Chapitre 1

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  Je soupire en entendant ma satanée soeur ronchonner une énième fois pour se lever de son lit. J'ai inconsciemment accepté de porter le poids de la responsabilité de ma petite soeur, Camille, lorsque j'ai refusé les aides que l'on nous a proposé il y a 6 mois suite à l'accident de mes parents, et j'espère que ces quelques mois en Italie me feront changer un peu d'air. Ça me coûte d'abandonner ma soeur à elle même mais il faut avouer que depuis que son copain partage notre maison familiale en banlieue de Paris, je me sens vraiment de trop. C'est pas comme si je la laissais seule, puis ce n'est que pour un petit moment.

- Léa?

Adam, le petit ami de ma soeur interromps mes pensées.

-J'ai mis ton appareil photo dans ta valise, tu as failli l'oublier sur la commode.

Je le remmercie rapidement avant de m'affairer à terminer mes bagages. Cet appareil qui forme la plus grande partie de ma vie et grâce auquel je peux vivre ma passion de photographe, je ne sais vraiment pas comment j'ai pu l'oublier. Après avoir fermé mon dernier sac, j'explique pour la 17e fois (au moins) à ma soeur qu'elle va s'en sortir sans moi et même pour passer l'aspirateur. Elle a l'air d'avoir du mal à y croire.

- Nous avons déjà eu cette discussion des dizaines de fois, je ne pars pas définitivement Cam', c'est promis, j'ai simplement besoin de changer d'air.

- Tu vas beaucoup me manquer, et surtout n'oublie pas que si tu as un problème tu peux m'appeler !

- Eh c'est pas à toi de jouer la grande soeur, lui dis-je en la poussant gentillement.

- Tu vas finir par rater ton train ! me crie adam depuis la voiture déjà chargée de mes innombrables bagages.
  Même si cet appart au coeur de Rome est déjà meublé, j'avoue être un peu materialiste alors je me suis sentie obligée d'emporter toute ma déco, en particulier mes précieux vyniles et CD de groupe de rock du monde entier.

Après les adieux à Adam, j'enchaîne 6h de train alors l'air plutôt frais de novembre à la sortie de la gare de Rome ne me fais pas de mal. J'essaie tant bien que mal de porter mes lourdes valises, mais en vain, à mi chemin je me sens obligée de faire une pause sur le bas côté de la route. J'allume ma cigarette et m'attarde un instant sur le magnifique paysage qui s'offre à moi, sur lequel j'avais fait abstraction en raison du poids de mes valises. Un soleil orangé de fin d'après-midi baigne les immeubles anciens du centre ville de rome dans une ambiance douce et chaleureuse. Les passants, bruillants, rient et profitent des derniers rayons de soleil.

18h. Déja. En voyant ma montre je me souviens que j'ai rendez vous à 18h30 à mon appartement pour la remise des clés, et à cette allure ça risque d'être compromis. J'éteins en hatte ma cigarette, je reprends ma route et je me presse en m'aidant du gps sur mon télephone. J'étais si préssée que je n'ai même pas fait attention où j'allais, et c'est là que j'ai heurté violemment un homme qui semblait aussi préssé voir plus que moi. Je trébuche légèrement en fesant tomber l'une de mes valises.

- Excusez-moi, je ne regardai pas où j'allais, est ce que tout vas bien ? me demande-t-il d'une voix désolée.

Je me retourne pour prendre connaissance de cet inconnu qui vient de me foncer dessus. Il avait un look assez spécial en fait, habillé d'un pantalon en cuir large, de ses Dr Marteens et d'une simple chemise blanche dont la plupart des boutons étaient ouverts pour laisser apparaître de nombreux tatouages. Il était grand, assez athlétique, et de longues boucles brunes lui tombaient sur les épaules. Son regard lumineux était souligné d'un habile trait d'eye liner noir, et il émanait un certain charisme dont je ne saurais définir l'origine.
Il me tapote sur l'épaule pour me sortir de mon observation sans doute trop méticulleuse.

- Oui oui, ça va, excusez moi mais je suis déjà en retard... dis-je avant de reprendre ma valise tombée un peu plus tôt et de continuer mon chemin, de peur d'arriver en retard.
Deux mètres plus loin, cette même voix m'interpelle.

- Ces valises ont l'air bien lourdes, je pourrais vous aider à les porter, je ne suis pas si préssé que vous.

- Ne vous en faites pas, je n'ai plus que quelques minutes de marche. Je préfère refuser son offre, en vue du peu de confiance que j'accorde aux hommes que je viens à peine de percuter dans la rue.

- J'insiste, vous avez l'air bien trop débordée par ces bagage, laissez moi vous aider.

Il me regarde d'un air doux, je dirai qu'il doit approcher la vingtaine et au vu de ses tatouages et de son style, je ne serai pas surprise qu'il se laisse tenter par un petit morceaux de rock de temps en temps, un peu comme moi. Malgré mes doutes, il dégage un sentiment de confiance qui me pousse à accepter, surtout que si il m'aide, j'ai peut être une chance d'arriver à l'heure.

- D'accord monsieur l'inconnu, mais je vous préviens ce n'est pas à côté, lui dis-je en laissant ma curiosité prendre le dessus sur ma méfiance.

- Damiano, ravi de faire ta connaissance, me dit-il en me prenant mes bagages des mains et en m'adressant un sourire radieux et brillant comme celui d'un enfant.

- Léa, lui dis-je en lui rendant son sourir.

𝑩𝒆𝒈𝒊𝒏 𝒀𝒐𝒖 𝑻𝒐 𝑳𝒐𝒗𝒆 𝑴𝒆Où les histoires vivent. Découvrez maintenant