Chapitre 18 : Dernier mouvement de Canon

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Bonjour Mr B. Désolé de ce dérangement, mais une mission de dernière minute nous oblige à vous proposer ce contrat à la hâte. Notre client, c'est nous-même. Pour le même tarif, nous vous demandons de tuer Mr Arthur Canon, commissaire principal de la Police Judiciaire de Paris. C'est à cause de lui que vous avez eu quelques ennuies lors de votre dernier contrat. C'est un collaborateur qui nous a été utile, mais qui fait maintenant du zèle, et qu'il faut éliminer au plus vite. Vous trouverez toutes les informations sur votre ordinateur, et vous avez carte blanche. Bonne chance Mr B., l'avenir de l'Organisation repose sans doute sur l'exécution de ce contrat.

Objectif :
Tuer Arthur Canon

Je suis étonné, mais pas surpris. Je prépare alors mon coup, comme un contrat normal, car c'est un contrat normal. Je l'attendrai dans sa maison, rue du prés souverain, à Bobigny, mais j'ai une autre idée plus délicieuse. Je me prépare ainsi à remonter une nouvelle fois à la capitale. Le soir, j'arrive enfin, mais pour plus de discrétion, je prends une chambre dans un Ibis, sous le nom de Mr Fox. Pour une fois, je ne vais pas utiliser l'anagramme de mon nom de code, trop prévisible aux yeux de ma cible. Je prépare déjà mon tour de reconnaissance, je pense qu'au pire des cas, il doit déjà m'attendre.
Le lendemain, je reçois un message qui me réveille. Une bonne nouvelle, mon petit colis demandé la veille est arrivé. Je me dépêche de me laver, me raser, et de m'habiller, pour récupérer mon petit paquet à la Gare du Nord : un pain de C4 radiocommandé. Puisque j'ai carte blanche, je ne vais ma me gêner pour faire un peu de bruit, et puis, cela donnera de quoi réfléchir à ceux qui voudront trahir à nouveau l'Organisation, à trahir moi-même. Je loue une voiturette verte, et je me gare rue de la Gare, au début de la rue du près souverain. Et j'attends. Il est beaucoup trop tôt pour commencer mon œuvre, du moins, de mon idée seulement. Et je ne dois pas sortir de la voiture, je dois seulement me faire discret. J'en profite pour faire un somme, de toute façon, il n'y a que cela à faire. Je bascule le siège de l'auto, et je ferme les yeux, en m'imaginant mon plan de A à Z, en le recommençant avec d'autres paramètres, jusqu'à ce que mon esprit ne réfléchisse plus vraiment.

...

Le soir venu, Arthur descend la rue de la Gare. Il n'arrive pas à se dépêtrer de son affaire avec le Bleacher, et malgré le faite que l'Organisation lui a téléphoné pour lui remonter les bretelles, il est tendu. Il est tellement tendu qu'il s'aperçoit au dernier moment qu'une voiture sort de son stationnement sans clignotant. Le choc est inévitable, mais minime : sa voiture à l'aile gauche et le coté rayé, l'autre, à l'inverse, à son aile défoncé. C'est l'autre conducteur qui descend en premier, d'un regard désolé, et se précipite sur les dégâts des deux. Arthur descend aussi, pour constater :
« Je suis désolé monsieur, je ne vous ai pas vu sortir, s'excuse le conducteur.
- Vous pouvez, vous venez de faire au moins 2000 balles de dégâts avec votre cacahouète, lance frustré Arthur, examinant sa belle voiture allemande.
- En ce qui concerne l'argent, je paierais, pas de soucis : je suis bien assuré pour ce genre de bêtise de ma part.
- Attendez, il faut faire le constat d'abord, réagit par une fulgurance professionnelle Arthur.
- Vous ne voulez pas attendre demain ? Il fait déjà nuit... »

C'est vrai qu'il n'avait pas tort. La nuit n'arrange rien, d'autant plus que la rue est très mal éclairée.
« J'ai trouvé un garage d'ouvert pas loin, les dégâts ne sont pas si important, on peut amener nos voitures nous même.
- Ah oui, je vois ce que vous voulez dire, réagit un peu perdu Arthur. Vous avez raison, passez devant, je vous suis. »

