Chapitre 33 : L'enfer peut attendre

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Une grosse berline noir s'arrête devant une vielle usine désaffectée, l'une de ces usines fleuron de la technologie il y a une vingtaines d'années, racheté puis laissé tombé. Cette voiture que certain aura vu sortir en trombe de la gendarmerie de l'aéroport tout proche ouvre ses portes, et Naïla et Sylvain en sortent. Ils sont vite rejoint par une dizaine de voiture de gendarmerie et du GIGN, prêt à intervenir. Dans l'une des voitures sort Mickaël, tout gilet pare-balles vêtu, comme tout le monde. Chacun arme son pistolet, ses armes d'assauts, et même quelques snipers viennent compléter cette petite armée. Tous viennent sans l'aval de leurs supérieurs, tous savent ce qu'ils encourent, mais tous savent qu'il y a quelque chose de pourri dans leurs pays. Mickaël prend le commandement de ce groupe improvisé :
« Bon, les gars, je ne vais pas dire que ça sera une partie facile. Je ne sais même pas quoi trouver ici, la seule chose que je puisse vous demander c'est : ne lui donnez pas l'occasion de vous tuer. Au moindre mouvement suspect, on l'arrose, point. Nous devons agir vite avant qu'il ne s'aperçoivent de l'entourloupe, et il faudra s'attendre à ce qu'il nous attende de pied ferme. Cet usine est le dernier endroit où le téléphone a geoloc, donc on peut penser que c'est ici sa cachette, mais il ne faudra pas exclure qu'il ai des portes de sorties. J'espère juste que notre opération pourra se solder au moins par la mort de ce connard. Si vous le prenez vivant, ça sera encore mieux, mais priorité à vos vies. Allez, en avant les boys ! »

Mickaël installe une oreillette comme tout le monde, relié au poste de commande qui surveille tout le monde. Il arme son flingue et s'avance en le pointant en avant. Ses deux compères le suivent, suivi du plus gros des troupes. Ils avancent dans le complexe, de pièces en pièces, d'entrepôt en entrepôt, mais seule la poussière reste présente en ces lieux. Pourtant, Mickaël le sent dans ces tripes de renard. Il sent qu'il est là, à moins que ce soit son envie de le voir encore une fois. Mais pourtant, il n'y a rien, toutes les portes mènent à des pièces vides, il n'y a rien de suspect, et pourtant, il doit être là. Il doit y avoir une entrée cachée. Il rentre enfin dans une petite pièce, une espèce de débarras, avec rien d'autre qu'un interrupteur. Il allume par réflexe, même s'il se doute qu'il ai une simple ampoule de disponible ici. À peine le bouton pressé, il entend une interférence dans son oreille, mais juste pendant le temps où il presse le bouton. Il represse, et entend encore des interférences tout le temps qu'il laisse le doigt sur l'interrupteur : il vient de trouver la porte d'entrée de son tueur.

Un long moment plus tard, et après une recherche approfondi, un constat s'impose : la porte d'entrée se trouve en bas, dans le sol. Mais avant qu'ils apportent de quoi la faire sauter, ils entendent un bruit qui viennent du sol : quelque chose arrive par le bas. Tout le monde recule, arme au poing, prêt à faire feu. Le Fox voit le sol s'ouvrir alors, mais reste sur ces gardes. Une grenade sort soudainement du trou, et éblouie tout le monde. Le Fox recule et tombe, Naïla se plaque contre un mur à proximité, Sylvain ne peut que se boucher les yeux de reflexe. Les autres reculent aussi, et ne peuvent pas se protéger en même temps les yeux et se protéger des armes de Bleacher. Les quelques hommes les plus proches tombent les uns après les autres d'un tir mortel à la tête, le Fox recule au sol et se réfugie derrière un mur pour pouvoir riposter, et ne peut que constater la fuite de son tueur brièvement dans la lumière éblouissante. Naïla sort de sa cachette et n'hésite pas avant d'être éblouie de tirer sur la forme fantomatique qu'elle voit. Bleacher s'évanoui, derrière une rafale de balle à la sorti du complexe, laissant des morts et quelques secondes de répits. La grenade flash finie par se vider de sa substance lumineuse, et chacun reprend ces esprits :
« Sortez tous ! On ne doit pas le laisser s'échapper, hurle le Fox. »

Tout le groupe sort alors, s'éloigne du complexe. À raison, car à peine mis le pied dehors, le sol tremble, et tout le monde comprend que la cache de Bleacher est en train d'exploser. Tout le monde se met à l'abris pour éviter le souffle de l'explosion.

...

Je viens de sortir en hâte du bunker, avec comme seuls souvenirs que j'ai récupérer un pistolet, quelques chargeur, mes jumelles et de l'argent pour quelques mois. La grenade flash n'est pas mon arme favorite, mais elle vient de me sauver la vie et de me donner du temps. J'ai déclencher derrière moi l'auto-destruction de ce dernier, dans une minute, le feu d'artifice sera total. J'ai réussi à les surprendre, j'ai réussi à m'en sortir entier, mais je suis loin d'être à l'abri. Cette conne a bien réussi à me toucher, mon bras me fait souffrir et laisse échapper abondamment de sang. À moi d'apprécier le gout de la chasse, mais dans la peau du gibier. Je cours à travers champs, dans des hautes herbes, je sens que je ne suis pas tranquille tant que je ne serais pas loin d'ici. Soudain, une énorme explosion couvre le silence de cette campagne déjà bien troublée. Je dois partir au plus vide de cet endroit, me cacher des flics et de l'Organisation, et surtout de ce Mickaël Renard et de ces sbires. Je regarde les environs, planqué par les hautes herbes. Je compte deux snipers pour l'instant, l'un dans un arbre à gauche, l'autre sur une petite colline derrière bien dissimulé derrière une haie.
« Bleacher, lance la voix de Mickaël loin derrière lui, sors de ta cachette, tu n'as aucune chance ! Nous savons tout sur toi, tous les meurtres que tu as commis, l'Organisation, ta planque... rends-toi avant que je ne t'envoie en enfer ! »

Évidement, je ne réponds pas. Cet idiot pense que je vais lui répondre, tout ce qu'il me donne, c'est des indications sur sa position. Mais je suis sûr qu'il le sait déjà, et qu'il ne fait ça que pour dissimuler les hommes qui me cherchent dans les hautes herbes. Je continu de bouger en direction du sniper de gauche, l'enfer qu'il me promet peut attendre encore. Au bout d'un moment j'arrive à la limite des hautes herbes. L'arbre du sniper est trop loin, je ne suis plus visible pour le deuxième sniper, mais je ne peux pas me montrer comme ça. Mais mon but n'est pas tout de suite de tuer le sniper, ils peuvent venir avec la cavalerie, ils ne comprennent pas que j'ai vécu des années ici, que j'ai étudier le terrain des centaines de fois, et que je sais tous les endroits discrets pour passer inaperçu. Un fossé entour le champs de haute herbe, il est généralement à un mètre du bord, mais à un endroit, le fossé rentre dans le champs, suffisamment pour y rentrer sans me faire voir.
Me voilà donc, quelques minutes plus tard, à ramper dans un fossé plein d'herbes, de cailloux et de déchets, jusqu'au bord de la route. Une petite canalisation permettant de faire écouler de l'eau de pluie passe sous la route, et de fil en aiguille, je me retrouve dans un petit ruisseau qui peine à écouler son eau, qui longe la route. J'entends encore la voix de ce cher commissaire, mais je suis heureusement assez loin pour ne pas l'entendre. J'entends par contre très bien le sniper qui communique dans sa radio quand je me rapproche dans son dos, mais lui n'entendra qu'un tir silencieux qui le plongera dans le noir total.
J'observe la zone, vêtu de mes plus beau habits de sniper, voir la progression de mes chasseurs. Le gibier est déjà trop loin pour eux, ils sont pathétique à voir. Je réponds quelque fois à la radio en me parant de la voix du défunt flic au pied de l'arbre. En voyant le flic dans mon viseur, j'hésite. L'idée est tentante, mais l'idée de m'échapper est la plus forte. Je descends donc de l'arbre, avec un nouveau joujou, quand soudain, je sens qu'on me braque d'un pistolet derrière la tête....

Bleacher [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant