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Heello, merci de votre soutien sur l'histoire, ça me fait chaud au cœur! N'hésitez pas pour ce chapitre à activez le média, au moins une fois histoire de comprendre les sentiments de Victor c: Le choix de la musique est stratégique et ne pleurez pas trop! Ahh et je vis pour vos commentaires donc n'hésitez pas, même en mp, je serai ravie de savoir ce que vous pensez de l'histoire! Des bisous et à jeudi  ♥

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« Le médaillé d'or des derniers JO, Victor Nikiforov ! »

Un sourire étincelant traversa son visage. La musique avait été son choix et ce depuis le début malgré la réticence de son entraîneur à le laisser patiner sur une chanson qui véhiculait un tel message. « Take me to the Church » de Hozier était comme une renaissance pour lui. Il pouvait enfin être libre, se laisser aller et surtout être ce qu'il était vraiment depuis qu'il était plus jeune. Avouer qu'il aimait les hommes, Victor avait tout d'abord été rebuté par l'idée, jugeant l'homosexualité contre-nature. Dans son pays natal, c'était controversé et grandir entourer de tels préjugés ne l'avait pas aider à se trouver.

Yuuri. Tout avait été évident avec lui. Ce qu'il avait renié depuis toujours, avait juste refait naturellement surface en rencontrant ce jeune Japonais. D'abord, sa vidéo l'avait ému bien plus qu'il ne le pensait et être à ses côtés avait été d'un tel naturel. Depuis le début lors de ce banquet où Yuuri lui avait demandé d'être son entraîneur, le cœur de Victor n'avait cessé de battre pour lui. Il avait mis ça sur le compte de l'excitation d'une nouveauté qu'il l'attendait, d'un nouveau défi de passer de l'autre côté du miroir, devenir entraîneur, mais au plus les jours passés, à apprendre à connaître Yuuri et au plus, la vérité lui sautait aux yeux. Il l'aimait, peu importait ce qu'il pouvait bien se dire. Il l'aimait d'une manière peu conventionnelle et non accepté par sa morale. Lutter ne lui avait été d'aucun secours. Il voulait son roi à ses côtés, et ce roi se prénommait Yuuri. Il savait que deux rois qui se tenaient côte à côté n'étaient pas forcément acceptés, mais il s'en fichait.

Il se positionna au milieu et pris sa pose de départ. Il plaça ses mains en forme de croix sur son visage et commença son chemin vers sa rédemption. Tout habillé de blanc, il demandait pardon à un dieu qu'il ne connaissait pas. Sa veste en queue-de-pie lui donnait l'allure d'un gentleman et par la même occasion d'un homme de foi avec une croix argentée incrustée discrètement dans son dos. Sa chorégraphie était composée de plusieurs sauts avec différentes combinaisons qui allait augmenter la difficulté de cette finale d'un cran. Il savait que c'était lui qui allait donner le change. Il plaça son quadruple flip, sa signature, sans la moindre difficulté.

« I was born sick, but I love it

Command me to be well

Amen. Amen. Amen."

Dès le début, il voulait impressionner, surprendre. C'était chose faite lorsque la foule applaudissait à son atterrissage.

Sur le refrain, il tenta l'une des combinaisons les plus dures de sa carrière. Il la passa de justesse, mettant une main au sol lors de son dernier saut.

"Take me to church

I'll worship like a dog at the shrine of your lies

I'll tell you my sins so you can sharpen your knife

Offer me that deathless death

Good God, let me give you my life"

Il se rattrapa bien vite avec une pirouette à l'horizontale qu'il réussit à faire passer de sa jambe droite à gauche dans un saut rapide. L'émotion qui traversait ses traits était presque indescriptible. Ses sauts s'enchaînèrent à une vitesse folle lors du deuxième refrain. Il se surpassait, volait du plus haut qu'il le pouvait. Les chaînes qui l'emprisonnaient été en train de se délier, de se briser dans un fracas violent. La vitesse du vent qu'il créé tout autour de lui, lui donnait des ailes. Victor dégageait une aura sacrée, fragile et lui-même avait l'impression qu'il pouvait se briser à tout instant sur cette glace.

"No masters or kings when the ritual begins

There is no sweeter innocence than our gentle sin

In the madness and soil of that sad earthly scene

Only then I am human

Only then I am clean

Amen. Amen. Amen. »

Lorsque les derniers « Amen » résonnèrent, on aurait presque pu voir une colombe se matérialiser dans les mains de Victor qui regardait le ciel à la recherche d'un signe divin. La colombe signe d'amour et de paix, mais surtout manifestation du Saint-Esprit au sein du christianisme, Victor attendait à son tour comme Noé son rameau d'olivier signifiant la fin de son déluge et de la souffrance qui lui déchirait les entrailles.

Le dernier couplet arriva, comme apothéose et il donna son âme, demandant pardon pour un crime qu'il n'avait jamais voulu commettre. Les dernières notes de guitare électrique arrivèrent et il exécuta sa pose finale ; se laissant tomber sur ses genoux, la tête rejetée en arrière, les mains ouvertes vers le ciel, tel un pêcheur qui se confessait. Il resta un moment ainsi jusqu'à ce que les cris de la foule, lui permirent de revenir à lui. Il se releva lentement et donna des baisers à son public.

« -C'était sans doute une des meilleures performances, du patineur Russe ! Son choix musical bien que surprenant a été grandement apprécié du public toute cette saison ! entendit Yuuri d'un commentateur lorsqu'il regardait la télé dans la salle d'entraînement. »

C'était la première fois qu'il avait regardé patiner Victor depuis longtemps et cela lui avait terriblement manqué. Il sentait son cœur battre à la chamade après n'avoir pu décrocher son regard du Russe tout au long de sa religieuse performance. Il ne savait pas pourquoi mais il avait eu l'impression que Victor en plus du message engagé qu'il avait véhiculé, lui avait envoyé un message. Un message que lui seul pouvait comprendre. Yuuri, savait qu'il se faisait des films avec son philtre d'amour devant les yeux, il pouvait interpréter tout ce qu'il voulait comme bon lui semblait.

Patiemment, il attendait lui aussi les résultats de Victor qui était maintenant assis au Kiss-And-Cry avec toute son équipe. Le score s'afficha. Il était haut. Le Russe avait quasiment égalé son propre record du monde à deux points près. D'ailleurs, on put le voir donner un immense sourire devant la caméra avant qu'Anastasia qui était sans doute resté derrière les caméras, lui sauta dans les bras, donnant au monde entier un des plus beaux baisers qu'il puisse exister à Victor. On put entendre la foule partir en délire, applaudir, huer et crier les noms des deux patineurs.

Dégoûté, Yuuri s'arracha de cette scène pour se concentrer sur ses derniers échauffements. Il avait oublié pendant un instant qu'il n'avait aucune chance et son espoir avait donné signe de vie pour mieux le détruire. La chanson d'amour sur laquelle il patinait, allait devenir sa lettre posthume pour Victor. Il vît Chris rentrer sur la glace et commencer à se préparer, puis ce serait à son tour d'exprimer une dernière fois son amour pour l'homme qui avait été tout pour lui pendant toutes ses années. 

Your eyes on MeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant