Chapitre 11: Respirer et décéder

12 1 0
                                    

Cela fait maintenant plus de 4 heures que je marche. Le cœur brisé, je m'efforce de penser à autre chose que lui, mais malgré mes efforts, son visage emphatique me revient en tête sans que je ne puisse rien faire. J'ai tellement pleuré que je n'ai plus de larme pour continuer.

Mon pas est lent. Belle est fatiguée par ma longue marche. Par chance, je vois apparaître la maison devant moi. Le soleil levant rosie les nuages, ce qui donne une belle vue. Je m'approche de la grange et y dépose Belle.

J'enlève sa selle, lui donne de l'eau et de la nourriture. Je passe ensuite un coup de brosse sur son poil et lui apporte une petite couverture. Je finis par lui donner un petit baiser entre les deux yeux et m'éclipse.

Je me dirige alors vers la maison. J'ouvre la porte et constate que le calme règne. Peut-être qu'ils dorment tous. Je me déplace dans la salle à manger où je constate qu'il n'y a aucun repas.

Confuse, je finis par aller dans le salon. Je m'arrête devant la porte puis l'ouvre pour y découvrir toute ma famille. Ma mère et Sébastien sont assis sur le canapé, mon père et mon frère sur deux fauteuils et ma sœur assise au sol.

En me voyant, Sébastien se lève et se rue vers moi comme si sa vie en dépendait. Le reste de ma famille se lève de surprise et me regarde inquiet.

-Où étais-tu? Pourquoi es-tu partie? Est-ce que... me demande Sébastien.

Je l'écoute d'une oreille distraite. Mon cœur bat à toute vitesse. Je suis paralysée par la douleur intense dans ma poitrine. Je ne peux pas répondre. Mes yeux se remplissent d'eau et me brouillent la vue.

-Mari! M'écoutes-tu? demande mon frère à bout de nerf.

Ma bouche s'ouvre, mais aucun mot ne sort. L'entièreté de mon corps tremble en repensant au événement. Mon frère qui a remarqué mon comportement s'adoucît et s'approche pour me faire une accolade, mais au même moment, mes jambes flanchent et je m'écroule au sol.

Seb me rattrape de justesse et me sers fort contre lui. Son expression est apeurée. Pour ma part, je fond en larme et ne peut m'arrêter. J'ai  l'impression de brûler de l'intérieur. J'ai mal dans tout le corps.

Mon cœur bat plus vite que jamais et son visage me revient en boucle. Son sourire, ses yeux, ses cheveux, cette douceur, ce charisme, ses mains douces qui frôlent les miennes, sa voix apaisante qui me faisait frissonner.

Il vient à peine de partir et pourtant je voudrais mourir. Comment puis-je avoir été aussi bête? Pourquoi ai-je décidé de monter à cet étage? Pourquoi avoir dansé avec lui? Pourquoi lui? Pourquoi moi?

Ma tête tourne. J'ai l'impression de tomber dans un troue de plus en plus profond et pourtant je suis toujours là, assise au sol dans les bras de mon frère, pleurant le peu de larme qu'il me reste. J'aimerais tout casser, mais je n'aie plus la force.

-Mari... dit doucement Sébastien en me caressant les cheveux. Que se passe-t-il?

Mes lèvres tremblent. Je ne peux pas parler, je ne veux pas. Je glisse doucement ma main dans ma poche et y sort un bout de parchemin. L'écriture y est soignée et ordonnée. On peut tout de suite voir qu'il vient de la royauté.

Je le tend doucement pour que mon frère puisse l'attraper. Il le déplie et lit doucement l'écriture. Je ressens mon cœur se serrer et se briser. Je me sentais prête. Prête à lui offrir mon cœur, mon âme, ma peau.

Il a tout jeté à la poubelle et je suis là. À me morfondre sur moi-même. Je voulais plus, plus que ce que je pouvais obtenir. Mais je voulais simplement aimer la bonne personne et voilà que je me retrouve dans la situation inverse.

Le chiffonnement du papier me donne le signal que Seb a fini de lire. Mais malgré tout ce que je viens de vivre, à cet instant, je ne ressens plus rien. L'amour, la tristesse, la colère, la mélancolie, tout c'est envolé.

Les larmes ont cessé de couler et ma respiration s'est régularisée. Je relève doucement la tête et vois toute ma famille autour de moi. Je me relève doucement avec un peu d'aide et observe de nouveau.

Tout est un peu au ralenti. Sébastien fait son possible pour empêcher ma mère de me sauter au coup. Mon père m'observe comme si j'étais un intrus et ma sœur comme une déesse. Bizarrement, je n'entend rien. Le son est coupé.

Je vois tout. Les bouches parler, les mains pousser, les visages ébranlés, mais je n'entend rien. Je recule vers la porte tout en regardant attentivement la scène. Sébastien retient toute la famille de venir me voir et je suis là au milieu à les regarder.

Je me tourne de côté et cours jusqu'à ma chambre. Arrivée, je claque la porte et met une chaise devant la poignée pour que personne n'y entre. Le calme règne. Je m'assois sur mon lit et regarde par la fenêtre.

Je continue de regarder le paysage tout en entendant les coups et les cris de l'autre côté de la porte. Je ne fais rien. Je reste assise sur mon lit et je regarde les arbres. Ils sont si nombreux et se cachent si bien entre eux qu'il est difficile d'en reconnaître un.

En y pensant j'aimerais être un arbre. Sentir le vent tous les matins. J'aimerais pouvoir me cacher comme eux. Disparaître dans une foule qui me ressemble. Comme cela plus personne ne pourrait me voir ou me trouver.

Je serais seul et pour l'éternité. Je pourrais vivre une vie d'homme. Aller au bar le soir et passer la journée à m'amuser avec mes amis. Ne pas avoir à me trouver de femme. Juste vivre. C'est tout ce que je veux. Vivre.

Mais le monde n'en veut pas de même. Il veut nous étouffer. Nous rendre tellement fou que l'on ne pense plus qu'à cuisiner et nettoyer. Mais moi je veux vivre. Je veux courir dans les prairies et crier au arc-en-ciel. Je veux respirer de l'air frais et ne pas me sentir enfermé. Je veux exister.

1030 mots

***

Hemmmm... Je suis désolée...Je suis encore en retard... Je magasinais hier avec ma mère et je n'ai pas vu le temps passé... Pardonnez-moi... En plus j'ai une alarme sur mon cellulaire alors je n'ai pas de raison d'être si en retard!!! GRRRRRRR!!!! Bref je vous souhaite une bonne semaine a tous!

Comme dans mes livresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant