# 2 : comfort

231 32 12
                                    

Un soupir désespéré résonna dans la pièce, faisant écho à l'ennui que ressentait Yamaguchi.
L'adolescent se retrouvait seul dans sa chambre - dans la maison entière en réalité, ses parents venait de partir pour la journée - avec une connexion tout bonnement inexistante, étant donné qu'il l'avait préalablement coupé, en raison des orages frappant au dehors, et ce par peur qu'elle finisse par cramer, chose leur étant déjà arrivé par le passé.

Désormais, il n'avait plus rien à faire : sa chambre était rangée et il n'avait pas l'énergie de lire ni de dessiner, alors il regardait simplement le plafond en lançant doucement sa balle de volley, toujours avec cet ennui profond. Pour couronner le tout, la chaleur des vacances d'été l'étouffait ; il voulait compter sur les orages et la pluie pour rafraîchir l'atmosphère mais c'était peine perdue, l'air était toujours plus lourd, et son petit ventilateur ne l'avançait pas beaucoup. Tout en baillant, Yamaguchi s'étala un peu plus sur son lit, lâcha sa balle et décida de tout miser sur son seul et unique espoir : son petit-copain. Il lui envoya donc un message, avec l'envie de démarrer une conversation, dans lequel il se plaignait clairement de son manque de connexion, sans oublier d'ajouter la petite touche d'amour qui lui était propre, en grand affectif et passionné qu'il était.

Pour son plus grand bonheur, il ne lui fallut pas plus de deux minutes pour recevoir une réponse de son amour, disant qu'il s'ennuyait lui aussi, et un autre message s'afficha directement sous les yeux du vert : "j'arrive"
Voilà qui savait lui redonner le sourire instantanément, il n'y avait bien que Tsukishima pour faire ça, et pour sortir le rejoindre sous ce torrent de pluie.

Les deux s'étaient rencontré étant enfants, et ils ne s'étaient plus jamais quitté depuis. L'amour qui les liait s'était imposé comme une évidence au fil des ans, et aucun ne se voyait sans l'autre.
C'était ça, la dynamique de leur couple.

Finalement, c'est au bout d'une dizaine de minutes que Yamaguchi entendit enfin la sonnette retentir, et ce fut avec une énergie retrouvée et une hâte évidente qu'il dévala les escaliers pour aller ouvrir la porte à son petit-ami.

─ Tsukki ! Merci de venir me sauver de cet ennui mortel !

─ Moi c'est de toi que je m'ennuyais.

Tsukishima avait prononcé ces mots sans une once de sous-entendu dragueur et c'était bien ça que Yamaguchi adorait : son petit-copain parlait d'une voix calme et imperturbable, sans se rendre réellement compte du genre de phrase qu'il disait, ni de l'effet dévastateur que cela avait sur l'adolescent à ses côtés. Les papillons dans le ventre étaient bel et bien présent.

S'avançant dans l'allée de la maison, le grand blond posa son parapluie et se défit de ses chaussures, avant de suivre directement Yamaguchi dans sa chambre. C'était un habitué des lieux à force, et faire comme chez lui ne le dérangeait pas, alors il s'écroula sur le lit de Yamaguchi et l'entraîna avec lui sur cette surface moelleuse.

─ Maintenant que t'es là on va pouvoir s'ennuyer ensemble, vu qu'il n'y a pas de co.

Tous deux allongés, les deux adolescents se regardaient avec amour et un fin sourire étira les lèvres du blond à la remarque de Yamaguchi, tandis qu'il s'amusait avec ses mèches vertes.

─ Sois pas bête, on a pas besoin de ça pour passer un bon moment.

─ T'as pas tort, du moment que je suis avec toi !

Un chaste baiser et des sourires tendres. C'était cette ambiance douce qui régnait à l'intérieur de la petite chambre, contrastant avec le déluge qui s'abattait dehors.
Yamaguchi se cala un peu plus entre les bras de son petit-ami, dans une position tellement confortable qu'il ne voulait décidément plus bouger. Tsukishima, lui, resserra instinctivement son étreinte, jouant toujours avec les mèches de cheveux du plus petit.

C'était ce genre de moment posé, pendant lesquels aucun mots n'avaient besoin d'être prononcés, ces moments simplement fait de regards tendres, de gestes imperceptibles, et d'amour pur. Ces moments de confort et de douceur.
Leurs moments préférés.

Yamaguchi sentait le souffle chaud de son petit-ami dans son cou, et un sourire prit place sur son visage en repensant à tout le bonheur que Tsukishima lui avait apporté depuis qu'il s'était déclaré. Contrairement aux apparences, le blond était presque autant affectueux que lui, il se souciait en permanence de son bien être et faisait tout pour le rendre heureux - ce qui était réussi -, simplement, il ne montrait pas cette facette devant les autres, bien trop fier pour cela.

Il hésita un instant, mais décida de briser ce silence, qui n'était jusqu'alors malmené que par la mélodie de la pluie et les orages puissants.

─ Dis Tsukki, tu nous voix comment dans quelques années ?

─ Ensemble, encore et toujours. Parce que c'est ce que je veux.

─ C'est ce que je veux aussi.

Satisfait par la réponse simple de celui qu'il considérait déjà, malgré leur jeune âge, comme l'amour de sa vie, Yamaguchi se contenta d'un sourire resplendissant, avant que son regard ne se pose un peu plus haut, vers les gouttes de pluies s'écrasant avec force contre la vitre.

─ J'arrive même pas à imaginer ma vie sans toi.

─ Pourquoi tu amène une ambiance mélancolique d'un coup ?

À cette remarque, celui aux prunelles émeraudes se contenta de ricaner gentiment.

─ Aucune raison, c'est juste que quand je suis dans tes bras je me rends compte de la chance que j'ai !

Yamaguchi était adorable, tout simplement, mais cette fois, les sourcils du blond se froncèrent, et il ne faisait aucun doute que son complexe d'infériorité refaisait surface.

─ Je sais pas si c'est vraiment une chance.

─ Dis pas de bêtises ! T'es une personne géniale Tsukki.

Yamaguchi s'était légèrement redressé, plantant cette fois son regard envoûtant dans les iris dorées de celui qu'il aimait tant.

─ Je t'aime, Tsukki. Je t'aime comme je n'aime personne d'autre, je suis amoureux de Tsukishima Kei et crois moi, c'est une chance au quotidien. Tu es mon monde, tu le sais ?

─ Je sais.

─ Et ?

─ Et je t'aime aussi, Yamaguchi.

Leurs lippes se rencontrèrent une nouvelle fois, dans un contact doux et chaleureux, les magnifiques sourires ornant leurs beaux visages en disaient long, et chacun se blottit un peu plus auprès de l'autre, dans cette recherche d'amour constante.

Après un temps à profiter de gestes niais, Yamaguchi sentit ses paupières se faire plus lourdes. Qu'est ce qu'il était bien dans les bras de Tsukishima, à tel point que l'envie de s'endormir dans cette étreinte se faisait forte. Il essaya tant bien que mal de lutter mais ce fut sans compter sur le blond lui-même, qui remarqua l'état de son amoureux.

─ Tu peux t'endormir, on a qu'à juste dormir ensemble.

Le murmure fatigué du vert lui suffit comme réponse, et Tsukishima ferma les yeux à son tour, prêt à partir lui aussi dans ses songes.

Le son de la pluie et des orages les berçant, le couple s'abandonna aux bras de Morphée, dans cette étreinte confortable.

UNIVERSEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant