Chapitre 4 : Renvoyé

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L'étudiant ressentait une légère appréhension à l'idée de croiser son professeur après la soirée qui avait eu lieu. Après tout, même s'ils avaient discuté quelques minutes et bu un verre, le séduisant enseignant restait impassible, et le blond n'avait aucune idée de ce qu'il se passerait en retournant à leur situation professionnelle, à savoir le premier CM de la semaine. En entrant dans l'amphi, il soupira en constatant que ce dernier était déjà bien rempli, et relativement bruyant. Dénichant une place près de la porte, au troisième rang, il sortit ses affaires. L'heure du cours arriva, et Sasori entra, pile à l'heure comme toujours. Son regard croisa celui de Deidara dès son arrivée, et pendant que l'étudiant se demandait comment réagir, le plus âgé lui adressa un discret signe de tête, qui le fit aussitôt sourire. L'enseignant commença son cours et l'amphithéâtre, toujours parcouru de murmures, fut toutefois attentif.

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Sasori était retourné dans la salle des professeurs une fois ses cours de la matinée passés. Quelques enseignants étaient présents, discutant entre eux ou prenant un café près des canapés. Le professeur aux cheveux de sang pour sa part, s'était isolé sur un coin de la table, comme à son habitude. Il travaillait silencieusement sur son ordinateur. Orochimaru entra dans la pièce et il laissa son regard dériver dans la salle pour tomber sur le plus jeune de ses collègues. Approchant finalement, il s'assit près de lui et jeta un œil sur l'écran, espérant qu'il soit sur ses réseaux sociaux pour espionner un peu. Mais il fut déçu de constater qu'il s'agissait d'un cours que Sasori corrigeait.
- T'as l'air vraiment fatigué, finit-il par lui dire alors que le jeune homme n'avait montré aucune réaction à sa venue.
- Je sais, répliqua Sasori. Je suis sorti tard ce week-end.
- Je ne savais pas que tu sortais. Où es-tu allé ?
L'homme aux cheveux couleur sang cessa enfin de regarder son écran.
- S'il n'y avait que moi, je ne le ferais pas. Mes amis m'entraînent de force. Ils m'ont emmené dans une boîte de nuit, je ne me souviens pas du nom.
Orochimaru eut une lueur intéressée dans les yeux.
- Et je suppose que tu y as fait des ravages ?
L'autre haussa les épaules. Mais son collègue n'en avait pas terminé, il avait bien l'intention de réussir à séduire le sublime jeune enseignant, comme nombres d'autres personnes, professeurs et étudiants. Il avait attendu sans rien faire pendant un an, l'observant simplement, il voulait maintenant passer à l'action, impatient. Audacieux, il posa sa main sur la cuisse de Sasori et commença à la caresser, son geste étant caché sous la table.
- J'aimerais beaucoup sortir en boîte de nuit et t'y croiser... Murmura-t-il. Histoire... de quitter l'environnement du travail... où tu restes si professionnel, et formel...
Le jeune homme s'était figé en sentant le contact sur sa jambe. Dès qu'Orochimaru eut terminé de susurrer à son oreille, il ferma son ordinateur, retira la main de son interlocuteur et se leva, s'emparant de ses affaires.
- Je ne sais pas ce que tu cherches, mais ça ne m'intéresse pas. Laisse moi.
Et dans la seconde, il quitta la pièce.

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Deidara suivait un groupe d'étudiants qui allait au même CM que lui, et même s'il ne les écoutait pas particulièrement, il entendit leur conversation.
- J'ai croisé le professeur Hebi peu après midi, disait une jeune femme, il était d'une humeur massacrante, j'espère que le cours va bien se passer...
- Faisons nous discrets, on aura pas de soucis, confirma son ami.
L'amphithéâtre n'était pas aussi rempli que lors des conférences de Sasori. Deidara trouva facilement une place au second rang, et il sortit ses affaires, prêt à travailler. Son téléphone mis en silencieux sur le côté, il le gardait à portée de main pour chercher une définition ou une précision pendant les cours. Il aurait pu apporter son ordinateur, mais il craignait trop que la batterie ne lâche, aussi se contentait-il du papier et de son portable. Orochimaru entra et immédiatement, toute la salle sentit l'ambiance se poser. L'enseignant fulminait. Une étudiante, qui attendait près du bureau pour lui poser une question, fut congédiée sèchement, et l'homme commença son cours d'une voix froide et distante. Concentré, Deidara, prenait des notes, mais le professeur était rapide, et lorsque des personnes voulaient l'interrompre pour demander quelque chose ou le faire répéter, Orochimaru les rembarrait avec sévérité. Préférant ne pas lever la main pour vérifier la définition d'un terme, Deidara nota la référence sur son téléphone pour mieux comprendre la notion. Les yeux d'Orochimaru se posèrent sur lui et il cracha soudainement.
- Je ne te dérange pas ça va ?! Le blond avec ton téléphone !
Deidara leva la tête et montra son écran à l'enseignant.
- Monsieur, je ne faisais que regarder la définition du terme que vous avez employé.
- Ben voyons, renchérit le plus âgé avec mauvaise foi, et tu n'aurais pas pu juste demander ?
- Si vous n'aviez pas envoyé balader toutes les personnes qui vont ont adresser la parole depuis le début de l'heure, c'est ce que j'aurais fait.
Deidara, piqué par le comportement injuste de son interlocuteur, avait répliqué tout aussi sèchement que celui ci.
- Insolent ! Cria Orochimaru, quitte cette pièce !
- Avec grand plaisir !
Le blond saisit ses affaires et il enjamba le rang devant lui pour partir brusquement, claquant la porte derrière lui de colère. Lorsqu'il son regard revint devant lui pour qu'il avance, il se figea soudainement, à quelques centimètres du professeur Akasuna, qui traversait le couloir et passait juste devant la porte de l'amphithéâtre. Sasori leva la tête vers lui. L'étudiant songea qu'il était vraiment petit.
- Je me trompe, dit alors le jeune homme aux cheveux couleur sang, ou tu viens de quitter ton CM un peu trop brutalement pour que ce soit normal ?
Le plus jeune soupira avant de lui raconter ce qu'il venait de se passer de l'autre côté du mur. Sasori grimaça légèrement.
- Je crains que ce ne soit en partie ma faute s'il est d'une humeur de chien. Désolé.
- Pourquoi dites-vous ça ?
- Disons qu'à l'heure du déjeuner, nous avons eu une conversation, et qu'il n'a pas aimé ce que je lui ai dit.
- Ah... Bah c'est pas grave, je vais aller étudier à la bibliothèque, je demanderai le cours sur le groupe de ma promotion.
Sasori hocha la tête.
- Bonne idée. En espérant qu'il se calme tout de même. Les étudiants n'ont pas à faire les frais de ses problèmes personnels.
- Et vous ?
- Comment ça, et moi ?
Deidara sembla embarrassé.
- Et bien, vous me dites que c'est une conversation qui a donné ce résultat, vous ne risquez pas certaines conséquences avec votre collègue ? Enfin.... Si je peux me permettre de demander...
Le professeur Akasuna le fixa un instant, avant de hausser les épaules.
- Je vais rentrer chez moi pour ne plus le croiser de la journée, on verra plus tard. C'est pas mon problème s'il est vexé. Bonne journée, Deidara.
- Bonne journée, monsieur.

Sasodei - Le professeurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant