Chapitre 5 : Perturbé

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Sasori n'était plus qu'à quelques mètres de la machine à café, imaginant déjà la boisson chaude brûlant sa gorge pour le réveiller pleinement, quand il fut soudainement saisi par l'épaule et retourné. Orochimaru. L'enseignant fit un pas pour s'éloigner de son collègue, mais Orochimaru le retint.
- Je voulais te présenter mes excuses pour la dernière fois.
Sasori le fixa un instant, sans rien dire. Il allait de nouveau partir quand le plus âgé le plaqua soudainement contre le mur.
- Mais... Je ne peux pas croire que tu es hétéro...
Agacé, l'homme aux cheveux couleur sang répondit sèchement en détournant les yeux.
- Je n'ai jamais dit que j'étais hétéro.
Aussitôt, le corps d'Orochimaru s'appuya contre le sien. La cuisse du plus vieux se glissa entre les jambes de l'autre et Sasori eut du mal à contenir une exclamation quand il le sentit s'appuyer contre son entrejambes.
- Alors pourquoi me fuir ? Susurra l'agresseur d'une voix doucereuse qu'il voulait sensuelle.
Ce fut trop pour Sasori. Il se dégagea d'un coup d'épaule brutal qui fit reculer son interlocuteur, et il le regarda froidement.
- Parce que je suis pas intéressé.
Il quitta le couloir rapidement, abandonnant l'idée de prendre un café.

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Le cours prit fin, et les étudiants quittèrent la salle. Certains allèrent d'abord dire un mot au professeur pour diverses raisons, mais ce dernier répondit brièvement à chaque fois, occupé à écrire sur l'une de ses fiches de notes. Deidara mit son sac sur son épaule avant d'attendre que tout le monde soit parti pour voir l'enseignant. Quand ils furent seuls dans la pièce, le jeune homme s'avança près du bureau.
- Monsieur ? Excusez moi de vous déranger encore un instant, j'avais pensé à quelque chose par rapport à ce que vous avez dit aujourd'hui.
Sasori détourna le regard de ses papiers pour fixer le blond.
- Je t'écoute.
L'étudiant fit donc part de ses réflexions, et son interlocuteur sembla intéressé.
- C'est très pertinent en effet. Est ce que tu aimerais en parler aux autres lors de la prochaine séance ? Je pense que cela pourrait compléter mon cours et vous offrir une autre vision pour comparer.
- Bien sûr.
Sasori sortit la fiche d'informations du cours de la journée et il la posa devant lui avant de tendre son stylo au blond.
- Vas-y, écris ça comme tu me l'as formulé. Pour que j'y pense bien la semaine prochaine.
Deidara se pencha en avant, le crayon entre ses doigts, et il commença à écrire. Il était bien trop proche de son professeur, il entendait pleinement sa respiration pourtant discrète. Son cœur battait trop fort, il eut peur que Sasori puisse le distinguer des autres sons présents dans la pièce. Ses longs cheveux blonds, qui glissaient sur ses épaules, rebelles, frôlaient le visage de son aîné, et ce dernier ne montrait aucune réaction, malgré le parfum de l'étudiant qui emplissait ses narines. Un parfum léger, frais, de jasmin et de savon. Quand il eut terminé d'inscrire ce qu'il voulait sur la fiche, il se redressa.
- Professeur ?
Sasori haussa les sourcils, l'invitant à poursuivre.
- Merci beaucoup, vous êtes vraiment très attentif à nous, à notre compréhension et à notre jugement personnel. Vous êtes toujours disposé à nous écouter. Ça fait vraiment du bien d'avoir des personnes comme vous pour enseigner. On a pas l'impression d'être des lycéens, on est vraiment des adultes dans vos cours, vous nous donnez vos connaissances tout en nous traitant comme des égaux, c'est vraiment appréciable.
Deidara n'en fut pas certain, mais il crut voir l'ombre d'un sourire étirer les lèvres de l'enseignant.
- Je te remercie. J'espère que ça continuera ainsi.
Le blond hocha la tête, et il partit ensuite après l'avoir salué.

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L'étudiant posa son sac au pied de son lit et il se laissa tomber dessus. Il repensa à la fin du cours, au corps de Sasori si près du sien, aux paroles qu'ils avaient échangées et il lâcha un cri suraigu. Bordel, il ne comprenait pas comment il pouvait être autant attiré par quelqu'un. Certes son professeur était d'une beauté à couper le souffle pour ne pas dire un appel à la luxure avec son sex appeal déconcertant, mais tout de même, pourquoi ça lui faisait autant d'effet ? L'enseignant avait été si proche de lui, il avait du se concentrer avec toute sa force mentale pour écrire sans avoir d'arrière pensée. Deidara se mit les mains sur les yeux, les joues le brûlant. Il entendit quelqu'un toquer à la porte de son appartement. Il soupira, ce n'était vraiment pas le moment pour une visite inattendue. Le blond se leva et alla ouvrir. Quand il vit qui était derrière la porte, il ne put s'empêcher de lever les yeux au plafond.
- Quel accueil chaleureux, ironisa le garçon aux cheveux argentés en entrant dans l'appartement.
- Mais t'es pas mort toi depuis la dernière soirée ?
- Non Dei, grâce à un imbécile heureux qui m'a stoppé et m'a fait boire de l'eau, j'ai survécu.
- C'est moi que tu traites d'imbécile là ?
Hidan lui fit une pichenette sur le front.
- Ouais c'est toi, j'ai peut être merdé vendredi en draguant ton prof, mais je t'ai laissé une belle ouverture, et toi tu l'as même pas pécho.
- Mais t'es con, c'est mon professeur, j'ai pas envie de foutre la merde dans mes études !
- T'as juste pas les couilles de le prendre par la taille pour le galocher et ensuite voir comment il aurait kiffé ça.
- Parle pas de lui comme ça abruti ! Il est très distant, forcer comme tu le suggères c'est la meilleure idée pour le faire fuir ! On agresse pas les gens qui nous plaisent enfin !
Hidan eut un grand sourire.
- Mais c'est qu'il a déjà réfléchi à la question en plus... Susurra-t-il, provocateur.
Deidara souffla, vexé, avant de croiser les bras.
- Pourquoi t'es venu me faire chier exactement ? J'étais très bien avant que t'arrives taper l'incruste !
- C'est ça, railla l'autre, j'suis sûr que t'étais allongé sur ton lit à penser à ton prince charmant de prof en rougissant comme une petite midinette.
Aussitôt, les joues de Deidara prirent une teinte rouge feu. Son ami l'avait percé à jour. Hidan, voyant sa réaction, éclata d'un rire bruyant. Il le saisit par l'épaule et lui frictionna les cheveux.
- Allez, boude pas Deidei, oublie une petite heure ton crush, et viens te faire exploser à la playstation, ça fait bien trop longtemps que je t'ai pas mis une branlée !

Sasodei - Le professeurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant