Ce soir, je me réveillai d'une sieste avec l'envie de me battre. Si la peur grandissait toujours en moi, elle s'était aujourd'hui mise de côté. Les trompettes de la mort sonnaient à ma porte. C'était le genre de mélodie que l'on ne rencontrait qu'une fois, lors de son jugement dernier. Était-ce aujourd'hui ? Ma fin ? Je ne voulais le croire. Je n'en étais qu'à mon commencement.
Je me retirai des draps, ôtant au passage ma chemise de nuit avant d'observer le tissu que l'on m'avait donné la veille.
La fête des morts était aujourd'hui. Et qui dit fête, dit tenue de réception. On m'avait donné un voile de couleur rouge, dont la matière était si transparente qu'elle semblait avoir fusionné avec ma peau. Je l'enfilai par le bas et frissonnai lorsque l'étoffe frôla ma poitrine. Le haut était si échancré qu'il frôlait les limites de l'indécence. Une telle transparence m'exposait au monde dans un érotisme perturbant. Le bas était heureusement pour moi plus épais.
Il faisait froid, le soir.
Je restais persuadé de ma survie alors je pensais surtout à l'après.
Je voulais devenir quelqu'un de libre.
Saisissant une couronne de roses rouges, je posai cette dernière sur ma tête. Leur parfum envoutant me fit soupirer d'ironie. Lorsqu'il sera mélangé à celui du sang, il disparaîtra. Encore combien de temps allait-il couler ?
Je levai mon bras vers le ciel, observant mes phalanges d'un œil attentif. La vie, la mort, la barrière des deux mondes... Elle semblait disparaître à mesure que le temps avançait. Aujourd'hui, nous étions le trente et un octobre. Cela fera bientôt deux mois que mon quotidien m'a été arraché par mes parents. Je tire derrière moi des milliers de regrets et des traumatismes qui, je pense, ne disparaîtront jamais. Finalement, j'attrapai un rouge à lèvres avant d'en poser la couleur. La texture était pâteuse, mes lèvres collantes. J'en prenais conscience désormais. On m'avait donné l'un des rôles principaux de cette cérémonie où seules deux personnes seront vainqueurs.
Soudain, on toqua à la porte. Je détournai le regard vers cette dernière, refermant lentement le tube coloré.
« Qui est-ce ? »
La réponse ne tarda pas.
« La cérémonie va commencer, je dois t'accompagner. »
Je fronçai les sourcils en reconnaissant le timbre de voix. Qu'est-ce qu'il foutait là lui ?
La porte s'ouvrir sur Hoseok qui entra en souriant.
« Alors mec, pas trop stressé ? »
Je n'étais pas ce qu'on pourrait qualifier de proche de Hoseok. A vrai dire, on ne se parlait pas vraiment. Il n'y avait aucune haine entre nous, ni aucune amitié d'ailleurs. Une relation cordiale et platonique nous berçait seulement. Il ne croyait pas en Ariès, mais ce n'était pas pour autant qu'il serait pour moi une personne de confiance. Après tout, la confiance se gagne. Si la mienne s'était immédiatement placée en Jimin, j'étais beaucoup plus sur la réserve quand il s'agissait de Hoseok.
Pourquoi ?
Parce que Hoseok est ce que l'on pourrait qualifier de profiteur.
Il s'avanca vers moi, un ruban de soie rouge dans la paume.
« Il faut que je t'attache. »
Je haussai les épaules.
« Si gentiment demandé. »
Je sers les mains derrière moi et il lit mes poignets entre eux assez fort pour que je ne puisse pas me défaire de moi-même.
« Pourquoi c'est toi qui est venu ?
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Le Berger - Taekook
ФанфикQuelques mois avant d'avoir atteint la majorité, Taehyung est embarqué de force par ses parents dans une secte religieuse. Jungkook lui, qui y vit depuis sa naissance, ne connaît rien du monde extérieur. ∆ WARNING Public averti. -15 ans fortement...