Chapitre 36 : Cinq ans de vide

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     Ils sont six face à moi et ça fait cinq ans que ça dure. Je donne des cours de langues, littérature et histoire aux étudiants depuis le claquement de doigts. Actuellement, on est dans l'école à l'abandon où je les ai rencontrés cinq ans plus tôt. Enfin... Ils n'étaient que trois, à l'origine et le groupe à grandit. Les trois premiers se sont rencontrés quelques mois après l'incident et les autres étaient curieux de voir de la lumière dans une école non utilisée. Ils sont entrés en pensant qu'un fantôme hantais les lieux et sont restés sous le choc quand ils nous ont vu faire un cours normal. Depuis ce temps-là, les trois filles et les trois gars face à moi me permettent d'oublier le malheur de mon échec pendant quelques heures.

      Actuellement, ils sont en train de compléter une frise chronologique historique et littéraire. Je sors un livre et reprends ma lecture, adossée au mur à droite du tableau pour éviter la gêne.

_ Madame ? Quelqu'un veut vous voir. M'annonce une de mes élèves.

_ Merci, Ana.

     Je range le bouquin et sors de la pièce en leur donnant un peu plus de temps que prévu et souris radieusement à la vue du nouvel arrivant. Le petit être de feu qui est sur ma tête se balade tranquillement sur mon crâne et détaille mon vis-à-vis de manière insistante.

_ Ils ne sont pas désagréables ? Me demande-t-il en croisant les bras.

_ Non, ça va. On est toujours tous touchés par ces cinq ans de vide mais on n'a pas le choix et faut avancer.

_ Et toi ? Comment tu te portes ?

_ Comme un charme. J'ai passé les cinq meilleures années de ma vie, tu n'imagines pas. Répondis-je avec sarcasme.

_ Amanda, je sais que ça ne va pas.

_ Et qu'est-ce que tu veux y faire, Pietro ? Il faut attendre quelques heures avant un semblant de solution, trois jours pour que tout s'arrange. On ne peut pas accélérer les choses.

_ Je sais. En revanche, j'ai un petit quelque chose pour toi, frangine. Me dit-il avec un sourire.

     Je n'ai pas le temps de réagir qu'il me tend un sac en papier blanc. Je le prends et mon estomac gargouille comme s'il savait ce qui se cache dedans. J'ouvre le sachet avec précaution et découvre une belle gaufre au sucre glace. Je la prends et commence à la grignoter en remerciant Pietro de bon cœur. Il me sourit en voyant ma bonne humeur.

_ Ça fait plaisir de te voir dans une meilleure humeur que tout à l'heure. Et c'est ça de la part de Bruce.

     Il me tend une petite sacoche que j'ouvre avec précaution une fois dans mes mains essuyées et propres. Quelques seringues se trouvent sous mes yeux et je reste assez étonnée de voir un mot me recommandant de faire attention et d'en prendre soin.

_ Il a dit à quoi elles servaient ? Lui demandais-je en refermant la pochette et en la mettant dans ma sacoche avec précaution.

_ Quelque chose du genre que ça t'aidera à t'en passer de manière définitive. Je n'ai pas trop compris.

     Je le remercie et lui donne droit à une étreinte chaleureuse. Il comprend la situation et il me sourit quand on se décale pour que je puisse aller enseigner. Pietro me fait signe qu'on se revoit tout à l'heure et j'approuve en retournant dans la salle.

_ La pause est finie... Chantonnais-je.

_ Déjà ? S'étonnent-ils.

_ Vous avez eu dix minutes de plus, quand-même.

_ Ah ? Demande Ana.

_ B. C'est bien, tu connais la première et la dernière lettre de ton prénom. Lui dis-je avec un sourire.

Firefrost (MCU Fanfic)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant