May - Guillaume Ferran
Point de vue d'Olivia.
« Joyeux Noël ! »
J'entendais ça depuis ce matin, j'aurais aimé que l'on me le souhaite aussi, bien sûr les infirmières l'avaient fait mais je souhaitais être avec ma famille, mes parents et mon frère étaient cependant passés ce matin, cela m'avait fait du bien de les voir.
Depuis qu'ils étaient partis, j'étais face à la fenêtre en regardant les gens s'enlacer avec leurs cadeaux pleins les bras. On se mettait souvent ici avec Abby, on rêvait d'une vie parfaite sur le rebord de cette fenêtre.« Savent-ils au moins la chance qu'ils ont ? » Pensais-je doucement, chaque morceaux de vie que je voyais se dérouler au travers de cette fenêtre me montrait à quel point nous sommes ingrats face à la valeur de ce qu'elle nous offre. J'avais l'impression de ne pas être de ce monde parfois. Je pouvais entendre les enfants de l'hôpital chanter des chansons de Noël. Je souriais, c'était toujours les mêmes après des dizaines d'années.
Une petite fille aux cheveux noirs courait vers moi et se mettait à me sourire.
"Tu fais quoi ? "
"Rien et toi alors ? souriais-je tendrement.
"Rien !" Souriait-elle en s'asseyant sur le rebord de la fenêtre en face de moi.
"Tu as vu le père Noël ?" Demandais-je en souriant.
" Non ! Il n'est pas encore passé ! "Cette petite fille avait quelques ressemblances avec Zayn, je trouvais. Je ne l'avais pas revu depuis l'incident avec sa petite amie, ce qui était une bonne nouvelle.
"Qu'as-tu demandé pour Noël ? " Souriais-je.
"Des poupées et pleins d'autres trucs !" Souriait-elle en dévoilant ses petites fossettes enfantines. "Tu t'appelles comment ?"
"Olivia et toi ?"
"Moi c'est Nadia ! "
"D'accord" Souriais- je.
"Nadia !" Criait une voix masculine. "Nadia, tata te cherche partout !"
"Oh, j'arrive" ronchonnait-t-elle.
"Je suis désolé, elle est un peu... Oh, Liv ?" Je regardais le jeune homme et voyais Zayn.
"Nadia, va rejoindre ta maman"
"Oui, oui" grognait-t-elle une seconde fois.La petite repartie en courant vers sa maman.
"Je me disais elle ressemblait à quelqu'un" Souriais je en le regardant prendre place où sa cousine s'était assise. Il me souriait.
"Comment vas-tu ?" Me demanda-t-il.
"Je vis" Disais-je en haussant les épaules "Et toi ? Que fais-tu dans un hôpital le jour de Noël ?"
"Accident domestique avec mon cousin qui s'est coupée le doigt en coupant je ne sais quoi, on ne fête pas réellement Noël de toute façon"
"D'accord" Souriais-je "Ta copine va mieux ?"
"Nous avons rompus. Elle n'était pas enceinte mais ça un peu tout cassé" Disait-il en baissant la tête.
"Oh, je suis désolé, pour vous"
"Non, non, de toute façon, je voyais que ça n'allait plus"
"Ça va peut-être s'arranger qui sait ?"
"C'est rare, souvent, dès que je romps avec une personne ce n'est pas pour me remettre avec" souriait-il.
"C'est logique" disais- je "Mais parfois on fait des erreurs" Il me souriait afin de tourner son regards vers la fenêtre.
"Dis-moi, tu passes Noël devant cette fenêtre ?"
"Oui. Cette fenêtre est très bien"
"Pourquoi pas en famille ? " Demandait-t-il.
"Je n'aime pas trop le fêter surtout que ma famille est obligée de venir à l'hôpital fêter Noël"
"Tu sais, toi aussi tu as le droit au bonheur Liv"
"On ne peut pas être heureux avec une maladie, Zayn. On sourit trois minutes mais elle court vite, elle nous rattrape, ça ne loupe jamais, à chaque fois elle nous rattrape, chaque fois une petite voix nous dit « C'est bien, tu es heureuse mais tu es malade » On ne peut avoir le bonheur sachant que nous sommes malades et dans un hôpital" Soupirais je.
"Je m'en doute. Mais faut que tu arrives à faire taire cette petite voix de merde et tu peux être heureuse, suffit que tu le veuilles, que tu t'en donnes les moyens, ce n'est pas en restant devant cette fenêtre un jour de Noël que tu vas y arriver" me sourit-il.