Chapitre 18: Vérité

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Cela fait plus de trois heures que je suis enfermé dans ma chambre, un livre à la main. J'ai l'impression d'être dans un rêve, de vivre un moment surréaliste. Les évènements sont flous. Je veux seulement penser à autre chose.

Cela fait plus de trois heures que je regarde par la fenêtre. J'aimerais pouvoir lire, mais je n'y arrive pas. Chaque fois que je jette un œil à mon bouquin, un élan d'émotion me revient.

Cela fait plus de trois heures que j'essaye de lire ces pages. Chaque mot encré dans les feuilles me monte à la tête. J'ai l'impression de revivre le même moment encore et encore. Ce moment, cette journée, celle où je t'ai rencontré.

Cela fait plus de trois heures que j'essaye de t'oublier. J'essaye de ne plus voir ton visage dans mon esprit. J'essaye de me débarrasser de ce livre, celui que je tiens entre les mains. Il est la clef de toutes ces pensées.

Cela fait plus de trois heures que je pense à la première fois que j'ai posé mon regard sur toi. Notre première rencontre était inattendue. Nous cherchions tous les deux un peu d'air frais, une nouvelle brise.

Cela fait plus de trois heures que je pense à ce livre, celui que j'avais lorsque tu m'es tombée dessus. Ce livre que par mégarde, j'ai oublié de rapporter. Ce livre surement encore dans le coin de cette pièce, envahit par la poussière des mois passés.

Cela fait plus de trois heures que je me demande ce qu'il est devenu. Je me demande si quelqu'un l'a trouvé. Je me demande si sa fiancée à décidé de le lire ou si la mère du petit Émerique l'a retrouvé et le garde pour le lire à son fils.

Cela fait plus de trois heures que je me pose toutes ses questions. Je regarde cette simple couverture. Il y a un titre et une image, mais il y a aussi un chiffre, le deux. Il m'appelle et me dit qu'il est là, il me dit de le lire, mais je ne peux pas.

Cela fait plus de trois heures que je regarde le tome deux en me disant qu'il faudrait que je le lise. Cependant, si je le fais, je ne comprendrais pas. Car je n'ai pas terminé le un. Je n'ai pas pu, car tu es arrivé.

Cela fait plus de trois heures que je pense à toi, à nous et je n'en peux plus. Je suis prise dans un tourbillon sans fin. Question par-dessus question. J'aimerais avoir la paix. J'aimerais pourvoir penser librement.

TOC TOC TOC

Je tourne ma tête, confuse. Ce cognement ne vient pas de ma porte, mais de l'entré. Je me lève et sors de ma chambre. La maison est calme. Ma famille n'est toujours pas revenue. Sébastien m'a dit qu'il allait essayer de me faire gagner tu temps pour réfléchir, seule.

Toutes les bonnes ont pris congé. Aujourd'hui était supposé être le jour de mon mariage. C'est pourquoi elle ne travaille pas. J'entend de nouveau des cognements. Je me rends à la porte, un pas lent.

J'agrippe doucement la poigné et ouvre la porte. Le soleil couchant est aveuglant, mais je perçois bien la personne devant moi. La chemise à moitié déboutonné, les cheveux en bataillent, la sueur perlant son front, j'aimerais refermer la porte, mais je n'y arrive pas.

-Mari, je...

-Qu'est-ce que tu fais ici, Adrien?

Mon ton est sec et détaché. J'ai l'impression d'être qu'une peau sans esprit ni conscience.

-J'aimerais pouvoir te parler et te dire la...

Adrien arrête de parle et s'effondre au sol. Je me précipiter vers lui par réflex et pose ma main sur son front, il est brûlant. Tout son corps dégage une telle chaleur. Je m'inquiète. Pourquoi est-il dans un si piteuse état?

-Qu'est-ce qui s'est passé?

-Je t'ai cherché, partout... et j'ai couru...

Je me fige. Il a couru pendant trois heures sans arrêt. Il doit avoir soif et doit être très épuisé. J'enroule son bras autour de mon épaule et l'aide à se rendre dans le salon. Je le dépose sur le divan et accours vers la cuisine pour lui faire un verre d'eau. Je reviens tout de suite, un verre à la main.

-Boit, s'il te plait, cela te fera le plus grand bien.

-Non, je ne veux pas.

-Aller Adrien! Boit! Tu m'as cherché pendant tout ce temps et tu t'es épuisé, alors s'il te plait boit!

-NON!

-Je veux seulement que tu prennes se verre d'eau!

Les larmes coulent sur mes joues. Je ne sais pas pourquoi. Adrien m'écoute et agrippe le verre, mais n'en boit pas une goutte. Je m'agenouille devant lui et plonge pas tête dans mes mains pour cacher mon visage.

J'entends Adrien déposer son verre au sol, puis il met sa tête sur mon épaule, comme pour me tenir compagnie.

-Je ne suis pas venu ici sans but et je ne veux rien faire avant de l'avoir accomplie.

-En quoi il s'agit? je demande nerveuse.

-Je veux que tu saches la vérité.

La vérité? J'ai peur, j'ai peur de ce que je vais entendre. Que va-il me dire?

-Te souviens-tu de cette lettre, celle que je t'avais envoyé avant mon départ au Japon? Celle dans laquelle je disais que j'allais épouser Kagami? En vérité, je n'ai jamais rien voulu de cela. Mon père voulait simplement que je me marie à une femme haut placé dans la société. J'ai d'abord refusé, mais après, je t'ai vu au parc avec ce Luka. Tu semblais tellement heureuse. Beaucoup plus que lorsque tu étais avec moi. Je suis donc parti au Japon. J'ai d'abord adoré cet endroit, mais plus le temps passait et moins je me sentais à l'aise, il manquait quelque chose. C'est à ce moment que j'ai su. J'ai su que j'avais commis une erreur. Ce n'est pas Kagami que je voulais épouser. Alors je suis rentré ici, sans que personne ne le sache. J'ai appris pour ton mariage, je me suis dit qu'assister à la cérémonie m'aiderait à passer à autre chose, je me suis dit qu'après, je retournerais au Japon, mais j'ai eu tort. Dès la seconde où tu es entré dans la salle, j'ai eu envie de te sauter au bras. De te dire à qu'elle point j'ai agi comme un imbécile, mais j'étais figé, car ce n'était pas moi qui étais à côté du prêtre, mais ce garçon. Je me demandais si tu m'avais oublié, si je faisais partie de ton passé. Puis c'est à ce moment que j'ai croisé ton regard, ce regard était apeuré, perdu. Tes yeux si clairs et pétillants étaient devenus fades et foncés. Un drap te cachait et puis je t'ai vu courir. Je ne sais pas ce que tu lui as dit, mais je savais que c'était l'une de mes dernières chances. J'aurais voulu tout t'expliquer avant, j'aurais voulu réapparaitre dans ta vie, mais j'avais peur. Peur que tu me rejettes ou que tu le choisisses lui. J'ai toujours peur, mais je veux au moins essayer avant d'abandonner.

Ces mots... ces mots... mon cœur... Qu'est-ce qu'est ce sentiment? Mon ventre bourdonne, mon cœur se réchauffe, j'ai les mains moites, le souffle court. Ces mots sont tout ce que je voulais entendre, mais j'aimerais les entendre à nouveau.

-Mari, je peux comprendre que tu ne veuilles pas de moi après tout ce que j'ai...

Je décolle brusquement Adrien de moi et plaque ma main à sa bouche pour le faire taire. Je glisse ensuite mon autre main sur sa joue et affiche un petit sourire.

-Je n'ai jamais dit que je ne voulais pas de toi, bien le contraire.

Adrien prend ma main collée à sa bouche et la dégage doucement, puis enlace nos doigts. Il utilise son autre main pour rangé une mèche rebelle derrière mon oreille et me sourit à son tour, les larmes aux yeux.

-Marinette, je t'aime, me dit-il en pleurant.

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Awwwwwwwwww!!!!!! L'AMOURRRR!!!!!!! Maintenant que tout c'est enfin réglé que va t'il se passer ensuite?

Comme dans mes livresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant