23 : UN GARÇON PAS FRÉQUENTABLE

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 Edgar s'engagea sur un des chemins qui serpentaient Highrock Parc entre les nombreux rochers gris

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Edgar s'engagea sur un des chemins qui serpentaient Highrock Parc entre les nombreux rochers gris. C'est sur l'un d'entre eux qu'il retrouva Jill, assise, les pieds dans le vide.

Ses lèvres s'étendirent en un sourire lorsqu'il s'approcha d'elle. Elle sauta avec aisance de son perchoir et s'avança pour le rejoindre. Ses pas étaient courts, mais sautillants. Il remarqua alors que ses deux mains étaient blotties dans les poches de son manteau, et que malgré son écharpe, elle était traversée par quelques frissons. Bouger devait l'aider à se tenir au chaud.

- Salut ! Comment tu vas ?

Il n'avait même pas eu le temps de parler pour éviter la question. Il en avait assez de répondre toujours à la même inquiétude. Sa mère, Amma et Reva, Jill, tout le monde semblait vouloir connaître son ressenti exact sur les événements de la nuit d'Halloween. Pourquoi ne comprenaient-ils pas qu'il ne voulait pas - ou ne pouvait pas - en parler ?

- Comme quelqu'un qui a vécu un incendie.

Il vit qu'elle s'apprêtait à reprendre la parole et il s'empressa d'ajouter :

- Mais j'ai pas envie d'en parler. Et pour toi, tout va bien ? Je veux dire, t'y étais aussi, et-

- Je suis une des premières à être sortie. Je voulais attendre la troupe, vous aider à faire sortir les gens, mais... mon père était pas de cet avis. En résumé, tout va bien de mon côté. On s'en est tous les deux sortis sans séquelles - si ce n'est que j'oublierai pas de sitôt le moment où les flammes sont apparues...

- Je pense que personne l'oubliera.

Et moi encore moins. Car je suis celui qui a déclenché ce chaos.

- T'as pas froid ?

Les yeux azur de Jill dévièrent vers le sweat qu'il n'avait pas quitté depuis sa sortie de l'hôpital. Il songea, un peu honteux, qu'il ne devait pas sentir très bon. Il aurait dû faire un effort, avant de venir la rejoindre. Mais il était seulement parti de chez lui dans l'idée d'aller dormir chez Amma. Pas de se retrouver en tête à tête avec la fille qu'il avait embrassé et qui occupait à moitié ses pensées depuis quelques jours - l'autre moitié étant réservée à la culpabilité d'avoir provoqué l'incendie.

Mais elle n'avait pas l'air de lui en tenir rigueur. Elle soutint de nouveau son regard et ses lèvres s'étirèrent. Il se détendit. La honte grandit lorsqu'il réalisa que le simple sourire de Jill avait le don d'apaiser la tempête qui se déchaînait toujours dans sa tête.

Comme si elle avait lu dans ses pensées, elle déclara d'un ton malicieux :

- Dis, Edgar... j'ai beaucoup réfléchi depuis l'autre jour, et... J'imagine que c'est peut-être un peu tôt et que tu as sûrement autre chose à penser en ce moment, mais... Sous réserve que mon emploi du temps débordant te pose pas de problème...

Les monstres naissent dans les flammesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant