Chapitre onze

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Irene - Rodrigo Amarente.     

      Zayn s'arrêtait devant une grande, trop grande, maison. Il sortait et m'ouvrait la porte alors que j'étais encore sous le choque de cette maison. Je ne pensais qu'il aurait des si bons goûts. Je prenais mon sac et sortais en lui souriant doucement, il me poussait doucement en plaçant sa main au creux de mes reins.

Nous entrions - c'était vraiment beaucoup, beaucoup trop grand. Je n'étais pas prête à une chose pareille pourtant si évidente.

"Fais comme chez toi, je vais prendre une douche ok ? Je t'emmène quelques part ce soir !"
"Quoi ? Mais je suis pas vraiment habillée pour sortir Zayn !"
"Pas besoin ne t'inquiètes pas" Il montait en vitesse les escaliers et me laissait seule, un peu désemparée.

Je m'approchais du salon où une énorme bibliothèque habillait un mur entier, je m'approchais doucement - Molière, Shakespeare, Raymond Radiguet ? Zayn aimait la littérature ? Je souriais doucement, encore un point commun.
Je passais doucement ma main contre les livres, je pouffais lorsque je voyais également sa collection de manga - Naruto, Bleach... Zayn aimait les œuvres d'art. En outre de sa bibliothèque, un piano à queue noire arborait aussi le salon.

J'avais l'impression d'être dans une autre dimension. Je me posais dessus et jouais quelques accords, j'adorais le piano, j'avais pris des cours quand j'étais plus jeune, j'ai arrêté parce que j'ai été lassée, je me demandais si Zayn savait en jouer ou si ce n'était que décoratif.
Je relevais la tête vers la baie vitrée ou un joli jardin était mis en valeur, j'avais l'impression de ne pas être à ma place ici. Tout était trop beau, trop gros, trop simple. Je reposais mes yeux sur les touches blanches en continuait mes accords.

"Je ne savais pas que tu savais en jouer" me surprenait il en me rejoignant, ses cheveux étaient mouillés et lui sentait bon.
"Et toi ?" demandais je.
"Pourquoi aurais-je un truc qui vaut si cher si je ne savais en jouer ?"

J'haussais les épaules en guise de réponse, il me souriait avant de replacer une mèche derrière mon oreille, je lui souriais à mon tour. Tout était si calme autour nous, c'était presque angoissant, à l'hôpital ce n'est jamais silencieux, cela grouille toujours.

"Peut-on jouer à quatre mains ?" Je demandais.

Il hochait simplement la tête alors que ses mains commençaient la mélodie, puis je rejoignais. Le piano résonnait coupant le silence pesant du salon. Je fermais doucement les yeux, appréciant simplement le fait de vivre. [...]

Nous étions sortis, il m'avait amené dans un petit restaurant qui semblait bien connaître Zayn. C'était un restaurant mignon, simple. À son image au final.

Point de vue de Zayn.

Je comptais en quelque sorte officialiser les choses ce soir. J'en avais marre que cela soit ambiguë entre nous ; je voilais que ça soit concret, qu'elle soit à moi d'une certaine manière. Lorsque j'avais été voir Perrie, c'est elle qui m'avait conseillé tout ça. J'étais heureux que l'on reste en bon terme.

J'étais tout de même préoccupé, en réalité, j'avais peur qu'elle fasse une crise, je faisais attention à tous ses gestes, à chaque respiration qu'elle pouvait avoir. C'était difficile.

"Détends toi" finissait elle par dire, je fronçais les sourcils alors qu'elle me souriait.
"De quoi ?"

Elle levait les yeux de son plat et pouffait.

"Je vais bien, Zayn. Tu peux te détendre, j'ai pris mon traitement c'est ok. Arrête de t'en faire. Ça se voit."
"Si tu le ne prends pas, qu'est-ce que cela fait ?"
"C'est compliqué, je ne sais pas vraiment, je l'ai toujours pris. Peut-être que je devrais essayer d'arrêter pour voir"
"Tu rigoles ?" m'exclamais je.
"Oui, détends toi" riait elle.

Je soupirais, le sourire aux lèvres, elle me rendait fou. Nous finissons notre dîner, nous nous promenons vers les quais de Londres, histoire de bien digérer, de prendre l'air. Elle avait glissé son bras autour du bien, mon cœur avait été rempli de bonheur lorsque j'ai senti ses petites mains autour de mon biceps. Je ne pouvais pas m'empêcher de sourire, j'étais bien.

Finalement, je la tirais face à moi ; l'embrassait. J'en avais besoin, mes mains entouraient sa taille et les siennes mon visage. J'avais l'impression d'avoir un être si fort mais si faible à la fois face à moi.

"Rentrons" souriait elle.

J'hochais la tête et nous nous dirigeons vers la voiture.

"Es-tu fatiguée ?" Demandais-je alors que nous entrons dans le salon de ma maison.
"Non et toi ?" J'hochais négativement la tête "On regarde un film ?"
"Ok ! Choisis, mets-toi en tenue confortable, je vais faire du pop corn et faire pareil."

Elle me souriait alors que j'allais vers la cuisine, je mettais le sachet dans le micro-ondes avant de monter en haut et mettre une tenue plus décontractée, je prenais également des plaides et des coussins afin que l'on soit confortable au maximum.
Alors que j'entrais dans le salon, Liv était en train d'enlever son haut, dos à moi.

Mes joues devenaient immédiatement rouges - elle ne m'avait pas vu. Je posais les plaides sur le canapé, le regards toujours fixé sur son dos. Je voyais d'ici une cicatrice assez impressionnante, c'était à ce moment-là que je me rendais compte que tout était vrai, tout était réel.
Je m'approchais doucement et posais doucement mes doigts sur sa cicatrice. Elle sursautait avant de se retourner, les joues rouges.

"Tu... m'as fait peur" disait-elle, elle essayait de cacher son corps du mieux qu'elle pouvait. Je souriais malgré moi.
"Ça t'a fait mal ?" Demandais je.
"Je... Plutôt oui"
"C'est quoi ?"
"Hum, ça vient d'une opération pour ma transplantation d'organe et la cicatrisation c'est mal passé"

Je fronçais les sourcils, j'avais envie de pleurer. Pourquoi devait-elle subir tout ça ? Je posais mes mains sur ses joues alors que ses iris marrons me fixaient. Je soupirais.

"As-tu mal là maintenant ?" Demandais je.
"Non. Ça va, je t'ai dit que ça allait"
"Tu n'as pas eu mal de la soirée ?"
"Non, ça va Zayn"

J'hochais la tête en souriant légèrement avant de poser doucement mes lèvres sur les siennes entourant sa taille de mes mains. Je sentais sa cicatrice sur ma peau, sa présence m'énervait, elle me montrait à quel point elle avait pu souffrir ou même à quel point elle souffrait.

Le simple fait de vivre, est-il difficile pour elle ?

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