Room On The Third Floor

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Dougie savait que leurs rendez-vous bimensuels étaient en danger et ça, c'était entièrement, totalement, exclusivement de la faute de la fac. Camille l'avait prévenu, dans moins d'un mois, ce serait les partiels et elle n'avait plus le temps de sortir, de voir Dougie et d'aller manger un fish'n'chips. Elle passait tout son temps libre devant ses cours, le nez plongé dans un livre ou à la bibliothèque pour s'isoler au calme et Dougie devait encaisser son silence devenu assourdissant.

Dougie s'ennuyait, c'était affreux. Il tournait en rond, dans sa grande maison de Londres, il essayait de trouver quelque chose à faire mais rien ne lui semblait vraiment intéressant. Leur rendez-vous habituel aurait dû être la semaine dernière, déjà, mais la jeune brune, désormais ayant des cheveux couleur pêche, comme elle l'avait annoncé, avait dû annuler après que son dernier devoir soit revenu à elle avec une note inférieure à celle qu'elle attendait. Ce n'était pas une catastrophe, Dougie avait même fait l'effort de calculer son score mais ces quelques points en moins, cette lettre qui n'était pas celle qu'elle voulait, avait eu raison de leur rendez-vous et elle s'était enfermée dans son appartement pour travailler, travailler et … travailler.

Dougie avait assuré qu'il comprenait et c'était le cas, vraiment. Seulement, il aurait aimé que Camille se laisse ne serait-ce qu'une heure de libre pour le voir, parce que lui, il avait envie de la voir. Mais il savait que Camille ne pouvait pas, qu'elle devait travailler parce que ses partiels arrivaient et qu'il valait mieux pour elle qu'elle reste seule plutôt qu'elle délaie son travail et qu'elle se ramasse à ses examens. Dougie était peut-être un abruti mais il refusait d'entraîner Camille dans ses conneries. Elle avait besoin d'être au calme et c'était le calme qu'il lui offrait.

Des fois, il attendait un SMS. Il s'installait sur son canapé, avec un sachet de chips et une cannette de Coca cerise et il regardait la télé jusqu'à pas d'heure, avec son portable posé sur la table basse, écran vers le plafond. Et puis il priait, il priait pour que pendant ses quelques minutes de répit parce qu'elle se préparait à manger, elle ait l'idée de lui envoyer un message, juste un smiley, n'importe quoi, parce qu'il se retenait de ne pas la déranger toute la journée et que ça commençait à l'ennuyer profondément. Il avait envie de la bombarder de messages, de lui demander comment elle allait, ce qu'elle faisait, si elle pensait à lui … Mais il savait pertinemment qu'il ne ferait que la déranger et il avait peur qu'elle ne le trouve qu'encore plus chiant.

Aujourd'hui, il avait passé la journée à courir partout, c'était vrai. Il s'était levé sur le coup de huit heures et la première chose qu'il avait faite, c'était de remarquer qu'au moment où son réveil se lançait, Camille commençait sa longue journée de cours. Il avait pris une douche un peu plus longue que prévue mais il devait se laver les cheveux et bien qu'il adore ses cheveux en ce moment, les laver était devenu un calvaire parce qu'il se coinçait les doigts dans ses mèches et qu'après ça, il avait pris la mauvaise habitude de faire un masque, ce qui lui avait valu toutes les railleries de Matt. « T'es pire que ma nana » avait-il dit en riant, après avoir trouvé le pot de masque dans la valise du blond. « Et toi, t'as eu des tâches comme une panthère sur le crâne et les cheveux verts ou rose fushia, je serais toi, je fermerais ma gueule ». C'avait plutôt calmé le débat.

Une fois qu'il était sorti de sa douche, il s'était occupé de son visage. Il avait fait un gommage et il avait mis de la crème. Et oui, il avait conscience d'être « une vraie gonzesse » mais il s'en foutait, parce qu'imaginez donc un peu si Camille le contactait aujourd'hui et lui disait qu'elle avait un moment de libre pour le voir ? Il ne pouvait pas débarquer avec son nez qui pèle ou des cheveux crades. Et franchement, avoir des cheveux tout doux, c'était un gros plus s'il en croyait les quelques filles qu'il avait rencontré.

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