Chapitre dix-sept, partie I ; Olivia.

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Dangerous - Pomme.

Cela faisait presque une semaine que j'avais, en quelque sorte, jeté Zayn de chez moi, on restait en contact mais là n'était pas le plus gros du problème, en fait, je commençais à avoir des insuffisances respiratoires ; des dyspnées inspiratoires, je n'arrivais plus à inspirer parfois, signe d'un rejet chronique de greffe et je ne voulais pas retourner à l'hôpital, alors j'essayais de le cacher. J'étais terrifiée mais aussi épuisée alors j'avais presque décidé de me laisser aller avec le sort. Mon corps ne voulait pas de la greffe ? Soit, « tant pis » pensais je.

Ça restait dur de le cacher, l'autre problème était Abby, comme on passait un peu plus de temps ensemble, elle se doutait de quelques choses ; elle savait comment ça se passait lors d'un rejet, alors je ne la voyais presque plus, je ne voulais vraiment pas retourner là bas, j'étais bien pour une fois depuis dix ans. Je soupirais puis me relevais de mon lit, ça devrait aller, ça devait aller.

"Liv ! Abby et Zac sont là"

Quoi ? Ce n'était pas prévu, ça. Je descendais alors doucement, afin de ne pas finir essoufflée. Je leur souriais.

"Qu'est-ce que vous faites là ?" demandais je lorsque je les serrais dans mes bras.
"On... on aimerait te parler" Disait Abby en jetant un coups d'oeil à Zac qui se contentait simplement d'acquiescer.
"Oh, bien, d'accord, allez-y"

Ma mère nous laissait alors partant en direction de la cuisine, je les regardais chacun leur tour alors qu'ils se muraient dans le silence.

"Je vous écoute ?" disais je en m'asseyant.
"Écoute, Liv on sait ce qui se passe" Je fronçais les sourcils.
"De quoi ?"
"On sait que t'es probablement en train de faire un rejet, ça se voit et on est ici pour te convaincre de passer un examen" Disait Abby.
"Non, c'est non" disais-je directement en agitant mes mains "Je ne retourne pas là-bas"
"Olivia, tu ne peux pas jouer avec ta vie comme ça ! Quand bien même si tu y retournes pour quelque temps, si tu ne fais pas cet examen tu ne reviendra plus jamais ici" s'énervait Zac.

Ça commençait déjà à m'agacer tout ça, j'inspirais lourdement avant de m'asseoir sur le canapé, je commençais à me sentir bizarre mais je ne faisais comme si de rien n'était, du moins j'essayais.

"Ta mère s'inquiète, elle le voit aussi Liv, on n'est pas bête, tout le monde le voit"

Évidemment, Abby savait comment me piquer, comment m'amadouer. Mais je soupirais, toujours résignée.

"Non, elle n'a rien remarqué. Je ne ferais pas d'examen, j'en ai marre de tout ça et tu devrais le comprendre." disais-je durement et quelque peu déçue.
"Liv... Regarde-moi" Elle prenait mes mains "On s'est toujours connues, ok ? On s'est toujours battues ensemble contre ça. Malheureusement et heureusement, ça a marché pour moi, je vais mieux. Mais toi, tu dois continuer"
"C'est différent Abby. Dans tous les cas, si j'ai une nouvelle greffe, j'aurai quoi ? cinq ans de répit avant de faire encore un rejet ? C'est le deuxième là si s'en est un. Pour après quoi ? Refaire tout ce que j'ai déjà fait ? Je refuse, je n'en peux plus"
"Liv... s'il te plaît" J'ai pu entendre sa voix s'enrouée, je fermais les yeux et baissais la tête sur le côté, j'inspirais alors que je me sentais de plus en plus mal "tu te sens mal pas vrai ? Tu as dû mal à respirer, t'es fatiguée, t'as mal, tu ne peux pas monter les escaliers sans être essoufflée, c'est ça que tu veux pour la fin de ta vie ?" disait-elle.
"Faut croire que oui" Elle soupirait et lâchait mes mains, se relevant.
"Très bien. C'est ton choix, si tu crois que je vais accepter de te voir mourir c'est non, Olivia, je pensais que je te croyais plus forte que ça mais je me suis trompée apparemment" Et elle partait accompagnée de Zac qui ne m'a pas lâché un regards.

Les larmes montaient vite pour s'abattre sur mes jambes. Je savais pertinemment que mes parents avaient tout entendu, on entendait tout dans cette maison, il n'y avait pas de secret. Je me levais, je devais prendre l'air, c'était trop tout ça.

"Je reviens" disais-je simplement en refermant la porte derrière moi. Je ne savais pas vraiment où aller, en réalité. Je laissais mes jambes me guider, je devais m'arrêter parfois lorsque j'avais le souffle court, le soleil se couchait, Londres était bizarrement paisible.

Je me posais dans un parc, il n'y avait personne ou deux ou trois personnes qui courraient. Me sentant de plus en plus mal, je m'asseyais ou plutôt, me laisser tomber sur un banc, j'inspirais l'air frais ; c'était inutile, mes poumons ne voulaient pas, ils ne voulaient plus.

Puis, tout est allé vite ; je me retrouvais vite en détresse, si ce n'était pas en insuffisance, respiratoire, je n'arrivais plus à inspirer, c'était comme si on m'étranglait, c'est au bout d'un vingtaine de seconde a manquer de souffle que je sentais ma tête touchée le sol et ma vue devenir noire.

Est-ce que j'étais morte ?

Probablement, je l'espérais, en fait.

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