18 : LES FLAMMES DE L'ENFER

60 7 24
                                    

La pièce écrite par Terrence Cox n'aurait pas pu bénéficier d'un final plus époustouflant que celui-là

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

La pièce écrite par Terrence Cox n'aurait pas pu bénéficier d'un final plus époustouflant que celui-là. A la fin du récit, on comprenait que le Mal allait gagner sur le Bien, et que Lucie Maxwell succomberait aux charmes du Malin.

Et quoi de mieux pour illustrer cette vision fataliste que les événements qui se déroulaient en ce moment même sous les yeux catastrophés d'Edgar ?

Le seul hic ? Ce n'était pas de la comédie.

L'auditorium était bel et bien en train de prendre feu. Les flammes dévoraient petit à petit tout ce qu'elles rencontraient sur leur route. Leur chaleur irradiait la pièce toute entière et faisait suer à grosses gouttes les personnes encore prisonnières de cet enfer. Comme Edgar, elles semblaient privées de leurs mouvements, n'ayant plus que leur conscience pour prier en silence.

Et puis il y avait Garnet, toujours debout, jubilante, maléfique, au milieu de ses proies tandis que leurs âmes s'évaporaient.

Edgar avait compris ce qui se passait lorsqu'il avait vu arriver, en sens contraire des fumerolles blanches, d'autres volutes jaunies. Elles semblaient peut-être s'échapper du plafond, mais en réalité, elles ne venaient pas de ce monde.

Il n'avait jamais vu une âme quitter son corps physique pour rejoindre l'Underground ou l'Attic. En revanche, il avait croisé de nombreuses fois dans son enfance ces mêmes âmes, errant dans les souterrains. Une fois dans l'Underground, elle possédaient encore une forme humaine, mais c'était surtout leur texture qu'il avait reconnu ici. Pour avoir bien fréquenté le bureau où Lucifer conservait ses âmes préférées, il savait que plus l'une d'entre elles était vieille, plus sa texture vaporeuse devenait jaunâtre.

C'était exactement ce qu'il avait sous les yeux.

Comment Garnet avait-elle réussi à appeler d'anciennes âmes, mortes depuis déjà des siècles, pour remplacer celles de ces filles ? Mystère. Edgar ne s'y connaissait pas assez en rituels occultes pour se hasarder à émettre une hypothèse.

De toute façon, le comment n'importait plus. Garnet avait réussi son coup. Grâce à ses Pactes d'Allégeance, elle était parvenue à constituer tout un groupe qui était resté à ses côtés jusqu'à ce moment fatidique où leurs âmes avaient été emportées et remplacées.

Mais à quoi cela rimait ? Les vieilles âmes étaient mortes, alors pourquoi les faire intégrer ces corps ?

Edgar ne cacha donc pas sa stupeur lorsque l'une après l'autre, les filles qui avaient prêté Allégeance se redressèrent. Comme une armée de morts-vivants, elles se mirent ensuite à marcher d'un pas automatique vers la sortie la plus proche.

Et le temps s'écoula de nouveau

L'instant d'après, ce fut le chaos.

Les pauvres spectateurs restés dans la salle se précipitèrent vers les portes qui menaient à l'extérieur. Un bouchon se forma à ces endroits et ils se poussèrent avec violence, pour avoir une chance de sortir le plus vite possible.

Les monstres naissent dans les flammesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant