1 : LE MIROIR D'EDGAR

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Avec une mère sexologue, un beau-père gynéco, une famille paternelle qui s'intéressait un peu trop au sexe et les cours d'éducation sexuelle dispensés au lycée, toutes les conditions étaient réunies pour qu'Edgar sache comment s'y prendre avec les...

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Avec une mère sexologue, un beau-père gynéco, une famille paternelle qui s'intéressait un peu trop au sexe et les cours d'éducation sexuelle dispensés au lycée, toutes les conditions étaient réunies pour qu'Edgar sache comment s'y prendre avec les filles. D'aucuns auraient pu dire qu'il lui manquait l'expérience, mais ce n'était pas non plus le cas. Depuis son amoureuse au collège à ses cinq ou six partenaires sexuelles à l'université en passant par ses deux copines du lycée, Edgar avait de l'expérience.

Pourtant, chacune de ses dernières aventures s'était soldée par un échec. Et celle-ci ne ferait pas exception, il le savait.

Ce soir-là, il était sorti en boîte avec quelques connaissances de la fac, comme presque tous les jeudis. Il profitait toujours du jeudi pour faire la fête, parce que sa mère rentrait le vendredi soir et qu'ils avaient l'habitude de passer le week-end tous les deux. Elle n'aurait pas aimé qu'il lui fausse compagnie. Plus agaçant, elle lui aurait reproché de passer son temps en boîte au lieu de suivre ses cours avec sérieux. Ce qui n'avait rien à voir. Il était tout à fait possible de travailler la journée pour aller se déhancher sur la piste de danse pendant la nuit.

C'était en se déhanchant, justement, que ce soir-là, Edgar avait perdu sa bande de potes. S'il avait fait plus attention, il ne se serait peut-être pas retrouvé dans la situation dans laquelle il était désormais. Enfin, il ne pouvait que s'en prendre à lui-même : il n'aurait jamais dû boire ces deux mojitos cul-sec pour défier Matilda.

Au final, ael avait gagné. Matilda résistait bien à l'alcool, et maintenant, Edgar se retrouvait presque tout nu dans le studio étudiant d'une fille qu'il avait rencontré quelques heures plus tôt.

Il ne se souvenait pas vraiment du moment où tous deux avaient eu l'idée stupide de finir la soirée chez elle. Dans l'esprit du jeune homme, il y avait un gros trou noir entre le moment où ils avaient commencé à danser collé-serré, et celui où elle le regardait se déshabiller en attendant qu'il vienne la rejoindre dans son lit. Merci les mojitos. Et merci Matilda.

— T'attends quoi ? Allez, amène ton engin, s'exclama l'inconnue.

Par chance pour Edgar, elle aussi avait trop bu. Il n'avait plus qu'à espérer qu'ils ne se souviendraient pas de cette soirée le lendemain. S'il avait déjà oublié le prénom de sa partenaire – s'était-elle seulement présentée ? - il y avait de grandes chances pour que le reste de la nuit ne lui reste pas trop longtemps en mémoire.

Il la rejoignit sur le lit, et ils s'embrassèrent avec ardeur, effet évident de l'alcool sur leurs organismes. Sans se préoccuper du rouge à lèvres de la jeune femme, Edgar se laissa mordre dans le cou, puis lécher les oreilles avec plaisir. Le lendemain seulement, en retard pour son premier cours de la journée, il découvrirait dans le miroir toutes les marques rouges laissées par la bouche de sa compagne sur sa peau blême.

C'était toujours lorsqu'il commençait à se laisser porter par le moment qu'il était rappelé à la réalité. Edgar s'échinait depuis plusieurs années à comprendre l'échec de ses relations, en vain. Il quittait chaque partenaire avec une sensation de honte cuisante qui ne l'abandonnait plus.

Les monstres naissent dans les flammesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant