15 : LEVER DE RIDEAU

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 Les mots d'Amanda trottèrent dans la tête du jeune homme toute la journée du jeudi

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Les mots d'Amanda trottèrent dans la tête du jeune homme toute la journée du jeudi. Lorsqu'il débarqua dans la salle où le spectacle allait avoir lieu, à l'heure de la répétition générale, il se rendit compte, qu'en plus du trac, il était anxieux. Si, au départ, il avait pensé que sa mère exagérait par rapport à ce Terrence Cox, il commençait à se dire qu'elle avait peut-être raison d'être méfiante. Si la Lucie Maxwell de la pièce était la mère de Garnet, cela voulait dire qu'il était au courant de l'existence du Malin. Restait à savoir s'il était un de ses partisans, ou un de ses détracteurs.

— Hey, Edgar ! le salua Marina lorsqu'il retrouva la troupe.

Elias avait réservé pour l'occasion un grand auditorium de l'université de Victoria. Les spectateurs auraient ainsi de la visibilité, et puis, la location était bien moins onéreuse que celle des autres salles privées de la ville.

Il ne restait que quelques heures avant l'arrivée du public, alors tout le monde se démenait pour préparer les décors, répéter quelques lignes difficiles ou encore rassembler les costumes. Au vu de l'accoutrement de Marina, c'était elle qui se chargeait de cette partie. Il pointa du doigt le tas de vêtements qu'elle tenait dans ses bras.

— Tu veux de l'aide ?

— Oui, s'il te plaît ! Il faudrait vérifier que tous les costumes sont là. J'ai galéré à les emprunter un peu partout, alors il y a intérêt à ce qu'il n'en manque pas. Et il faudra aussi que j'écrive le nom des propriétaires sur les étiquettes, sinon ça va être encore pire au moment de les rendre !

Ils s'installèrent sur un des sièges du premier rang. Marina écrivait sur les étiquettes, puis passait les costumes à Edgar qui se chargeait de les attribuer aux comédiens. Alors qu'il cherchait Patrick dans les coulisses, il sursauta quand une main se posa sur son épaule.

— Et ça se dit fils de Lu-, s'esclaffa Raven.

— Pas si fort !

— J'allais pas le dire en entier, je suis pas débile.

— Ouais. Alors, tout s'est bien passé, aujourd'hui ?

Puisqu'elle retrouvait peu à peu l'usage de son bras, elle avait décidé de retourner dans son studio. Elle avait profité d'être de nouveau à Victoria pour rendre visite à son patron, au bowling, et lui expliquer son absence de quelques jours.

— Impeccable. Et même si ça s'était mal passé, c'est pas comme si j'étais attachée à ce boulot, de toute façon.

Elle jouait la nonchalance, mais Edgar remarqua qu'elle semblait tendue. Il n'était pas certain qu'elle se fiche à ce point de son travail.

— Pas trop le trac ?

A ce moment, Elias passa à côté d'eux en courant, non sans les avoir gratifiés d'un regard noir. Il n'avait toujours pas digéré leur refus de s'embrasser, visiblement. Edgar songea avec un peu de peine que la situation devait être délicate pour le président de la compagnie. Personne n'aurait aimé demander à son ex de prétendre être amoureuse d'un autre, même si cela n'était pas la réalité.

Les monstres naissent dans les flammesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant