Chapitre 9 : Actions

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Les deux jeunes hommes étaient assis l'un à côté de l'autre. En face d'eux, un policier prenait note de ce qu'ils racontaient. Sasori avait été le premier à parler, expliquant la raison de sa venue au commissariat, puis Deidara avait rapporté ce qu'il avait vu, tout en mentionnant la vidéo, dont il avait mis une copie sur une clé USB qui reposait maintenant sur le bureau de l'officier. Le représentant de l'ordre prenait des notes sur son ordinateur en écoutant leurs paroles, puis il se tourna vers Sasori et l'inspecta, ce qui mit ce dernier mal à l'aise bien qu'il soutint son regard.
- Monsieur Akasuna, comment étiez vous habillé lors de cet accident ?
Si Deidara tiqua à la question comme au terme «accident», le professeur resta parfaitement impassible.
- Je suis enseignant de faculté, lâcha-t-il alors avec son ton glacial habituel, et tout s'est passé en salle des profs, j'étais habillé avec des portes jarretelles d'après-vous ?
Son sarcasme avait jeté une ambiance froide autour du bureau, et le policier, visiblement vexé d'être pris pour un imbécile, ouvrit la bouche pour répondre, mais Deidara fut plus rapide.
- Et quand bien même il aurait été en mini jupe ! Scanda-t-il avec fureur en se levant. Rien ne justifie une agression merde !
- Calmez vous, jeune homme ! Répondit l'officier en fronçant les sourcils. Sinon je vous mets dehors !
Il posa alors son regard sur l'homme aux cheveux couleur sang qui n'avait toujours pas exprimé la moindre émotion faciale.
- Tous les deux, compléta-t-il.
La menace ne plut pas du tout au blond qui feula de rage.
- Alors faîtes votre travail sans porter de jugements culpabilisants ! C'est pas vrai, les flics sont pas compétents quand il s'agit d'aider ceux qui en ont vraiment besoin. Je comprends pourquoi les victimes refusent de porter plainte, c'est pas étonnant que tout le monde vous déteste !
Le policier se leva alors brusquement de son siège.
- C'est bon, ça suffit ! Sortez d'ici, je ne veux plus vous voir !
Deidara allait l'insulter mais Sasori posa une main sur son épaule.
- Pas la peine. Viens, on se tire.
Il emmena le jeune homme dehors, n'ayant toujours pas montré de quelconque réaction, et, dès qu'ils furent éloignés du commissariat, le blond se sentit fautif.
- Désolé, je n'aurais pas du m'emporter, mais c'est dément qu'à notre époque, on culpabilise encore les victimes. Il m'a rendu fou ce connard !
- T'en fais pas, de toute façon, je ne m'attendais pas à grand chose de leur part.
Ils marchèrent silencieusement, puis, ne pouvant résister à la pensée qui brillait dans son esprit, Deidara eut un sourire et il se pencha à l'oreille de son professeur pour murmurer.
- En tout cas, si l'idée te tente, j'adorerais te voir porter des portes jarretelles moi...
Il sentit aussitôt la main de Sasori résonner contre son crâne, et exprima bruyamment sa douleur avant de rire. Il adorait la tournure que prenait sa relation avec l'homme aux cheveux couleur sang.

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L'amphithéâtre était plein. Au point que de nombreuses personnes étaient obligées d'attendre debout tout autour des rangs. Sasori avait organisé une conférence publique, sans préciser le sujet de celle ci, mais sa réputation et l'admiration qu'il inspirait à son entourage avait suffi à attirer presque tous les membres de la faculté à se réunir pour l'écouter. Le vidéo projecteur était allumé, signe que quelque chose allait être diffusé. Près de l'estrade, Deidara fixait Sasori avec un sourire encourageant. Ce qui allait suivre ne s'annonçait pas facile. L'enseignant prit une profonde inspiration, et il lança la vidéo. Celle qui le montrait, lui, drogué et excité, en train de se faire agresser par Orochimaru. Quelques détails avaient été censurés, par respect de sa vie privée et de son corps, mais on voyait clairement ce qu'il se passait. Orochimaru avait écarquillé les yeux. Son instinct le poussait à quitter la salle immédiatement, mais il devait savoir ce qu'allait dire son collègue. Quelques temps après que la vidéo ait démarré, Sasori s'approcha du micro, et il prit la parole, avec son attitude impassible habituelle.
- Je suppose que vous devez être perplexes, même si certains ont déjà probablement compris. Pour être honnête, ce n'est pas vraiment agréable de montrer ceci. Ni d'être présent devant vos yeux en ce moment. Mais je ne peux pas accuser quelqu'un sans preuve, du moins dans un contexte aussi officiel. Si j'ai organisé cette réunion aujourd'hui, ouverte à tous, c'est pour vous mettre en garde contre un enseignant, qui pourrait vous faire du mal comme il a essayé de m'en faire.
Il raconta alors tout ce qu'il s'était passé ce jour là, de la drogue dans son café à son évacuation des lieux par Deidara, qu'il remercia à nouveau au passage.
- Bien évidemment, je ne viens pas parler ici pour faire justice moi même, mais simplement pour que ça n'arrive pas de nouveau. Je suis allé voir la police, j'ai déposé ma plainte, donné la vidéo, et Deidara a offert sa parole en tant que témoin de la scène. Mais comme je l'imaginais, les forces de l'ordre n'ont pas été d'un grand secours. J'ai également d'ores et déjà envoyé un mail à la direction de l'université et elle m'a répondu qu'elle agirait en conséquences.
Tout le monde l'écoutait attentivement, tout en jetant à Orochimaru des regards de haine. Celui ci sentit qu'il était maintenant dans une position dangereuse, et il quitta la salle précipitamment. Sasori se tut finalement, et toutes les personnes présentes se levèrent pour l'applaudir avec force, témoignant leur soutien et leur encouragement. Dénoncer une agression n'était pas une chose aisée, et le faire dans le but de protéger d'autres potentielles victimes était honorable. Tout le monde avait senti la gêne du professeur qui abordait là quelque chose de sa vie intime. Sasori baissa les yeux vers Deidara, cherchant dans son regard une présence rassurante. Le blond lui sourit alors, ils avaient réussi.

Sasodei - Le professeurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant