Comme dans mes livres

Chapitre 16: Acceptez-vous?

Je suis devant l'église. Le bras de ma mère est enroulé au mien. Les portes s'ouvrent. Il y a de la musique, mais je n'arrive pas à l'entendre. Mes oreilles sont bouchées. J'avance le long des rangés. Tous les regards sont posés sur moi. 

J'ai l'impression de vivre un rêve. Tous me semblent surréalistes et pourtant, rien ne l'est. Je suis belle et bien en train de marcher vers le curé et mon futur mari. J'arrive justement en bas des marches. Ma mère me lâche le bras et me donne un doux baiser sur la joue.

-Suis ton cœur ma chérie, me chuchote-elle à l'oreille.

Je me tourne vers elle. Son sourire est un mélange de joie et de tristesse. Elle se retourne et s'assoie dans les premiers rangs. Je monte près du curé et me positionne en face de Luka. J'entend vaguement le curé prononcer son texte.

Luka est habillé d'un costume noir. Il a mis du gel dans ses cheveux pour les tenir en place. Il semble très heureux. Je tourne la tête et regarde les spectateurs. Il y a tellement de personnes. Je ne connais même pas le dixième.

C'est bizarre. Mon corps est paralysé. Je ne peux plus bouger. J'ai de la difficulté à respirer. Je suis étourdie. Mon cœur me fait mal. Pourquoi? Pourquoi je me sens comme cela? Pourquoi maintenant? Que se passe-t-il?

Ma vue est floue et je n'entends plus rien. Est-ce une transe? Est-ce que c'est normal? Probablement juste un peu de stresse. Cette pression que je ressens, d'où vient-elle? Pourquoi est-ce que je la ressens?

Ma vue revient doucement. Je vois le curé parler. Je ne sais pas de quoi il parle. Je vois seulement ses lèvres bouger. Puis, il se tourne vers Luka. Il lui parle. Luka, lui, me regarde puis, il parle.

Le curé est maintenant tourné vers moi. Il me parle, mais je ne l'entends pas. Je n'ai aucune idée de ce qu'il raconte. Le publique, eux, comprennent-ils se qu'il raconte? À les regarder, je dirais que oui. Il me regarde tous.

Ils sont tous bien habillé. Une chemise bien ajustée, une cravate couteuse, des robes dentelés, des colliers de grande valeur. Pourquoi sont-ils tous si bien habillé. Ah... non, il y en a un. Il porte une cape. Elle cache ses habits et son visage.

Il est assis dans le fond. Il a la tête baissée. Pourquoi ne regarde-t-il pas? Il ne veut pas voir? Alors pourquoi être venu? Ah, il lève la tête. Je peux apercevoir ses yeux. Vert... vert émeraudes, comme ceux d'Adrien.

Je n'en peux plus. Mes jambes ne peuvent plus me tenir. Je suis au sol. Comment est-ce arrivé?

-Marinette... Marinette? Marinette!

Je lève la tête en entendant mon nom. J'entends? Depuis quand?

-Qu'est-ce qu'il s'est passé?

-Tu t'es effondré au sol.

Luka me tend la main. Je l'attrape et me relève. Je suis toujours à l'église. Les chuchotements résonnent. Ils me donnent un mal de tête.

-Pouvons-nous continuez? Nous attendions votre réponse, dit le curé.

-Laquelle? La mienne? Quelle était la question, je demande.

-Marinette Dupain-Cheng, voulez-vous épousez Luka Couffaine?

Quoi? Déjà? J'ai manqué un bout. Il faut que je donne ma réponse.

« Suis ton cœur ma chérie. »

Hein? Maman? Qu'est-ce que je viens d'entendre. Est-ce qu'elle m'a parlé?

« Je ne comprends pas pourquoi tu épouses Luka. Tu n'es pas faite pour lui. Regarde en face de toi bon sens! »