Chapitre 2

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Quand la bleuté rouvrit difficilement les yeux, elle n'était plus du tout dans la rue, mais dans une chambre toute blanche à la lumière aveuglante dont elle mit du temps à s'habituer. Elle retrouva lentement la maîtrise de son corps ainsi que les sensations. Ses souvenirs étaient flous, mais la douleur à sa jambe gauche et la tête l'aidèrent. Elle se souvint avoir traversé le passage piéton au rouge, la voiture la percuter puis plus rien.

Un bruit en direction de la porte lui fit tourner la tête et celle-ci s'ouvrit sur ses parents. Leur visage étaient déformés par l'inquiétude et quand Sabine remarqua que sa fille était réveillée, elle accourut à son chevet, la voix tremblante.

- Marinette, tu es enfin réveillée... Dit-elle, les larmes aux yeux.

Son père la suivit de prêt et posa sa main sur l'épaule de sa femme.

- Salut maman, papa. Répondit-elle avec un léger sourire.

Les retrouvailles furent éprouvantes. Sabine prit sa fille dans ses bras le plus délicatement possible en pleurant silencieusement. Son père ne mit pas longtemps avant de les enlacer également. Ils inspectèrent le corps de la jeune femme pour s'assurer qu'elle n'était pas plus blessée que ce que les médecins leur avait décrit.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé après l'accident ?

- Tu as été transportée en urgence à l'hôpital et ils t'ont rapidement prit en charge. Tu as été blessée à la jambe droite et ta tête à percuté le sol. Le médecin n'a pas encore les résultats des radios pour ta tête, mais il viendra bientôt apparemment. Tu as aussi des blessures sur le côté gauche de ton corps. Expliqua-t-elle difficilement.

Marinette leva de sa main droite le drap blanc qui recouvrit son corps et elle constata qu'elle avait une attelle qui recouvrait toute sa jambe droite. Elle regarda ensuite son bras gauche qui était recouvert de bandages, souleva la blouse d'hôpital et constata également que son flanc était pansé. Elle avait de légères éraflures au niveau de la cuisse, mais rien d'alarmant, son jean l'avait bien protégée.

La lycéenne s'habitua petit à petit à la douleur permanente de son crâne. Elle était à la fois externe et interne. Elle effleura la zone douloureuse du bout des doigts et grimaça en constatant qu'elle avait une légère bosse. Pas étonnant qu'elle avait mal !

- Ma chérie ?

- Oui maman ?

- Pourquoi as-tu traversé au feu rouge ? Tu n'es pas sans savoir que s'il est rouge, c'est pour une bonne raison. Demanda sa mère en fronçant les sourcils.

- Je...

Marinette se figea quelques instants. Rien. Le néant. Elle ne se souvenait pas de la raison pour laquelle elle avait traversé malgré le signal. En y réfléchissant, il lui manquait beaucoup de souvenirs. Elle avait l'impression d'avoir un grand trou dans une partie de sa vie. Elle n'avait aucun souvenir de sa rentrée au lycée, de son obtention du brevet -enfin, si elle l'avait eu-, de sa vie actuelle. Avait-elle un petit ami ? Était-elle toujours amie avec Alya et Nino ? Chloé était-elle toujours son ennemie ?

Face à la mine déconfite de sa fille, Sabine posa sa main sur son épaule et reprit d'un ton plus doux.

- Ma chérie... On ne t'en veut pas, si c'est ça qui t'inquiète.

Marinette releva la tête et regarda sa mère, les larmes aux yeux.

- Je ne me souviens de rien, maman.

Surpris, les parents écarquillèrent les yeux.

- Comment ça "de rien" ? Demandèrent-ils en même temps.

- Je n'ai aucun souvenir de ce matin, hier ou encore la semaine dernière. Je ne me rappelle pas du lycée ni de mes fréquentations, des cours, des profs... Je ne sais même pas si je suis encore amie avec Alya. Avoua-t-elle tandis que des larmes coulèrent sur ses joues.

Sa maman la prit dans ses bras et lança un regard rempli d'inquiétude à son mari. Celui-ci se leva et sortit précipitamment. Elle tenta de consoler sa fille comme elle le pouvait, mais elle était tout aussi surprise qu'elle et ne savait pas quoi lui dire pour la rassurer. 

Quelques minutes plus tard, Tom rentra dans la petite chambre accompagné d'un professionnel de santé en blouse blanche. Celui-ci se positionna au bout du lit, de sorte à pouvoir voir la jeune fille et ses parents.

- Bonjour, Mme Dupain Cheng. Je suis le médecin en charge de votre dossier. Se présenta-t-il brièvement.

La concernée quitta les bras réconfortants de sa mère pour se mettre droite sur le lit. Elle le salua également.

- J'ai sous les yeux les résultats de vos radios. Bonne nouvelle, vous n'avez pas la jambe cassée ni de traumatisme crânien. Vous avez une belle entorse en revanche, il vous faudra beaucoup de repos. Vous avez également des brûlures sur votre bras et la hanche, mais rien d'alarmant. Il faudra garder l'attelle minimum un mois. Et je vous recommande une semaine de repos avec dispense de sport au lycée et en extra-scolaire.

La bleuté hocha la tête tout le long des explications du professionnel.

- Avez-vous des questions où des remarques sur votre état de santé à me faire part ?

Avant qu'elle ne puisse répondre, sa mère prit la parole.

- Oui. Ma fille nous a confier à l'instant qu'elle avait des problèmes de mémoires. Elle ne se souvient pas des événements de ce matin. Dit-elle, inquiète.

Le médecin hocha la tête avant de répondre.

- Ce sont des choses qui arrivent régulièrement dans ce genre de cas. La perte partielle de mémoire peut être due au choc, ce qui n'est pas votre cas étant donné que vous n'avez pas de traumatisme crânien grave. Ou alors à cause du traumatisme de l'accident. Ne vous inquiétez pas, les souvenirs reviennent toujours.

- Cela dure combien de temps environ ? Demanda la lycéenne.

- C'est propre à chaque personne. Certains se souviendront dans la semaine, d'autres plusieurs mois plus tard. Vous pouvez vous souvenir soit d'un coup, comme un déclique, soit par ce qu'on appelle des "flash-back". Expliqua-t-il.

Les explications terminées, le médecin prit congé et les parents restèrent avec leur fille jusqu'à sa sortie d'hôpital en fin de soirée. Elle avait pu se changer et s'alimenter, même sur la nourriture n'était pas très à son goût. Ils récupérèrent toutes ses affaires dont sa sacoche qui contenait son téléphone portable.

Dans la voiture assise à l'arrière avec des béquilles, elle tenta de le déverrouiller, mais impossible de se souvenir du code. Elle fit part de ce léger problème à ses parents qui lui expliquèrent qu'elle notait tous ses codes dans un petit carnet dans le tiroir de son bureau. Elle soupira de soulagement et s'attarda sur son fond d'écran.

C'était une photo d'un jeune homme blond aux mèches rebelles, yeux émeraude profonds et sourire ravageur. Il semblait avoir son âge, mais elle n'en avait aucun souvenir. Sûrement une personnalité connue dont elle était fan.

Ils rentrèrent enfin chez eux et Marinette eut l'impression de redécouvrir sa maison. Certains meubles avaient disparus pour être remplacés par d'autres, des tableaux avaient été accrochés aux murs, murs qui avaient d'ailleurs été repeints. Ce fut la même surprise pour sa chambre. Elle avait eu beaucoup de mal à y accéder avec les escaliers y menant. Mais ses parents furent d'une aide précieuse.

Des posters recouvraient quasiment tout le mur contre lequel était placé son lit. Mais ce n'était pas n'importe quelles affiches. Le même garçon blond était sur toutes. Certaines étaient publicitaires, d'autres de simples photos que l'on pouvait trouver dans les magazines pour adolescents. Mal à l'aise, elle décida de les enlever en se demandant ce qui n'allait pas chez elle pour en avoir autant ?

Marinette se remémora également le fameux carnet évoqué par ses parents. Elle le trouva facilement grâce à leurs indications et trouva son code de téléphone.

Il se déverrouilla et afficha 17 appels manqués d'Alya et 56 nouveaux messages. Les messages provenaient de sa meilleure amie, Nino et d'un certain Adrien. Le contact d'Adrien avait un cœur, était-ce son petit ami ? Elle regretta de ne pas avoir de photos de ses contacts, peut-être les auraient-elles aidées ?

La jeune femme retourna s'asseoir sur son lit puis s'allongea. Elle lu les nombreux messages de sa meilleure amie qui était inquiète, mais, épuisée, s'endormit avant même de lui avoir répondu.

Miraculous - RememberOù les histoires vivent. Découvrez maintenant