Chapitre 9.4 : fuir la confrontation.

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Arthur s'était posté devant moi, face à un métamorphe du clan de Zaëlan. Il montra les dents et gronda pour l'empêcher d'avancer, mais ça ne dissuada pas son adversaire. En face de moi, Dorian et Zaëlan se faisaient face.

-Qu'avons-nous la ! demanda ironiquement Dorian. C'est étrange, je ne pensais pas avoir envoyé d'invitations pour un si grand nombre de personne... mais puisque vous êtes là, je vous en prie, venez mourir en paix !

-Nous ne sommes pas ici pour jouer à tes jeux macabres, Nowan ! rétorqua Zaëlan en relevant le regard. Je veux Kate, et tu le sais, sinon, elle ne serait pas la.

Un frisson remonta le long de mon dos. Au-delà des prémices d'une confrontation sanglante, cette discussion me permettait de repérer mon environnement et tâter un peu le terrain pour saisir l'occasion parfaite de m'enfuir. L'opportunité devenait de plus en plus grande à mesure que la tension augmentait dans le hall. Les métamorphes avaient pris des postures de combat, ils étaient répartis uniformément dans la salle. Leurs regards regorgeaient de l'envie de tuer. Un débris de métal très fin était à portée de main. Je le pris lentement entre mes doigts. Mes mains cherchèrent un point précis dans les anneaux des menottes qui me liaient les mains.

-Avoir une de mes invités ? s'étonna faussement Dorian. Mais quelle drôle d'idée ! En plus, c'est dommage, mais je comptais continuer une conversation fort intéressante avec mademoiselle et je n'ai aucune envie de l'interrompre.

Le regard de Zaëlan se porta sur moi. Je le regardais dans les yeux en reconnaissant dans le fond de sa rétine l'inquiétude réservés aux parents. Mon cœur s'emballa. Son regard s'attarda sur la marque rouge fait au scalpel plus tôt sur ma joue. Furieux, il se tourna lentement vers Dorian. Mes doigts trouvèrent l'encoche des menottes.

-Une « conversation » ? Vu la montagne de cadavres que tu te trimballes, je serais surpris que tu saches vraiment ce que ça veut dire !

-Ah, excuse-moi, je n'ai pas bien saisit la différence, rétorqua Dorian en posant son doigt sur son menton. Peut-être que le terme « discussion » te parle un peu plus ? Au risque de t'humilier, sache que c'est un synonyme.

Mon père serra les poings. Le débris de métal se tourna lentement dans la serrure. J'atténuais le bruit du déclic en serrant fortement la ferraille entre mes mains.

-J'en ai assez de perdre mon temps avec toi ! Si tu veux aller jusqu'au combat, ça ne m'effraie pas.

-En fait, je suis surtout intéressé par ce que peut représenter Princesse pour toi, sourit Dorian. Soit elle est un élément essentiel à ton plan, et dans ce cas, je la garde, soit l'explication est beaucoup plus simple et plus logique, et dans ce cas... tiens donc ! Sache que je la garde aussi. Laquelle des deux raisons tu préfères ?

Haltz le fusilla du regard. Les métamorphes dans son dos grognèrent, avides de pouvoir commencer le combat et faire couler le sang. Je ne bougeais pas. Nowan sembla avoir saisis le lien qui nous unissait, puisqu'une lueur de compréhension illumina son regard et ses yeux brillants se tournèrent vers moi. Son sourire devint plus énigmatique.

-C'est donc ça...

-Assez !

Zaëlan disparu dans un brouillard invisible. Une seconde plus tard, un immense aigle royal apparu à sa place et écarta les ailes en poussant un cri à faire vriller les tympans. C'était le signal qu'attendait les autres métamorphes. Ils se transformèrent et se jetèrent dans la mêlée en poussant un mélange de râles et de grondements menaçants. Ceux de Nowan ne tardèrent pas à faire de même, répondant à l'ordre que leur lançait leur maître. Dorian tira une arme à feu de sa ceinture et visa l'aigle en faisant feu vers ses ailes. Arthur, devant moi, se transforma en raton-laver et se jeta sur un beauceron, sans se démonter malgré la taille de son adversaire.

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