08 - Reste encore un peu

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- Qu'est-ce que tu fais là ? me demanda-t-il d'un ton indifférent.
- Ta mère m'a dit que je pourrais te trouver ici, je voulais te parler.

Il se leva du banc et commença à marcher.

- Je préfère qu'on discute chez moi, fit-il sans se retourner.

   Je le suivis sans un mot, légèrement en retrait derrière lui, le ventre noué par l'appréhension. J'avais envie de retirer cette main qu'il avait fourrée de la poche de sa veste et d'enlacer mes doigts aux siens, j'avais envie d'embrasser sa joue jusqu'à ce qu'elle devienne rouge, j'avais envie que tout aille mieux. Je redoutais cette conversation, je craignais qu'il ne me quitte.

Heureusement, je ne croisai pas sa mère qui était partie faire des courses ni Atsumu qui était parti courir.
Osamu s'assit lourdement sur son lit et je pris timidement place à côté de lui. Mon cœur battait si fort que ma respiration en devenait bruyante.

- Donc ? commença mon copain. De quoi tu voulais me parler ?
- De nous.

Il avait planté son regard froid dans le mien et malgré tous mes efforts je ne parvins pas à le soutenir.

- Je voulais te demander pardon pour tous les reproches que j'ai pu te faire, continuai-je. T'es quelqu'un de vraiment génial. T'as beau faire quelques erreurs, tu ne mérites pas toutes les disputes que je te fais subir. D'autant plus que je ne suis pas irréprochable non plus.

Je m'arrêtai quelques secondes pour reprendre mon souffle.

- J'ai essayé de comprendre pourquoi j'agissais comme ça avec toi et j'en ai beaucoup parlé avec Aran. Il pense que c'est parce qu'au fond de moi j'ai peur de souffrir si jamais on se sépare, et donc j'essaye inconsciemment de me protéger ou je sais pas quoi, j'ai pas tout compris de ce qu'il racontait. Et quand bien même ce qu'il dit est vrai, c'est pas une raison.

Osamu ne répondait rien alors je continuais mon monologue.

- Ce que je sais c'est que j'aime tout chez toi et que l'idée que tu veuilles rompre avec moi me donne la nausée. C'est la première fois que je me sens si bien avec quelqu'un.

Son regard s'était adouci et je sentais les larmes qui commençaient à me piquer les yeux.

- Et je t'aime, je finis par dire.

Il ne répondit rien et approcha délicatement sa main sur ma joue, puis il déposa un baiser sur mon front avant de caler ma tête sur son épaule. Une larme m'échappa, toute la pression retomba et une sensation de légèreté m'envahit, faisant se détendre tous mes muscles.

- Moi aussi je t'aime, dit-il doucement. Et moi aussi je commence des disputes, il n'y a pas que toi qui es responsable. Mais il va falloir qu'on communique mieux si on veut que notre relation dure, sinon on n'y arriva pas.

Je hochais la tête pendant qu'il caressait mon dos.

- Tu veux dormir là ce soir ? me demanda-t-il au bout de quelques minutes.
- Je crois que ta mère ne m'apprécie plus depuis que je lui ai dit qu'on s'était disputé.
- Elle est chiante.
- Elle veut te protéger, c'est pas méchant.
- Mmh, enfin moi je veux que tu restes donc tu vas rester.
- À vos ordres.

Il me sourit et m'embrassa doucement, effleurant simplement mes lèvres.

- Tu veux regarder un truc ? J'ai aussi fait un gâteau hier et il doit en rester si t'as faim.

J'acquiesçai et il revint quelques minutes plus tard avec une couverture et deux parts de fraisier qu'il posa sur sa table de nuit. Il s'allongea sur son lit, le dos contre un de ses oreillers, et me fit signe de l'imiter. Je me calai donc contre son torse et il nous enveloppa avec la couverture qu'il avait apportée.
Il enroula ses bras autour de ma taille et son parfum rassurant me fit fermer les yeux. Il déposa un baiser sur le haut de ma tête et me demanda ce que je voulais regarder.
J'étais tellement bien que je m'endormis avant de pouvoir répondre.

𝐓𝐞𝐧𝐝𝐞𝐫 𝐢𝐬 𝐭𝐡𝐞 𝐍𝐢𝐠𝐡𝐭 - 𝗈𝗌𝖺𝗆𝗎 𝗑 𝗋𝖾𝖺𝖽𝖾𝗋Où les histoires vivent. Découvrez maintenant