♧ Chapitre 12 ♧

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Il est des jours comme celui ci ou la vie n'est ni tout a fait présente, ni tout a fait absente. La possibilité de mourir n'est pas encore vraiment envisageable, mais celle de survivre réellement est impossible.

Que dire... il m'est impossible de prétendre à un retour à la normale. L'homme me faisant le plus de mal, mon agresseur, mon tirant.. m'a violé. NON ! pire... Je l'ai laissé abuser de moi. J'y ai pris plaisir... Pire encore, je souhaitais son plaisir. Comme si mon seul but était que lui soit heureux.

Il y a quelques années de cela, je me souviens avoir demandé à ma mère devant un film pourquoi les jeunes filles kidnappées avaient acceptées de tuer un homme pour leur kidnappeur après qu'il les ait relâchées. Il me semblait si peu vraisemblable que des victimes souhaitent protéger d'elles même leur bourreau. Ma mère m'avait alors expliqué qu'il s'agissait d'un trouble psychologique appelé syndrome de Stockholm qui pouvait provoquer ça.

Ce syndrome créait chez la victime de l'empathie pour son geôlier pouvant aller jusqu'à l'amour et lui  faisait comprendre et adhérer à la vision de son kidnappeur.

 Bien loin de l'idée que je me faisais de ces victimes, j'espérais surtout ne pas en être victime. L'idée de pouvoir aimer cet homme violent et de lui succomber de nouveau créait chez moi une peur viscérale et un dégout immense.

Bien loin de l'espoir que je caressais il y a quelques jours de pouvoir sortir vivante de ce kidnapping, il ne restait plus chez moi qu'une peur dévorante de son prochain acte de violence.

Cold m'avait ôté toute envie de me débattre sans pour autant m'y obliger physiquement. Assise au sol depuis deux heures, j'observais sans un mot le sol et les quelques gouttes de sang encore visibles. Mon ventre me faisait encore affreusement mal sans pour autant que je ne sente quoi que ce soit, plongée dans un coma mental imperturbable.

Les heures devinrent des jours et, il me semblait, des semaines. Cold n'essaya d'abord pas de m'adresser la parole, puis, en voyant les repas intacts s'accumuler au sol, il finit par me nourrir lui même. Le silence glacial dans lequel mes journées se déroulaient n'étaient coupées que par la violence de mes pensées qui me poussaient petit à petit au désir profond de vouloir mourir.

Puis un matin, un matin parmi tant d'autres, Cold me donnait à manger comme depuis quelques semaines... Et s'excusa.

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⏰ Dernière mise à jour : Nov 23, 2023 ⏰

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