Chapitre 4 : Village et visions

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Le lendemain, je décidais de faire une grasse matinée. Personne ne devait m'appelait et le temps allait être radieux. Rien ne pressait ce matin-là. Quand je me motivais enfin à me lever, mon téléphone indiquait 11h30.

Sacrée vacance! Qui aurait cru que je passerais autant de temps au lit. Moi qui suis une lève tôt, me voilà à dormir jusqu'à pas d'heure.

Je baillais bruyamment, prenant le temps de m'étirer comme un chat. J'avais tout le temps de me préparer pour mon escapade de l'après midi. Je vérifiais les températures, afin de pouvoir me décider par rapport à ce que j'allais portais pour mon excursion.

Il annonçait beau et chaud mais de la pluie était prévu pour ce soir. Mon choix se porta donc sur un jean bleu ciel, un top blanc à motif petit pois noir (pas trop décolleté) et des baskets blanches. Un collier avec une clé doré, une paire de boucles d'oreilles assorties et une touche de maquillage discret venaient compléter ma tenue. Je décidais de prendre un parapluie et mon kway, pour ce soir. Mieux valait prévoir au cas où je ne serais pas rentrer avant que la pluie ne commence.

Une fois prête, je suivais les instructions de Oh Eun Soon. Je m'arrêtais dans une supérette pour prendre un sandwich pour le voyage en bus et une grande bouteille d'eau que je mettais dans mon sac à dos. Puis j'arrivais à la station de bus indiquée sur le petit post-it. Le billet de bus me coûtait 5.000 W (3.69 €), le bus en question arriva quelques instants plus tard. Je voyais que nous étions plutôt nombreux à nous rendre au même endroit. Le bus fut vite remplis et j'avais choisi une place que fond à droite, côté fenêtre.

L'heure et demi de route se passa plutôt tranquillement si on enlève les cris de certains enfants totalement hystérique dés le départ du véhicule de Séoul. Les "C'est quand qu'on arrive Maman/Papa?", "J'ai faim! On mange quand?" ou encore "J'ai envie d'aller aux toilettes" finirent par avoir raison de ma patience et me forcèrent à mettre mes écouteurs avec un peu de musique celtique, puis pop.

Ainsi dans mon monde, je regardais le paysage défilé. La ville, immense, laissait peu à peu place à la campagne coréenne. Quelques collines de ci de là, avec des champs de légumes, quelques serres et quelques maisons simples s'offraient à mon regard. C'est dingue de voir la séparation presque brutal entre une ville aussi moderne que Séoul et les villes/villages environnant qui n'ont pas l'air d'avoir changer depuis les années 70.

Quand le bus arriva à destination à 15h15, j'étais plongé dans mes pensées et mon voisin du me secouer l'épaule doucement pour que je sorte de celles-ci. Je m'excusais précipitamment pour le dérangement et descendit du bus. La chaleur se fit étouffante, mais une brise soufflait doucement, un peu plus fraiche. Cela me rassura un peu je n'avais pas envie de me desséchée sur place.

Nous nous étions tous diriger vers le l'entrée du petit village, un soupçon de Joseon flottant déjà dans l'air. Le temps semblait s'être arrêter. Une bulle d'histoire, protéger par une enceinte de bois et de pierres. La terre remplaçant le bitume et le béton. Tout en me détachant du groupe, je commençais à flâner dans les rues étroites. Des chariots et des étales se succédaient.

La seule touche de modernité était les extincteurs disséminés un peu partout. 

J'étais à la fois excitée par la visite de ce lieu hors du temps et intimidée par le savoir-faire des artisans et bâtisseurs de l'époque. Ils avaient su faire preuve d'ingéniosité pour pouvoir construire des bâtiments magnifiques. Même les maisons des classes inférieurs étaient bien agencée. Ce qui permettait de différencier une maison riche d'une pauvre était le toit. Si il y avait une toiture en tuile, les propriétaires pouvait se permettre de les acheter et de payer la main d'œuvre. Le chaume étant beaucoup plus accessible pour les classes les moins aisés, et surtout plus facile à poser pour le père de famille, on pouvait directement savoir à qui on avait à faire rien qu'en regardant la demeure de son hôte.

Par une nuit sans étoile...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant