5-À bientot

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- Un coMbAT! Un coMbAT!

Caitlin recula, regardant avec horreur la scène de violence qui se déroulait devant elle.
Quatre agents de sécurité s'approchèrent finale- ment, brisèrent le cercle et séparèrent les deux jeunes couverts de sang, avant de les traîner de force. ils ne semblaient pas pressés du tout.

Lorsque caitlin eut enfin son repas, elle parcourut la salle du regard, espérant trouver un signe de Jonah. Mais elle ne l'aperçut nulle part.

Elle marcha dans une allée, passant une table après l'autre. Elles étaient toutes remplies de jeunes. Il y avait bien quelques places libres, mais elles ne semblaient pas particulièrement invitantes, à côté de grandes bandes de jeunes.

Finalement, elle put s'asseoir à une table libre au fond. Il y avait juste un jeune à l'autre bout de la table, un garçon chinois, petit et fragile, portant un appareil dentaire et des vêtements de facture modeste. Il gar- dait la tête baissée et se concentrait sur sa nourriture.

Elle se sentit seule. Elle se pencha sur son télé- phone. Il y avait quelques messages Facebook de ses amies de la dernière ville où elle avait habité. Elles voulaient savoir si elle aimait son nouvel endroit. Caitlin n'avait pas vraiment envie de répondre. Elles semblaient si loin maintenant.

Caitlin mangea à peine, ressentant toujours vague- ment la nausée du premier jour. Elle essaya de se changer les idées. Elle ferma les yeux. Elle pensa à son nouvel appartement. Il se trouvait au cinquième étage d'un immeuble crasseux et sans ascenseur sur la 132erue. Sa nausée empira. Elle respira profondément, essayant de se concentrer sur quelque chose, n'importe quoi de positif dans sa vie.

Son petit frère. Sam. Quinze ans, mais il pourrait bien en avoir vingt. Sam semblait toujours oublier qu'il était le plus jeune: il agissait toujours comme s'il était son frère aîné. il s'était endurci avec tous leurs dépla- cements, avec le départ de leur père, avec la façon dont leur mère les traitait tous les deux. Elle se rendait bien compte que tout cela commençait à l'atteindre, qu'il se fermait comme une huître. ses combats fréquents à l'école n'étaient pas pour la surprendre. Elle craignait seulement que ça n'empire.
Mais Sam adorait sa sœur. Et elle l'adorait aussi. C'était le seul point d'attache dans sa vie, le seul sur qui elle pouvait compter. Il semblait réserver pour elle ce qui lui restait de douceur. Elle était décidée à faire de son mieux pour le protéger.

-- Caitlin? Elle sursauta.

Jonah se tenait derrière elle, son cabaret dans une main, son étui à violon dans l'autre.

-- Ça te dérange si je m'assois avec toi?
-- oui... je veux dire non, répondit-elle, nerveuse.
Idiote, pensa-t-elle. Cesse d'être aussi nerveuse.

Jonah esquissa son sourire habituel, puis s'assit en face d'elle. Il s'assit le dos bien droit, dans une posture parfaite, et déposa précautionneusement son violon à côté de lui. Il déposa doucement sa nourriture. Il y avait quelque chose en lui, quelque chose qu'ellen'arrivait pas à définir. il était différent de toutes les autres personnes qu'elle avait rencontrées. Comme s'il venait d'une autre époque. Il ne semblait absolument pas à sa place ici.

-- Et puis, comment se passe ta première journée?
-- Ce n'est pas vraiment ce à quoi je m'attendais.
-- Je vois ce que tu veux dire, dit-il.
-- C'est un violon?

Elle désignait son instrument de la tête. Il le tenait près de lui, en gardant une main dessus, comme s'il avait peur que quelqu'un puisse le lui voler.
-- En fait, c'est un alto. Il est juste un peu plus gros, mais il possède un son très différent. Plus chaleureux.

Elle n'avait jamais vu un violon alto, et espérait qu'il le pose sur la table pour lui montrer. Mais il ne fit aucun geste en ce sens, et elle ne voulait pas être indis- crète. Il gardait toujours une main sur l'instrument, veillant jalousement sur lui, comme s'il était très personnel et privé.

-- Pratiques-tu beaucoup? Jonah haussa les épaules.
-- Quelques heures par jour, dit-il d'un air détaché.
-- Quelques heures!? Tu dois être très bon! Il haussa de nouveau épaules.
-- Je pense que je me débrouille. Il y a beaucoup de violonistes meilleurs que moi. Mais j'espère que ce sera mon billet de sortie pour partir d'ici.
-- J'ai toujours voulu jouer du piano, dit Caitlin.
-- Pourquoi tu ne le fais pas?

Elle s'apprêtait à dire je n'en ai jamais eu un, mais s'arrêta. Au lieu de cela, elle haussa les épaules et pencha le regard vers sa nourriture.

-- Tu n'as pas besoin de posséder un piano, dit Jonah.
Elle releva les yeux, étonnée qu'il ait lu dans ses pensées.
-- Il y a une salle de pratique dans cette école. Malgré toutes les mauvaises choses qu'il y a ici, il en reste quelques bonnes. Ils te donneront des leçons gra- tuitement. Tout ce que tu as à faire, c'est de t'inscrire.
Les yeux de Caitlin s'agrandirent.

-- vraiment?
-- Il y a une feuille d'inscription à l'extérieur de la salle de musique. Demande madame Lennox. Dis-lui que tu es mon amie.

Amie. Caitlin aimait le son de ce mot. Elle sentit une vague de bien-être lentement l'envahir. Elle fit un grand sourire. Leurs regards se rivèrent l'un sur l'autre pendant un moment.

En fixant ses yeux verts brillants, elle sentait un million de questions lui brûler les lèvres: As-tu une petite amie? Pourquoi es-tu aussi gentil? Est-ce que tu m'apprécies vraiment?

Mais au lieu de cela, elle se mordit les lèvres, et ne prononça pas un seul mot.
Craignant que le moment qu'ils passaient ensemble ne s'achève bientôt, elle se creusa les méninges pour trouver quelque chose à lui demander, afin de prolonger leur conversation. Elle essayait de trouver quelque chose qui lui permettrait de le revoir. Mais elle devint nerveuse et figea sur place.

Elle ouvrit finalement la bouche mais, au même moment, la cloche sonna.
La salle s'emplit de bruits et de mouvements, et Jonah se leva, agrippant son alto.

-- Je suis en retard, dit-il en ramassant son cabaret. Il jeta un regard vers celui de Caitlin.
-- Tu veux que je prenne le tien?

Elle baissa le regard, réalisant qu'elle avait oublié de le prendre. Elle secoua la tête.

-- D'accord, dit-il.

Il se tenait là, soudainement gêné, ne sachant quoi dire.

-- Eh bien... à bientôt.
-- À bientôt, répondit-elle sans conviction, avec un filet de voix à peine plus élevé qu'un murmure.

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Et voilà le chapitre est terminé! Je suis horriblement désoler pour le retard de ce chapitre mais je vous promet que je ferai plus d'efforts! Déja rendu a 300 vue au total je suis trop contente je vous remercie du fond du coeur !
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Love, Sarah xxxxx

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