Chapitre 15

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Manon rouvrit les yeux et tout ce qu'il s'était passé lui revint d'un coup. Les stagiaires, le départ, les voitures, l'accident, le bruit de l'hélicoptère, l'évanouissement...


Instantanément, elle posa une main sur son ventre encore gonflé, ne sachant pas exactement ce qu'elle cherchait, mais le cherchant.


Comme pour rassurer sa mère, le petit bébé donna un coup à l'endroit exact où se trouvait la main de la génie, la faisant presque pleurer de soulagement avec la connaissance que sa fille était toujours vivante.


Soulagée, la génie regarda son environnement. La pièce sans fenêtre était éclairée de lumières LED, illuminant des murs en béton gris, à peine enduits pour les rendre lisses. Le seul mobilier était le petit lit une place sur lequel elle était allongée au matelas étrangement confortable, malgré l'absence de sommier en dessous. Tout juste une épaisse planche de bois vissée au lit, boulonnée au sol. À l'oreille, elle entendait le bruit d'une climatisation qui faisait circuler une brise agréable dans la petite pièce, apportant l'indice qu'il était plus que probable qu'elle avait été emmenée dans un endroit chaud.


Manon grommela dans sa barbe, la dernière fois qu'elle s'était retrouvée dans une pièce à peu près similaire, elle avait été enlevée avec Pepper et avait fini morte avec son frère, devant recourir à Extremis. Autre époque, même souci d'enlèvement.


Manon contrôlait sa respiration tant bien que mal, calant son rythme sur celui des coups de pieds de sa fille, lorsque la porte sur le mur face à son lit pour laisser entrer un homme et une femme.


L'homme était grand, bronzé, très musclé, blond, les yeux bleus. Aux yeux de Manon, il ressemblait à une fusion mal faite entre Steve et Alderich Killian après son passage à Extremis.


La jeune femme portait une blouse de médecin, elle était petite, la peau sombre tout comme ses yeux, le visage ratatiné, dans le col de sa blouse, Manon pouvait voir un bleu dépassé, ce qui lui fit grincer des dents de colère.


L'homme se présenta, s'exprimant sans le moindre accent étranger qui aurait pu apporter un indice à la génie, « Mademoiselle Stark ! C'est un réel plaisir et un soulagement de vous voir enfin réveillé. Votre coma de deux jours nous a énormément inquiétés.

-Si vous ne m'aviez pas renversé en voiture, ça ne serait pas arrivé. », marmonna la jeune femme.


L'homme éclata de rire à ces mots, faisant se rétrécir l'apparente médecin à ses côtés, « Certes. Mais preuve en est que ça a été efficace, puisque vous êtes là. », son visage se renfrogna, « Ce qui ne nous a pas empêché de nous inquiéter pour vous. Surtout en découvrant le précieux cadeau qui grandit en vous. », à ces mots, Manon posa une main protectrice sur son ventre, « Ne vous inquiétez pas. Le docteur Pham ici présente vous a examiné et a été formel : votre petite fille est en parfaite santé. C'est un vrai miracle qu'elle ait survécu à un accident aussi violent. Mais ce n'est qu'à moitié surprenant compte-tenu de son héritage, vous ne pensez pas Manon ? À moins que vous ne préféreriez Shadow ? »


La main de Manon se crispa sur son ventre, une panique durement gardée sous contrôle surgissant sous l'épiderme de sa peau.


Voyant le visage de la femme enceinte pâlir malgré son contrôle de fer, l'homme sourit sournoisement, « Je dois avouer que vous avez été très discrète au sujet de votre situation de super-soldat, ce n'est que par le plus grand des hasard que je ne m'en suis aperçu, en entendant une blague au sujet votre force de pression supérieure à celle de Steve Rogers entre vous et votre frère durant une de vos ballades à Central Park. Je regardais la télévision qui diffusait un reportage sur le peu de chose que l'on savait de Shadow, lorsque ça m'est revenu en tête. J'y ai pensé et repensé et je dois bien avouer qu'après des semaines à retourner les éléments dans ma tête, j'étais sur le point de m'avouer que c'était juste quelque chose de fou sorti de mon esprit. Puis je me suis dit ''Et si ?'' Et si vous étiez bien une super-soldat ? Et si vous étiez Shadow ? Je me suis rendu compte que beaucoup de choses pouvaient l'expliquer. Alors je me suis dit que le seul moyen de le vérifier était de vous enlever pour m'en assurer moi-même. Et j'avais raison, les examens médicaux que nous avons réalisés nous le prouve. »

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