Chapitre 21

156 7 4
                                    

« Manon, je suis fatigué. On s'arrête quand ?

-Bientôt, Marco. Regarde, il y a un village là-bas. Il est sûrement vide aussi, mais on va s'y arrêter pour la fin de l'après-midi et la nuit. », répondit Manon en berçant doucement sa fille dans ses bras.


La génie soupira, cela faisait cinq jours qu'elle, sa fille et Marco avaient fui leur prison. Chaque jour, la jeune femme poussait le jeune garçon à parcourir autant de distance que possible chaque jour pour s'éloigner au maximum de ce petit bout d'enfer. Ils ne s'arrêtaient que pour faire une pause, manger un morceau, boire un coup, nourrir la petite ou la changer.


Ils avaient croisé plusieurs villages en chemin, de grands comme des petits, tous abandonnés et sans plus aucune trace d'existence, si ce ne sont les petites maisons dans différents états de détérioration. Chaque jour, ils avançaient, toujours dans l'espoir d'atteindre un village peuplé qui pourrait leur venir en aide.


À chaque fois, ils traversaient la moitié du village et prenaient un temps de pause dans l'une des maisons du centre afin d'obliger leurs éventuels poursuivants à devoir effectuer quelques manœuvres bruyantes, s'ils se déplaçaient avec des véhicules, qui lui permettrait de s'apercevoir de leur présence suffisamment tôt pour pouvoir réagir en conséquence et prendre les armes, peu importe le côté par lequel ils pénétraient le village.


Après encore quelques minutes de marche, ils arrivèrent dans un nouveau village. Il était beaucoup plus grand que tous les villages précédents, mais il était toujours désespérément vide, « Bon sang, il a bien choisi son coin paumé, ce parano. »


Tranquillement, la milliardaire et l'enfant traversèrent doucement le village, à l'affût de la moindre trace de vie. Manon choisit l'une des maisons les plus centrées et en meilleures état avant d'aller s'y abriter du soleil d'Afrique.


Une fois enfin à l'ombre, ils laissèrent tomber les trois sacs qu'ils portaient au sol avant de s'asseoir. Manon défit la tenue de rechange pour bébé qu'elle avait enroulée autour de la tête de sa fille pour la protéger d'une insolation. Doucement, elle la balança dans ses bras pour la calmer pendant que Marco préparait un biberon.


La pauvre petite fille était grincheuse. En même temps, cela faisait cinq jours qu'elle était ballottée de droite à gauche sous un soleil de plomb toute la journée et devait passer ses nuits allongées sur le ventre de sa mère. Et, à la fin de la journée, la petite était lessivée et pleurait une bonne partie de la soirée avant de s'évanouir d'épuisement pendant que sa mère la changeait ou vérifiait que la chaleur n'avait pas rendu sa fille malade.


Souriante, Manon tint sa fille contre elle pendant que Marco s'approchait doucement avec le biberon pour le présenter au petit bébé qui prit la tétine dans sa bouche et commença à téter goulûment.


Quand le biberon fut vide et que Manon eut fait roter et endormit la petite, elle accepta avec reconnaissance le petit paquet de gâteau sec que Marco lui tendit.


Tenant sa fille d'une main et mangeant des gâteaux de l'autre pendant que Marco se blottit de son côté non occupé par la prise sur le bébé pour manger ses propres gâteaux secs.


Le fils de Delphine restait en permanence aussi proche que possible de la jeune Stark, rassuré par la proximité de la femme qui avait réussi à le faire sortir et qui allait le ramener à sa maman. Il marchait à moins d'un mètre d'elle, leurs bras se touchant presque, il se blottissait contre elle pendant qu'ils étaient au repos, mangeaient ou dormaient, étant presque angoissés quand il se trouvait un peu trop loin à son goût.

Toute une HistoireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant