Premier Chapitre...

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J'ai reçu un appel ce matin, un appel de l'hôpital, ce n'était pas un mauvais appel, nan plutôt une bonne nouvelle je dirais. Je n'ai pas pu m'y rendre de suite, tout d'abord parce qu'il était aux alentours de cinq heures du matin et également car je ne pouvais pas laisser le petit enfant que j'avais contre moi seul.

Naturellement lorsque le médecin m'a expliqué la situation, je lui ai de suite demandé si je pouvais venir, l'heure ou même le fait d'emmener le petit m'importait peu mais l'homme au bout du fil m'a vite stoppé, en m'expliquant que les enfants n'étaient pas admis dans le service de réanimation.

Après l'appel, je suis retourné dans mon lit que j'avais quitté et à ce moment là j'ai aperçu que Samaël était réveillé et me tendait les bras. C'était devenu une habitude pour lui de tendre les bras vers moi lorsqu'il se réveillait, bien qu'il ne paraisse pas très fatigué, j'ai décidé de le laisser au lit et de moi-même y retourner.

Je l'ai pris contre moi, l'asseyant sur mes hanches et ait frotté mon nez contre le sien, il s'est mis à rigoler, comme toujours.

Avant que vous ne croyiez des choses fausses, Samaël n'est pas mon enfant, encore moins celui de ma copine, étant donné que je n'en n'ai pas, ça paraît assez logique. Ce petit garçon est en réalité le fils d'une ancienne amie à moi, quel rapport vous me demanderez sûrement...

Et bien, cette fille, avec qui j'ai grandi, ma meilleure amie, a eu Samaël par accident, avec un gars dans une soirée. Elle a découvert sa grossesse vers quatre mois et elle s'est débrouillée pour retrouver le mec avec qui elle l'avait eu. Elle s'est mise en couple avec ce gars, Vincent, ils ont vite emménagé ensemble mais à peu près deux semaines après son accouchement, elle s'est enfuit, laissant derrière elle l'enfant qu'elle venait de mettre au monde et Vincent, seuls.

Au début je n'ai pas compris, j'étais allé la voir à l'hôpital le lendemain de son accouchement mais je n'avais pas eu de nouvelles par la suite, peu importe mes messages. J'ai commencé à m'inquiéter quelques jours après qu'elle soit partie, à ce moment je ne savais rien alors je me suis rendue chez elle, enfin chez elle et Vincent.

C'est ce jour là qu'il m'a tout expliqué, il était allé faire les courses avec le petit pour la laisser se reposer et elle en avait profiter pour partir, ne laissant aucune affaire, aucune trace à part un mot lui expliquant qu'elle ne reviendrait pas et qu'elle ne considérait en aucun cas Samaël comme son enfant.

Ce jour-là, Vincent avait une tête horrible alors je lui ai proposé de garder le petit le temps qu'il dorme même un minimum. Au début il a hésité mais je ne lui ai pas vraiment laissé le choix, je l'avais jamais vraiment trouvé sympathique, seulement un peu trop sûr de lui presque prétentieux, mais le voir comme ça m'avait fait de la peine.

La mère de son fils venait de partir et il se retrouvait seul, à vingt-deux ans avec un nouveau né, si je l'avais laissé comme ça je n'aurais jamais pu réussir à dormir le soir d'après. Les mois qui ont suivi n'ont pas vraiment changé pour moi, je restais souvent avec mon groupe d'amis, je travaillais dans le cinéma près de chez moi, je trainais sur le campus de l'université etc. Enfin, parfois lorsqu'on se croisait, j'essayais de faire la conversation mais il n'était pas vraiment réceptif, on n'a jamais été amis mais lorsque je lui parlais, j'avais l'impression de l'ennuyer, avec du recul, je pense que je lui rappelais la mère de son fils...

Malgré l'ambiance froide qu'il installait entre nous, je lui ai souvent proposé de garder Samaël, j'ai toujours eu un bon contact avec les enfants et j'avais réellement l'impression que Vincent allait mourir de fatigue. Ce n'est pas arrivé souvent pendant les six mois après le départ de Julie mais c'est arrivé.

Mais si je suis aujourd'hui en route vers l'hôpital, c'est parce qu'il y a presque cinq mois, dans quelques jours cela aurait fait cinq mois, Vincent a eu un accident de voiture, enfin, une voiture qui roulait trop vite l'a renversé. Il a survécu mais a été plongé dans le coma, ce jour-là j'étais chez lui avec le petit, je ne sais pourquoi mais ce sont moi que les pompiers ont appelé, je pense que j'étais son dernier appel, alors je me suis rendu à l'hôpital, où les médecins m'ont posé énormément de question sur le châtain. J'avais moi-même tellement de questions qu'elles se bousculaient toutes entre elles dans mon cerveau mais j'ai pris mon mal en patience et je leur ai répondu.