Il laisse alors le conducteur passer devant, pour le tenir à l'œil. Il lui suffit qu'il parte en trombe pour se retrouver à payer pour les dégâts faits par un autre. Il n'en ai rien, le conducteur sage va jusqu'au garage, et se gare devant l'une des portes. Il va directement régler leurs problèmes auprès de l'accueil du garage, pendant qu'Arthur sort une clope pour se détendre dehors. Il voulait pas reprendre la cigarette, mais il est trop à cran pour que les patchs fassent leurs effets. De toutes façon, mourir d'un cancer du poumon ce n'est rien comparé à la menace qui plane sur lui. Il voit quelques minute plus tard le gus sortir, le téléphone sur l'oreille. Il parle assez fort, et Arthur entend une série de mots d'ici qui fait pensé qu'il parle à son assurance, et la conversation n'est pas tendu ou stressé. Une fois raccroché, le conducteur revient à la rencontre d'Arthur :
« Tout est réglé, si vous ne me croyez pas, allez voir le garage, ils sont en train de faire le devis des réparations.
- Ouah, je...
- Je vous l'avez dis, conclu-t'il avant de partir. J'ai laissé le numéro de l'hôtel où je loge en cas de problème, bonne nuit monsieur, et encore désolé ! »

Il ne dit pas un mot, de toute façon, il devrait dire quoi... il le voit partir dans l'ombre où il était né, et par acquis de conscience, il vient récupérer l'exactitude de ces informations, ainsi que le fameux numéro, auprès du garagiste. Puis il rentre à pied, rejoindre sa petite famille qui l'attendait de pied ferme.

Le lendemain, un coup de téléphone le réveille avant son réveil :
« Monsieur Canon ? Ici le garage, votre voiture de courtoisie est prête.
- Quel voiture de... ah oui c'est vrai, modifie-t'il, se souvenant de sa mésaventure d'hier.
- Vous avez de la chance, vous aurez le droit à une Mercedes, votre "ami" a une très bonne assurance en effet. »

Arthur ne dit rien. C'est vrai que c'est inespéré d'avoir une Mercedes en guise de voiture de rechange.
« Vous venez la cherchez ou pas ?
- Oui oui bien sûr, se précipite de dire Arthur. J'irais la chercher ce matin.
- Pas de problème, le garage est ouvert, venez quand vous voulez, je vous attends »

Il raccroche en voyant sa femme... elle est jolie Mariette quand elle dort encore. Elle a beau avoir son bras gauche en moins, il la trouve la plus belle, et il essaye de lui rappeler le plus possible, quand il la taquine pas affectueusement en lui donnant le surnom de "Femme de Jamel Debbouze". Il se lève, et se prépare pour une autre journée de boulot. Il retrouve sa femme réveillée après sa douche, et il l'embrasse, comme tous les jours, sans oublier son fils Théo, qui fait la grasse mâtinée comme tous les jours, pour louper l'école.
Il récupère la fameuse voiture, une belle Mercedes bien chère et bien noir, même plus chère que la voiture qui est en réparation. Il part en trombe, faisant rugir les chevaux vapeur sous le capot. Il va faire tourner quelques têtes au bureau, et il s'en fout, il est le chef ici ! Il commence à arriver au 36 quand son téléphone sonne. Il décroche alors qu'il est au volant, de toute façon, il est policier, on va pas le verbaliser, il répond :
« Arthur Canon. »

Un long silence se fait entendre, il entend pourtant respirer...

« Arthur Canon à l'appareil, si c'est une blague elle n'est pas...
- Zugzwang Mr Canon, Zugzwang !
- Pardon ? »

Sa voix est déformée, et il lui parle très calmement.
« Désolé Mr Canon, désolé votre inculture. Vous préférez plutôt Échec et Mat ? »

Son sang se glace pendant que son interlocuteur raccroche. Il entend alors quelque chose s'enclencher dans la boite à gant, il n'a pas le temps de voir ce que c'était, qu'un grand flash blanc lui traverse les rétines...

...

Je rentre l'antenne de ma télécommande, et j'envoie un message à l'Organisation.

« Zugzwang, Mr le commissaire principal. »
Je conclu, avant de démarrer, et voir les gens s'arrêter sur les routes ou les trottoir, commencer à filmer, à fuir, cette épaisse fumée noire venant de la grosse berline de luxe, devant les locaux de la brigade.

Bleacher [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant