QUARANTE-CINQ

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L'ambiance n'est pas encore totalement détendue. Le meilleur poste de Pascal ne va pas me faciliter la tâche. Enfin, il finit par avouer ce qui le gêne vraiment et ce n'est pas ce que je croyais.

- J'ai appris ta rupture par la copine d'un de nos potes ! À ce moment-là, j'avais juste envie de t'effacer de mes contacts. On se connaît depuis quand ? Après toutes les épreuves qu'on a traversées, je ne suis pas le premier que tu appelles quand tu prends une décision aussi importante ?

- Tout est allé très vite.

- Ce n'est pas une excuse. Tu quittes ta copine pour aller avec un mec, je crois que c'est assez énorme pour que tu m'appelles !

- Je suis désolé. J'étais super nerveux. Pas vraiment de rompre, mais parce qu'à ce moment je ne savais même pas si Mathieu voudrait encore de moi. On s'était quitté sur une dispute, j'aurais pu me retrouver à la rue. Parfois, on est tellement plongé dans ses pensées, on cogite à un tel point qu'on ne pense plus au monde extérieur.

- J'aurais pu t'aider.

- Il fallait que j'affronte ça seul. Comme tu l'as dit, c'est un changement radical. Ça bouleverse tout, j'avais besoin de temps pour me recentrer et prendre conscience de ce qui se passait.

Le pote de Pascal prend mon téléphone ! Je ne sais pas ce qu'il trafique.

- Voilà, Mathieu, tu as mon numéro. Puisque monsieur Pascal ne pense pas à moi dans les moments importants, je compte sur toi pour me prévenir s'il lui arrive autre chose de méga important que je n'ai pas envie d'apprendre par le téléphone arabe.

L'intention est étrange, sauf que c'est sa façon à lui de dire qu'il « approuve » ma relation avec Pascal.

- Tu es génial.

- Mon petit Pascal, je ne t'ai jamais vu aussi souriant et heureux. Tu sais bien que je m'en fous que tu sois amoureux d'une meuf ou d'un mec. L'important c'est que tu te sentes bien, et là je constate que c'est le cas.

- Je ne pensais pas que ce serait aussi facile.

- Je n'ai pas à juger mon meilleur pote. Bon alors, les mecs, lequel de vous deux se fait prendre ?

Nous avons sans doute dépassé la consommation d'alcool autorisée.

- C'est moi, pour l'instant...

Pascal me décoche un sourire. Maintenant oui, nous sommes totalement détendus.

La vie de MathieuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant