L’alcool n’aide pas à réfléchir. Pour quelqu’un qui ne voulait pas acheter trop de vin, Pascal a tout de même une descente assez rapide…
— Bah, les autres je ne les connais pas, je voulais juste féliciter mon élève.
— On est hors du contexte du bureau, je peux poser des questions directes au professeur ?
Je ne suis semble-t-il pas le seul à avoir ma petite idée sur le déroulement de cette soirée. Il a sans doute accepté mon invitation en sachant les questions qu’il allait me poser.
— J’ai mal formulé la question la dernière fois, j’aurais dû te demander si tu avais un petit copain, n’est-ce pas ?
Effectivement, la question est assez directe. Heureusement que je suis déjà alcoolisé. Sobre, j’aurais sans doute essayé de dévier le sujet pour ne pas répondre la vérité. Là, nous sommes face à face, entre nous, je n’ai pas de raison de mentir.
— Oui, qu’est-ce qui t’a mis sur la voie ?
— La façon dont tu me regardes dans les vestiaires et sous la douche. J’imagine que tu penses être discret, mais non.
Je ne sais pas si j’ai un coup de chaud parce que je suis en train de rougir ou à cause du vin.
— Il n’y a aucun souci. Tu vois, j’ai compris dès le début et pourtant je n’ai jamais essayé de me cacher.
— Ouais, c’est cool.
— J’ai deux potes homos. Enfin, au départ je ne le savais pas. On a partagé une colocation tous les trois et un soir, je suis rentré plus tôt que prévu. Je les ai trouvés sur le canapé, nus, en train de faire des choses sans équivoque.
— Tu as eu quoi comme réaction ?
— En fait, rien de spécial. Ca m’a un peu vexé d’apprendre les choses comme ça, mais chacun fait ce qu’il veut dans la vie. La colocation s’est beaucoup mieux passée après ça. Ils n’avaient plus à se cacher, à me mentir, à jouer la comédie devant moi.
— Ils ont de la chance d’avoir un pote comme ça.
— Ouais. La vérité, c’est que ça m’intrigue.
— Comment ça ?
J’ai peur de la suite. Ou plutôt, j’ai envie de la suite !
