTION SOUS SILENCEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant