Les week-ends sont toujours trop courts, il doit y avoir une loi de l’univers qui veut ça. En même temps, je ne rechigne pas à aller au travail. Surtout qu’à partir d’aujourd’hui je partage mon bureau avec trois intérimaires. Ma chef est géniale, elle n’a embauché que des mecs ! Les autres sont mignons aussi, mais évidemment que c’est Pascal qui m’intéresse le plus. Je me demande comment nous allons nous comporter. Il va falloir jouer la comédie pour que personne ne se rende compte de ma préférence ou que quelqu’un se doute de ce que nous faisons en dehors du bureau. Même si ce n’était pas encore grand-chose.
En fait, tout se passe bien. Je ne sais pas pourquoi j’ai eu une appréhension. Les trois nouveaux bossent bien, ils sont concentrés sur leur travail. À part les pauses cigarette, je ne me retrouve pas seul avec Pascal. Même au sport, un collègue a l’idée stupide de nous suivre, nous n’avons donc pas une seule minute pour discuter d’autre chose que du taf. Seulement, il y a un autre moyen de communiquer que par la parole. Il y a Lync, la messagerie professionnelle.
— On va boire un verre ce soir ?
J’essaie de ne pas regarder Pascal, qui vient de m’envoyer ce message. Je dois rester professionnel !
— Avec plaisir, il reste une bouteille au frigo.
En retour j’ai droit à un smiley.
Je suis le premier à partir, en fin de journée. Les intérimaires ont envie de faire bonne impression alors ils restent toujours un peu plus longtemps, pour montrer qu’ils sont à fond dans le travail et qu’ils ne comptent pas les heures. Ça me laisse le temps de rentrer et d’arranger un peu l’appartement, avant que Pascal ne débarque.
— Salut.
Je ne demande rien, il m’explique quand même qu’il a dit à sa copine qu’il devait rester tard au travail pour finir un projet. Comment peut-elle croire que, dès le premier jour officiel de ses prises de fonction, on lui demande déjà de faire des heures supplémentaires ? En fait, il me détaille ça parce que ça implique que nous n’avons pas beaucoup de temps.
Alors, sans trop de préliminaires, nous nous retrouvons nus sur le canapé et je m’occupe de lui procurer le plaisir qu’il est venu chercher. Il a suffi d’une fois pour qu’il devienne accro. Sans vouloir me vanter, on m’a souvent dit que j’étais très doué pour la chose. On dirait bien que ça se confirme, puisque même un hétéro officiel ne peut pas résister à l’envie de revenir prendre sa dose…
