5

87 10 0
                                    

21/07/20

Cher Atsumu,

Il y a quelques jours, je me suis fait opérer de la jambe. Mes parents sont venus aussi, disait-tu, pour remonter le moral et le soutien. Je ne me souviens pas vraiment de grand-chose de ce jour-là parce que je dormais la plupart du temps. Mais c'est réussi !

Tu étais toujours au travail ou en train de dormir chaque fois que je me réveillais à des heures intempestives. Parfois, je finis par penser que je devrais te réveiller parce que je ne veux pas passer une journée sans entendre une histoire de ta part, mais j'ai pensé que tu devais aussi te reposer. Je m'ennuie de t'écouter activement pendant des heures. Je veux te demander comment tu vas ou t'entendre te plaindre de ton travail.

Je ne veux pas que tu t'inquiètes, mais je n'aime pas t'épargner des informations, c'est pourquoi je serai honnête. Ces derniers jours, je me sens vraiment fatigué. Je dors toujours et je me sens épuisé même si je ne fais que rester sur ce lit. Avec ma jambe en voie de guérison, je n'ai à m'inquiéter que de mes maux de tête. Parfois, ils deviennent vraiment intenses, ce qui ne me laisse pas d'autre choix que d'appuyer sur le bouton d'urgence près de ma tête de lit, et comme les secondes avant l'arrivée de l'infirmière ralentissent comme des heures, c'est votre nom que je me retrouve toujours à répéter.

Atsumu. Atsumu. Atsumu.

J'ai peur de t'oublier la deuxième fois ; que je vais te faire plus de peine en plus de ce que tu vis
en ce moment.

Alors quand l'infirmière arrive et me donne une dose d'analgésiques qui provoquent de la somnolence, j'essaie de tenir bon et de me défendre. J'essaie de rester éveillé. J'ai peur de me réveiller à nouveau dans une pièce inconnue, de te voir sans savoir que c'est toi. Mais le médicament est trop fort pour moi, je finis par tomber inconscient.

Et puis je finis par me réveiller. Je suis toujours à l'hôpital, je ne me souviens toujours de rien d'avant l'accident, mais il y a une couverture de réconfort en sachant que je me souviens encore de cette seconde vie, d'une manière ou d'une autre. Pendant ces moments de soulagement, je me retrouve à regarder notre bague de fiançailles à mon doigt. Je la regarde comme si en la fixant assez fort, des flashbacks viendraient. Ils ne l'ont jamais fait. Je m'endormirais en espérant.

Atsumu, j'ai hâte de me remettre de tout ça et que tu m'emmènes dans des endroits où nous sommes allés ensemble. Nous passerons du temps avec la famille et les amis comme avant. Nous prendrons beaucoup de photos et enregistrerons beaucoup de vidéos pour stocker ces nouveaux souvenirs. Tu avais dit que je n'aimais pas les photos mais je te promets que je vais sourire plus largement maintenant. J'ai remarqué que je ne semblais pas rendre mon sourire évident sur les photos que tu m'avais montrées. Mais je suis sûr que nous le savons tous les deux. Que j'étais heureux d'être avec toi dans ces moments-là.

Ah, tu viens juste de rentrer d'avoir acheté des snacks. Tu me souriait vraiment et tu n'arrêtais pas de me poser des questions sur cette lettre. Tu les lira bien assez tôt. Je termine ici parce que tu essayes de me taquiner en faisant semblant de l'arracher.

Toujours,

Omi

Always omi Où les histoires vivent. Découvrez maintenant