Chapitre 63 : Petit moment privilégié

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_ Relève-toi, tu peux encore te battre.

_ Comme à l'ancienne... Constatais-je en me relevant.

_ Disons que je te pousse dans tes retranchements.

_ On peut au moins faire une pause ? Cinq minutes, s'il te plaît.

_ Pas une de plus.

       Je le remercie et soupire de soulagement, m'appuyant contre le pilier de la cour du temple. Il fait nuit à New-York à cette heure-ci et monsieur a eu la bonne idée de nous emmener à Kamar-Taj pour que je reprenne mon entraînement. Il faudrait mieux éviter d'y aller trop fort s'il ne veut pas que je l'assomme involontairement la prochaine fois que quelqu'un contrôle mon corps. A ses risques et périls, comme je lui ai dit.

     Un apprenti rester sur le côté m'apporte une bouteille d'eau et je le remercie avec le sourire. Je commence à boire en sachant que la pause est bientôt terminée et que je vais devoir redoubler d'efforts malgré mes muscles douloureux. L'apprenti s'en va en me souhaitant bon courage et retourne à l'intérieur. Des dizaines de regards sont braqués sur nous et je remarque Wong parmi eux, nous observant avec attention.

_ La pause est finie. T'es prête ?

_ J'ai quoi en échange d'un acharnement pareil ? Lâchais-je avec un sourire en coin.

_ Selon ce que ça donne et si je suis satisfait, le droit d'entrevoir mon avenir et de garder pour toi ce que tu as vu afin de ne rien modifier. Ça te convient ?

_ Parfaitement. Et pourquoi tout le monde nous regarde ?

_ Par curiosité, j'imagine. Ne te laisse pas intimider.

_ Trop facile à dire...

      Je lève les yeux au ciel et esquive le coup au dernier moment avant de me le prendre dans l'abdomen. Je lâche un sourire malgré moi et me mets en garde dans l'attente du prochain. Et ça ne tarde pas à venir. Je le bloque en croisant les avant-bras, ses phalanges heurtant mes manchettes en produisant des étincelles.

_ Rappelle-toi que quand tu te bats, tu as l'esprit vide. Et si ça peut t'entraîner à repousser la manipulation mentale, c'est encore mieux.

_ Et pour prendre une décision pour savoir où cogner ?

_ C'est automatique. Ne t'inquiète pas pour ça, tout se passera bien.

     Et effectivement, tout se passe bien, je ne pense à rien et j'agis par pur automatisme, comme des souvenirs des mouvements qui persistent. Ce qui m'arrange plutôt pas mal, au final.

     Je parviens à éviter le coup en me baissant, exécutant une roulade arrière pour me tenir à distance et me redresse dans un mouvement fluide. On n'a pris aucun risque, combattant sans armes. J'ai seulement eu l'occasion de garder mes manchettes et ma visière afin d'avoir au moins un moyen de défense.

      On se tourne autour dans le silence pesant et les respirations contenues des spectateurs. Je finis par passer à l'action, glissant au sol avec l'élan que j'ai pris, lui fauchant les jambes sans qu'il ne l'ait vu venir, me redressant et le retenant avant qu'il ne touche le sol, trop surprit pour réagir. Tout ça en moins d'une seconde.

      Je lui adresse un sourire joueur, passant le bras droit dans son dos et le relevant d'un mouvement dansant. J'ai droit à un soupir amusé quand je me place dos à lui, sa main droite dans la mienne et sa gauche sur mon abdomen. Je bouge lentement le bassin, il me suit dans mes mouvements et les apprentis donnent le rythme en frappant dans leurs mains sur une bonne cadence.

_ Je ne pensais pas que je te devais une danse. Me susurre-t-il à l'oreille.

     Mes poils se hérissent et un frisson particulier me secoue la colonne vertébrale. Je sens son sourire amusé, ravit de constater l'effet qu'il me fait.

Firefrost (MCU Fanfic)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant