Overjoyed

Surfer Babe

Il aurait été inutile de dire que le vol jusqu'à Hawaii avait été extrêmement long. Dougie avait à peine laissé le temps à Camille de faire ses bagages, les billets avaient déjà été achetés, avant même qu'elle accepte de partir avec lui. Finalement, comme il l'avait indiqué, ils avaient fait une escale à Los Angeles pour compléter la valise bâclée de la brune, qui avait eu environ quinze minutes pour convaincre ses parents qu'elle savait ce qu'elle faisait. Elle ne le savait pas vraiment, tout compte fait, mais elle essayait et c'était le plus important. Ses parents n'avaient pas besoin de savoir qu'elle-même se jugeait inconsciente de partir ainsi, alors qu'elle n'avait qu'une semaine de pause entre ses partiels et la reprise des cours.

Partis un vendredi après-midi, ils étaient arrivés à Los Angeles le vendredi midi, étaient repartis le vendredi en début d'après-midi et étaient finalement arrivés à Hawaii en milieu d'après-midi, puisqu'il n'y avait qu'une heure de décalage entre la Californie et l'île.

Camille s'était endormie à de nombreuses reprises dans l'avion, s'écrasant sur l'épaule de Dougie qui regardait un dessin animé sur l'écran face à lui. Il n'avait pas voulu prendre de billets dans la première classe de l'avion, sachant pertinemment qu'ils seraient séparés par un muret en plastique s'il le faisait. La classe affaires faisait largement le job et il pouvait rester à côté de Camille, s'assurer qu'elle allait bien et qu'elle n'avait besoin de rien. En plus de ça, il pouvait la regarder dormir et c'était encore mieux que le dessin animé qu'il avait en face de lui.

Il n'aurait jamais pu décrire comme son cœur s'était emballé quand Camille avait fini par dire qu'elle était d'accord pour ce voyage improvisé. C'était comme s'il était passé de la première à la cinquième vitesse, sans passer par les intermédiaires. Il avait cru défaillir, à un moment, s'était inquiété pendant une microseconde de la possibilité qu'il soit en train de faire une crise cardiaque mais il s'était surpris à sourire et son estomac s'était mis à trembler. Aucun doute, Dougie était vraiment amoureux cette fois et il n'aurait pas pu être plus reconnaissant du choix de la brune, endormie à ses côtés.

L'hôtel avait été booké en dernière vitesse, dans l'avion qui les emmenait de Londres à Los Angeles. Il avait choisi un établissement assez spécial, qui se composait finalement de petites paillottes sur la plage, leur laissant l'intimité dont il avait toujours besoin, qu'importe où il était ou ce qu'il faisait. Surtout, il était content de ne pas avoir à croiser qui que ce soit d'autre que Camille, parce qu'elle était au centre de sa décision complètement folle de venir jusqu'ici. Il ne lui avait même pas expliqué comment la semaine allait se passer, il avait juste fait en sorte de la rassurer pour ne pas qu'elle panique mais avait demandé à ce qu'elle ne ruine pas sa surprise. Camille avait accepté à contrecœur, parce qu'elle ne savait plus quoi faire avec lui de toute façon.

Quand ils étaient enfin sortis de l'atmosphère confinée et étouffante de l'avion, ils avaient tout de suite remarqué que la chaleur d'Hawaii n'était pas comme celle de Los Angeles : elle était légère, elle leur chauffait la peau et les rendait euphoriques, mais elle ne leur pesait pas sur les épaules. Leurs bagages à mains pendant au bout de leurs bras et leurs lunettes de soleil perchées sur leurs crânes respectifs, ils s'étaient de suite imprégnés de l'ambiance hawaïenne. Inspirant un bon coup, ils laissèrent leurs poumons se gonfler du parfum fleuri des colliers de fleurs que des hawaïens offraient à la sortie de l'aéroport. Il y en avait de toutes les couleurs, de toutes les formes et Dougie avait eu le droit à une composition éclatante de couleurs alors qu'il avait demandé une violette pour Camille, si possible. Les petites fleurs blanches duveteuses qui contrastaient avec le pourpre des autres dégageaient un parfum léger mais envoûtant et Camille laissa son nez s'approcher de son collier pour le respirer à fond. Elle n'arriva pas à se détacher de l'odeur de tout le séjour.