Chapitre 6

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Lorsque je me reveille, la lumière du jour éclaire les draps blancs autour de moi, dont se dégage une bonne odeur qui me semble familière. Le matelas est confortable, trop confortable pour un canapé. Je reprends soudainement mes esprits et me souviens. La vodka. Damiano. Probablement la misterieuse personne qui m'a porté hier. En me redressant, je me rends compte que je suis dans la chambre du grand brun, mais le mal de crâne me fait retomber sur le lit. Je fixe le plafond en tentant de me remémorer la soirée de la veille. La scène du balcon me revient et je plonge mon crâne entre mes mains en me demandant pourquoi j'agis toujours de cette façon après quelques verres. Puis je repense à la crise de Damiano. C'est ridicule, si il croit que cela va aboutir à quelque chose. Si il croit qu'il y a une relation entre nous, c'est pire. J'ai toujours eu l'habitude de ne pas avoir d'attache, amoureuse en tout cas. De toute façon je suis incapable d'aimer, c'est dans ma nature les coups d'un soir. Je me rassure comme je peux en parlant avec ce plafond blanc. Soudain la porte s'ouvre, et je découvre une silhouette, sa silhouette. Il a les cheveux qui lui tombent en vrac sur les épaules et des cernes lui entourent les yeux. Il m'observe et dépose un verre d'eau et un médicament sur la table de chevet. Je le regarde sans un mot.

- J'ai pensé que tu aurais besoin de ça, me dit-il avant de prendre la fuite et de fermer la porte derrière lui.

Je bois le verre d'eau et finis par me lever du lit. Je m'habille après m'être rendue compte que Damiano a du me porter en sous vêtements. Génial.

Je finis par sortir de la chambre, et je vois que Damiano s'est rendormi sur le canapé, là où il a du passer la nuit. Je prends mon sac et me dirige vers le balcon. J'allume une cigarette et m'adosse à la ballustrade, profitant du calme de la ville. Il est aux alentours de 8h30 et je semble être la seule à être réveillée. Mais j'ai a peine le temps d'y penser que le grand brun faut irruption
sur le balcon à quelques mètre de moi. On semble tous les deux avoir quelque chose à dire à l'autre mais personne n'ose le faire.

- A propos de ce qu'il s'est passé hier soir, commence-t-il...

- Écoute Damiano j'étais complètement déchirée, est ce qu'on peut oublier ça ? dis-je en souriant timidement pour essayer de camoufler mon malaise, en vain.

Il rit doucement et allume une cigarette.

- Ou sont les autres ?

- Il dorment, vu l'état dans lequel vous étiez hier vous allez avoir du mal à décuver si tu veux mon avis, dit-il en rigolant.

Il est clair que je suis dans un état plus que pitoyable, et les bribes de souvenirs de la veille me rappellent que Vic et Thomas aussi, quelque part ça me rassure. De ce qui me revient, seul Ethan et Damiano avaient été raisonnables.

- Au fait merci pour m'avoir ramené dans ta chambre, dis-je d'une voix timide.

- Pas de quoi, me répond-t-il avec une esquisse de sourire.

Au bout d'un long silence, je me décide enfin à aborder la dispute avec le livreur, et la conversation tourne aux cris résonnant dans tout l'appartement.

- Ce que je voudrais que tu comprenne, c'est que je suis incapable d'avoir des attaches, tu te ferai du mal à essayer de construire quelque chose, je ne suis pas du genre serieuse, lui dis-je après une conversation bruyante, en essayant de garder mon calme et en évitant soigneusement de croiser son regard.

Bien sur je le trouve attirant, mais je ne peux pas lui infliger la souffrance qu'implique une relation serieuse avec moi. En fait, je pense que je suis incapable de me conduire en bonne fréquentation.
Une voix endormie nous interrompt.

- Qu'est ce qui ce passe ici ?

C'est Vic, qui nous rejoins, et elle semble dans un état encore pire que le miens.

- Excuse-nous, on a du vous réveiller, dis-je en allant la prendre dans mes bras.

- Non ne t'inquiète pas dit-elle, si vous ne l'aviez pas fait je n'aurais jamais réussi à me lever, dit-elle en souriant.

Je lui souris en retour avant qu'elle ne retourne dans la cuisine pour se faire un café. Je m'appuie sur la balustrade et Damiano pose une main sur mon épaule pour m'encourager à lui parler. À sa grande surprise, je lève vers lui un regard plein de larmes et sors en trombe de l'appartement, ne lui laissant pas le temps de réagir.

Au bout de quelques minutes de marche, mes pieds sont douloureux à cause des talons que j'ai porté toute la soirée d'hier et je suis épuisée, je décide de m'asseoir dans une petite ruelle au calme. Les larmes roulent sur mes joues et je ne peux pas m'empêcher de penser que je ne fais que tout gâcher. Les souvenirs me reviennent subitement. Le visage dégoulinant de sang de mon ex petit ami, mais aussi ce regard qu'il m'a adressé lorsqu'il m'a supplié de rester à ses côtés après l'avoir humilié. Les rires de mes soit disants amis. Le bruit de la sirène des pompiers que j'avais appelé en sanglots.
Et ce bruit continu, incessant, qui ne cesse de se répéter dans ma tête, celui de son coeur qui cesse de battre.
Je suis là, seule, au milieu de cette ruelle, agitée par des spasmes provoqués par une énième crise, me remémorant tout ce qui fait de moi cette horrible personne.
Je ne peux pas me permettre de briser un autre homme, surtout pas lui. Il ne le mérite pas.

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Coucou tout le monde, chapitre un peu plus "calme" aujourd'hui et où on en apprends un peu plus sur le personnage de Léa. J'aimerais faire un chapitre du genre souvenir, est ce que ça vous interesserai ? sinon je pourrais introduire son histoire d'une autre manière bien sûr :) Je suis un peu en roue libre pour cette histoire, j'ai pas vraiment de plan en tête je m'en tiens à mon imagination, alors j'espère que ça vous plait quand même :)

𝑩𝒆𝒈𝒊𝒏 𝒀𝒐𝒖 𝑻𝒐 𝑳𝒐𝒗𝒆 𝑴𝒆Où les histoires vivent. Découvrez maintenant