Chapitre 6 : Agression

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Deidara marchait dans les couloirs de la fac, le semestre était bien entamé, et il était fatigué par toutes les heures de travail qu'il fournissait pour chaque matière. Le blond cherchait la salle des professeurs, il voulait voir monsieur Akasuna pour lui rendre son devoir, qu'il n'avait malheureusement pas pu imprimer avant le cours du matin, qui était la date limite pour donner les copies. Sasori avait accepté pour les retardataires d'attendre la fin de la journée, soit pour lui remettre en main propre, soit pour lui envoyer par mail. Dès le TD fini, l'étudiant avait été à la bibliothèque universitaire pour utiliser l'imprimante. Le repas du midi passé, il avait été voir au bureau privé de l'homme aux cheveux de sang, mais il n'y avait personne, il allait maintenant chercher l'enseignant dans la salle commune qui était réservé au personnel éducatif pour lui remettre son travail. Il toqua poliment à la porte, mais personne ne lui répondit, et personne ne lui ouvrit non plus. Le blond soupira, il avait terminé sa journée et souhaitait rentrer, et il ne pouvait pas attendre le lendemain. Audacieux, il abaissa la poignée et entra dans la pièce. L'étudiant balaya le lieu du regard. Il n'y avait personne. Il n'y avait sur la grande table centrale qu'un ordinateur ouvert et une tasse de café brûlant. Dans le fond de la pièce, une autre porte donnait sur une salle jumelle, et le blond songea à aller voir s'il y avait quelqu'un, mais elle s'ouvrit brusquement sur Orochimaru, et par réflexe, Deidara recula jusqu'au mur, se cachant derrière l'armoire. De tous les professeurs qu'il aurait pu rencontrés ici, il valait mieux pour lui que ce ne soit pas Orochimaru après leur dernière altercation. L'enseignant, qui ne le remarqua pas, s'approcha de la table avant de jeter un œil autour de lui pour s'assurer qu'il était seul. Il versa ensuite deux sachets de substances différentes que l'étudiant ne reconnut pas dans la tasse de café. Mais étonnamment, il ne but pas. Deidara fronça les sourcils, il avait mis quelque chose dans un récipient qui n'était pas le sien ? Orochimaru se dirigea ensuite vers la fenêtre pour regarder le paysage au moment précis où Sasori entrait par la porte secondaire qu'il avait empruntée un instant pus tôt. Il lorgna de son regard de miel son collègue avec méfiance, mais celui ci l'ignora, et le jeune enseignant alla s'assoir derrière son ordinateur. Il saisit l'anse de la tasse et avala une gorgée de café. Depuis la fenêtre, l'homme eut un sourire satisfait. Le blond comprit alors. Il avait drogué la boisson du professeur Akasuna. Mais avec quoi ? S'il se révélait maintenant, il n'aurait aucune preuve, et Orochimaru s'assurerait qu'il ne puisse rien faire. Alors, le jeune homme serra les dents, et regarda de nouveau la scène. Pendant qu'il réfléchissait, Sasori avait eu le temps de finir sa boisson et continuait de taper sur le clavier. Il fallut dix minutes avant qu'il ne commence à se sentir engourdi. L'homme aux cheveux rouges laissa son travail un instant pour se masser les tempes, mais rien ne le soulagea, et en plus de sa migraine, il avait un étrange fourmillement dans le bas ventre. Sa respiration se fit plus saccadée, irrégulière, et il se tordit légèrement sur sa chaise, mal à l'aise. Non seulement il se sentait atrocement gêné, mais en plus il avait l'impression de perdre sa lucidité, et était incapable de réfléchir à son propre état. Quand Sasori commença à haleter en effectuant inconsciemment de lents mouvements avec son bassin sans se lever de son siège, Orochimaru ricana doucement en s'approchant. Il se plaça derrière son jeune collègue et lui saisit le visage d'une main pour vérifier qu'il n'était plus assez conscient des choses. Les joues rougies, le regard perdu dans le vague, le jeune professeur ne réagit pas à son geste.
- Parfait... Susurra l'homme aux longs cheveux noirs. Tu sais que tu es vraiment sexy quand tu cesses d'afficher une telle froideur.
Sasori ne put répondre, mais, sous l'effet de la drogue, il gémit légèrement. Orochimaru donna de petites claques sur son visage en souriant.
- Regarde moi ça, un vrai potentiel de petite salope... Je suis sûr que tu retiens de violentes pulsions depuis très longtemps, avec ton caractère introverti et distant.
Il se lécha les lèvres d'envie avant de descendre son regard sur le corps si parfait de son collègue.
- Ooooh.... Roucoula-t-il. Je vois que l'aphrodisiaque fait très bien effet mélangé à la drogue... Quels bons produits...
Et, appuyant ses propos, il passa ses doigts sur le pantalon de Sasori, ou plus exactement sur la bosse que formait l'érection de sa victime à cause des substances qu'il avait ingérées. Au contact avec son intimité, le cadet gémit de nouveau en frémissant. Orochimaru avait tout prévu pour qu'ils soient seuls dans la pièce. Il avait vérifié les emplois du temps du personnel, organisé des réunions entre collègues, et proposé un déjeuner à la cafétéria à tous les maîtres de conférences. Il saisit les cheveux rouges de l'enseignant avant de siffler avec satisfaction.
- Tu ne m'auras pas dit non longtemps, tu vois...
Deidara, toujours derrière l'armoire, était horrifié par ce qu'il voyait. D'un coup, il comprenait ce que son professeur lui avait mentionné sur la conversation entre lui et Hebi. Il savait aussi que s'il le dénonçait, ce serait sa parole contre celle d'un professeur réputé. Il n'avait aucune chance. Il avait donc sorti discrètement son téléphone de sa poche et filmait la scène depuis que le quarantenaire s'était approché de son cadet. Il comptait agir le plus vite possible pour aider Sasori, mais il lui fallait des preuves. Se mordant la lèvre inférieure de colère, il cadra le plus correctement possible depuis sa cachette. Orochimaru lui, déboutonnait la chemise de son collègue, caressant sa poitrine tout en embrassant son épaule et son cou, tandis que sa victime haletait.
- Et bien et bien, dit-il avec délice, la drogue que je t'ai donnée t'excite à ce point en plus de t'embrumer l'esprit ?
Il approcha sa bouche de l'oreille de son cadet.
- Je vais bien m'occuper de toi, rassure toi...
Il mordit alors son lobe, et, pour illustrer ses propos, il glissa sa main dans le pantalon de sa victime, saisissant son sexe gonflé pour le caresser. Sasori se cambra en gémissant, et l'agresseur ricana de nouveau.
- Bordel, juste pour te voir ainsi, je ne regrette absolument pas mon vicieux petit plan. Tu n'aurais pas du me dire non, je t'aurais emmené au septième ciel tu sais, et je sais très bien que tu aurais adoré ça, parce que t'as vraiment la tête de l'emploi de celui qui fait l'innocent alors qu'il est empli de vices... Mais tant pis, je le ferai contre ton gré... Enfin, si on peut dire ça, parce qu'actuellement, tu as l'air plus qu'enthousiasme à l'idée que je te prenne sur cette table.
Tout en continuant de filmer, Deidara ouvrit la conversation de sa promotion. Il expliqua rapidement la situation, sans donner de noms pour protéger l'homme aux cheveux couleur sang, et il demanda une diversion urgente qui ferait sortir l'agresseur et lui permettrait d'évacuer la victime. Aussitôt, ses camarades lui répondirent positivement, et, dans la minute qui suivit, un grand fracas se fit entendre depuis la salle des professeurs. Orochimaru tendit l'oreille, puis, comprenant qu'une bagarre entre étudiants avait éclaté non loin, il se redressa, agacé de devoir s'interrompre. Il tira la tête de Sasori en arrière et souffla.
- Je reviens m'occuper de toi dès que j'ai réglé l'incident. Enfin, je dis ça comme si tu pouvais bouger ou faire quoi que ce soit dans cet état.
Il quitta la salle des professeurs en claquant la porte, furieux. Pendant une seconde, le blond eut pitié de ses acolytes d'études qui allaient sûrement payer cher leur acte héroïque, mais ce n'était pas le moment d'y penser. Il cessa de filmer, sortit de sa cachette et se précipita sur Sasori.
- Je vais vous sortir de là, dit-il simplement.
Avec une grande rapidité, il rangea l'ordinateur de l'enseignant dans le sac de ce dernier, et il le mit sur son épaule avant de soulever Sasori pour le porter sur son dos. Pour éviter de croiser Orochimaru, il alla dans la pièce jumelle, espérant qu'elle donnait elle aussi sur le couloir. Fort heureusement, c'était le cas, et Deidara traversa les corridors déserts, prenant des détours pour ne croiser personne, jusqu'à sortir. La tête de Sasori dodelinait sur son épaule, et il ne cessait de gémir à cause de son excitation non contrôlée, mais l'étudiant n'y prêtait pas attention, il était concentré à l'éloigner le plus rapidement possible du connard qui avait abusé de lui. Arrivés sur le parking, Deidara ouvrit sa voiture et installa son professeur sur le siège passager avant de lui attacher sa ceinture. Il monta à son tour et se tourna vers Sasori.
- Monsieur, êtes vous capables de me donner votre adresse que je vous ramène chez vous ?
Les yeux de miel du jeune homme papillonnèrent, mais il murmura l'information et le blond l'inscrivit aussitôt sur son GPS avant de prévenir ses camarades que la victime de l'agression était évacuée, les remerciant pour leur aide efficace. Il démarra sans plus attendre et prit la route. Le trajet ne fut pas très long, mais avec Sasori qui ne cessait de gigoter et de gémir à côté de lui, ça lui parut une éternité. Deidara se gara finalement devant le bâtiment, et saisit dans le sac de l'enseignant ses clés, avant de l'aider à sortir du véhicule pour le porter de nouveau.

Sasodei - Le professeurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant