Chapitre six

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Ludovico Einaudi - Oltermare
Point de vue d'Olivia.

    Tous les sons autour de moi devenaient lourds, j'entendais de moins en moins bien. Les paroles des docteurs résonnaient pour donner un son épouvantable. Je ne sentais plus aucune partie de mon corps comme si j'étais engourdie sans que je ne puisse bouger ne serait-ce qu'un orteil, mes paupières se fermaient et se rouvraient difficilement, un voile flou recouvrait ma vue.
    Je me sentais faible pour ne pas dire sans vie. Je ne comprenais pas, tout est allé si vite. J'avais l'impression que chaque petite partie de mon corps étaient devenue un poids lourds m'empêchant de vivre, ou plutôt de survivre. Ma respirations se faisait insuffisante presque inexistante, des bruits aiguës me perçaient les oreilles et j'entendais des voix affolées, ne comprenant pas un seul mot. Tout ce que je voyais était du flou, presque le noir total.

Cela faisait déjà un ou deux mois que j'étais à Newcastle, tout se passait normalement jusqu'à maintenant. Je ne savais rien de ce qui se passait autour de moi ni de ce qu'ils m'avaient fait ou me faisaient. J'étais comme perdue.

Point de vue extérieur.

"Nous devons l'intubée ! Sinon elle va y passer !"
"Non ! Pas de tout de suite"
"Mais enfin, vous avez perdu la raison docteur ? Qu'attendez-vous ? Que l'électrocardiogramme annonce que son coeur ne bat plus ?"

Le médecin soupirait, essuyait la sueur qui coulait sur son front.

"Carter ! Qu'est-ce qu'on fait ?" Demandait l'infirmière. Le médecin n'avait plus de réaction maintenant, il ne savait plus quoi faire.
"Ça sert à rien, son corps rejette l'organe, c'est fini pour elle." Il enlevait son masque et sortait de la chambre d'hôpital.

L'infirmière fronçait les sourcils, la patiente suffoquait désormais, ce n'était pas ça qu'elle voulait ; elle n'avait pas fait des années d'études pour abandonner un patient aussi vite.

"On l'intube"
"Mais Carter a dit que..."
"Je m'en fous, elle ne mourra pas, tu m'entends ?" Elle prenait les ustensiles nécessaire "Tiens, tu mets ça dans sa gorge jusqu'à ce que tu vois sa glotte"
"Quoi ? Je l'ai jamais fait !"
"C'est simple ! Tu glisses le laryngoscope puis tu mets la sonde quand tu vois la glotte !"

L'interne hochait la tête et pratiquait l'intubation de la patiente, le geste complexe était une réussite ; la jeune femme avait désormais un état stable.

"Que quelqu'un prévienne sa famille qu'on l'a sauvé."
"J'y vais !"

Quelques jours plus tard. Point de vue d'Olivia.

Alors que je sentais à nouveau mon corps, la lumière s'installait.

"Ma chérie..." La voix de ma mère se faisait entendre, je sentais alors sa main dans la mienne. Je l'a serais faiblement, son touchée me réconfortait.

J'ouvrais enfin les yeux, je l'a voyais enfin. Elle ne pleurait pas, enfin, elle ne pleurait plus, elle avait pris l'habitude ; comme nous tous et ce n'était pas la première fois que j'étais intubée, je détestais ça ; c'était désagréable, j'avais toujours eu envie de tout arracher d'un coups sec, cependant, j'étais épuisée et même lever le bras serait difficile.

"Ça va ?" me demandait-elle, je clignais simplement des yeux en signe de réponse, elle me souriait "Tant mieux. Un certain Zayn n'a pas arrêté de t'appeler, je l'ai prévenu alors, ainsi qu'Abby évidemment"

Je fronçais les sourcils, pourquoi les avoir prévenu ? Je fermais les yeux sachant déjà comment ça allait se passer s'ils se décidaient à venir, j'espérais sincèrement qu'ils ne se déplaceraient.

"Veux-tu qu'ils viennent te voir ? Un peu de compagnie peut-être te ferait du bien"

Je secouais négativement la tête alors que ma mère murmurait un simple "ok". Un médecin entrait, il nous souriait puis nous annonçait que je pouvais respirer par moi-même et je n'avais plus besoin de tous ces tubes [...]

Mes parents étaient repartis hier soir, jallais mieux, je pouvais même marcher, cependant j'étais tout de même accompagné d'un prestataire à oxygène pour que je puisse respirer. J'étais dans le parc de l'hôpital, accompagné de Léo et Emmy, des patients avec qui j'ai sympathisé à mon arriver. Je rigolais bien avec eux, j'en oubliais presque que j'étais loin de Londres. Ils faisaient un peu plus chaud que lorsque je suis arrivée, nous étions souvent dehors, essayant de donner de la couleur a nos peaux blanches.

Léo était atteint d'un cancer des os et Emmy était simplement en rééducation après avoir perdu la mémoire suite à un accident de voiture. Après qu'Abby soit guérie, j'étais alors seule dans mon combat ; rencontrer ses deux là me faisait du bien et me redonnais le goût de me battre pour la vie.

"J'ai envie de faire du shooping. Comment je m'habillais avant vous pensez ?" Demandait Emmy.
"Je te vois trop avec un look d'emo !"
"Non, n'importe quoi" Je riais "Plus de façon simple"

J'étais coupé par la sonnerie de mon téléphone ; c'était Zayn, je m'excusais avant de décrocher.

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