J'avais Samaël dans les bras, qui pleurait, j'essayais de le calmer mais je savais qu'il ressentait tous mes sentiments et que le rassurer dans cette situation serait compliqué. Au début, les médecins ont voulu l'emmener en attendant qu'une assistante sociale arrive mais à peine essayaient-ils de le toucher, qu'il se débattait de toute ses forces et pleurait encore plus fort, de toute façon, je ne l'aurais pas laisser partir.

Un assistant social est arrivé après plus d'une heure que j'ai passé sur un banc au milieu d'un couloir de l'hôpital, entre temps Samaël avait fini par s'endormir contre mon torse, fatigué d'avoir tant pleuré. Un infirmier nous a dirigé vers une petite salle où il nous a laissés seuls, l'assistant s'est tourné vers moi avec un sourire et m'a posé des questions. Cette entrevue a duré presque une heure et demie, il avait entre temps appelé la mairie où avait été déclaré Samaël.

Lorsqu'il m'a annoncé que les parents de Vincent étaient trop vieux pour s'occuper du petit, que Julie était introuvable et qu'à la mairie j'avais été déclara comme son parrain civil. J'ai réellement eu du mal à comprendre l'information, le reste de cette soirée est un peu floue, je sais que je suis retourné voir Vincent quelques minutes, laissant Samaël endormi près de l'assistant, que je suis rentré chez Vincent avec lui, n'ayant aucune affaire pour sa nuit.

La semaine qui a suivit à été dure, Samaël me connaissait mais pas au point de me voir tous les jours et surtout pas au point d'oublier son père, il pleurait souvent et j'avais du me débrouiller avec Sylvain, Anli et Maxence pour qu'ils m'aident à déménager mes affaires chez Vincent. L'assistant social me l'avait conseillé pour ne pas perturber encore plus le petit alors j'ai installé mes affaires dans la chambre de Vincent, avec l'aide de mes amis puis à la fin de la semaine, l'auxiliaire est passé afin de vérifier si tout allait bien, la procédure apparemment.

Ma vie a radicalement changée, je me suis retrouvé avec un bébé qui n'est pas à moi, sans personne, tout en devant continuer ma vie étudiante et de travail, si je voulais payer les courses. J'avais des aides, enfin la crèche pour Samaël était payée par l'état et heureusement que l'appartement appartenait déjà à Vincent parce que sinon je n'aurais jamais pu réussir à tenir.

Au bout d'un mois, j'ai du rentrer chez moi pour les vacances de printemps, je n'avais pas vu ma famille depuis plus de six mois et je suis arrivé chez mes parents avec Samaël dans les bras. Seul ma petite sœur était au courant de toute cette histoire alors quand ma mère m'a ouvert et qu'elle m'a vu debout, sur le pas de la porte avec le petit dans les bras et sa tétine dans la main, ça a été le choc.

Enfin, le petit bout a vite été accepté par ma famille après que je leur ai expliqué la situation. Parfois, j'ai vraiment eu l'impression d'être son père, qu'il était mon enfant.

Lorsque je me levais au milieu de la nuit à cause de ses pleurs et qu'il se calmait dès que j'entrais dans la pièce, lorsqu'il a commencé à ramper vers moi quand je le posais par terre, lorsque j'ai commencé à lui faire goûter de nouvelle chose, lorsque je l'emmenais chez le docteur. Au fil du temps, nous avons réellement créé un lien ensemble, je ne sais pas ce que je représente pour lui ni même ce que je vais devenir lorsque Vincent pourra s'occuper de lui. Une chose est sûre, je donnerais tout ce que j'ai pour Samaël, tout.

J'ai vu Samaël grandir tous les jours, il a évolué chaque jour et je suis heureux d'avoir pu être à ses côtés, je n'aurais pas pu le laisser aller dans une famille d'accueil comme m'avait proposé cet assistant, jamais.

Aujourd'hui, cela fait bientôt cinq mois que Samaël est à ma charge, cinq mois que Vincent est dans le coma et cinq mois que je vais le voir chaque semaine pour lui raconter comment va son fils. Je montre souvent des photos de son père à Samaël, il n'a pas le droit de le voir mais je ne veux pas qu'il l'oublie.

Lorsque j'ai déposé le petit ce matin chez ma sœur, j'ai éclaté, j'ai passé des mois avec ce petit et savoir que tout allait changer m'a perturbé au plus haut point. J'étais à la fois heureux que Samaël puisse retrouver Vincent mais j'avais peur que ce dernier ne recommence à être froid avec moi et qu'il veuille m'éloigner de son fils.

Ensuite je me suis rendu à l'hôpital, après m'être calmé.


Voici pour ce premier chapitre, j'espère que ça vous aura plu, si jamais vous avez des avis, des commentaires, je suis toute ouïe ^^

- Archi-

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