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Heyo. J'ai été très occupé ce dimanche. Désolée pour ce mini-retard. Bonne lecture !

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« Yuuri, ton centre de gravité s'il te plaît ! » lança Victor sur la touche.

Le japonais souffla, se baissa pour reprendre sa concentration, serra les dents et se replaça au centre de la glace. Ses mains et sa tête en arrière, il répéta de nouveau son début de chorégraphie sous l'œil avisé de son entraîneur qui ne lui laissait pas une seule seconde de répit.

A trois mois des jeux olympiques, Yuuri avait eu le temps de récupérer de sa précédente compétition et de mieux appréhender sa nouvelle danse sur la piste glacée. Les conseils professionnels de Victor n'avait fait que le propulsé en avant mais leur entente, elle, était catastrophique.

Le jeune compétiteur Japonais soumis à un stress intense, n'en était que plus aigri et ne surmontait pas toutes les remontrances que pouvaient lui faire son entraîneur à l'égard de son programme.

Nerfs à vif, Yuuri ne dormait pas suffisamment et son état de santé commençait réellement à se dégrader.

A croire qu'avoir Victor à ses côtés n'arrangeait pas les choses puisque voir le visage du Russe tous les jours, lui donnait sincèrement des frissons. Malgré tout, Yuuri essayait d'être le plus neutre possible vis-à-vis de son entraîneur mais c'était peine perdue puisque son cœur s'affolait au moindre rapprochement qu'il pouvait y avoir entre eux.

Sur la touche, Victor observait attentivement le moindre geste que pouvait effectuer son poulain. Ses yeux scrutaient et détaillaient le corps de Yuuri dans son ensemble, à la recherche de la moindre imperfection qui pouvait se refléter dans ses mouvements.

La perfection était une chose que Victor voulait donner au Japonais. Ainsi, le niveau de Yuuri avait considérablement augmenté depuis leur collaboration et c'est pour cela que le jeune entraîneur s'appliquait à lui préparer la chorégraphie qui pourrait lui faire gagner de nouveau l'or.

C'est pourquoi, Victor ne pouvait se permettre d'être indulgent sous prétexte qu'il aimait le Japonais. Au contraire sa sévérité s'en retrouvait accentuer.

D'une certaine manière sous ce masque dur et froid, il cachait tout l'amour qu'il éprouvait pour Yuuri. Ils n'avaient jamais réellement reparlé de ce qu'il se passe entre eux au plus grand soulagement du Japonais qui n'arrivait toujours pas à faire face à tous ses sentiments.

« On s'arrête là pour aujourd'hui, annonça Victor. Tu as besoin de repos et de manger, il est déjà 22h passé. »

Sans un mot, Yuuri obtempéra et vînt se placer à la sortie. Il enleva docilement ses patins et parti d'un pas décidé vers les vestiaires. Victor le regarda partir sans rien dire, visiblement habitué au caractère du brun.

Après plus d'un mois à se côtoyer quotidiennement, le Russe n'arrivait toujours pas à se faire à l'indifférence que dégageait Yuuri à son égard. C'était comme parlementer avec un mur et il fallait que Victor le pousse toujours à bout pour que celui-ci daigne avoir une réaction autre que de l'énervement ou de l'indifférence.

Oscillant entre ses deux émotions contradictoires, Yuuri était en proie à des tourments bien plus profond. Malgré son entière concentration sur la compétition à venir, il n'arrêtait pas d'être perturbé par la présence de Victor.

Pensant être seul dans le vestiaire, il ne se rendit compte de la porte qui claquait qu'au dernier moment. Yuuri tourna la tête en direction du bruit et vît Victor qui le regardait bras croisés.

« Qu'est-ce que tu veux ? » demanda-t-il agressivement à l'attention de son entraîneur.

« Toi. » taquina Victor avec un sourire en coin.

Le Japonais leva les yeux au ciel et enleva son tee-shirt se retrouvant à moitié nu devant le regard enjoué du Russe.

« Je suis sérieux, reprit le Russe. Dis-moi ce qu'il se passe dans ta jolie tête. »

« Rien qui ne puisse t'intéresser. »

« Tu es assez transparent quand tu patines, il est assez facile de savoir ton état d'esprit. Je dirai que tu es contrarié pour je ne sais quelle raison. En revanche cela impacte tes performances, tu es moins concentré. Je pourrai t'aider, je suis là pour ça. »

« C'est bon, t'as finis ? » demanda Yuuri agacé en se rhabillant.

De dos, Yuuri n'avait pas vu que Victor s'était rapproché de lui et ce fût avec fermeté que les bras de Victor se resserrèrent autour de ses épaules. Avec facilité, l'entraîneur retourna son élève face à lui, planta son regard dans le sien et embrassa Yuuri avec une grande douceur. Ce dernier hoqueta légèrement sous le choc mais malgré tout, Yuuri ne pût que répondre à ce baiser.

La chasteté de ce dernier disparu bien vite pour un laisser place à deux être affamés qui se cherchaient et qui laissèrent leurs langues se lier dans une danse endiablé. Non initié à l'expérience, Yuuri se laissa entraîner par le rythme de Victor. Inconsciemment, ses deux mains se plaquèrent autour du cou du Russe ce qui acheva les résistances de ce dernier.

Avide de toucher la peau de son cadet les mains de Victor se faufilèrent sous le tee-shirt de celui-ci. Mais, la froideur des mains du Russe, ramena instantanément Yuuri à la réalité.

Coupant court au baiser, ils se regardèrent pendant un moment, leurs regards brûlants l'un pour l'autre mais Yuuri coupa ce contact et soupira :

« Merde...Arrêtes de me confondre avec elle... »

Les yeux de l'homme en face de lui, s'agrandirent de surprise avant de redevenir doux et chaleureux en une fraction de seconde.

« J'adore quand tu es jaloux... »

Irrité, Yuuri balança son poing contre le torse de de son entraîneur.

« Tu devrais arrêter de la tromper avec moi... »

« Je ne l'ai jamais trompé, déclara Victor avec tout le sérieux du monde. Je t'ai déjà dit que nous n'étions pas un vrai couple. »

« Mais vous aviez l'air si... »

« Si... ? »

« Je ne sais pas ! »

« Anastasia et moi, sommes restés en bon termes. Elle reste une très bonne amie à moi mais je n'ai jamais été intéressé par elle. »

« ... »

« Yuuri, ne me dis pas que c'est sa visite qui t'a autant perturbé ? »

« Non, bien sûr que non. »

« Tu ne sais toujours pas mentir, Yuuri, déclara avec un sourire Victor en déposant un baiser sur son front. Il est tard, et si tu venais chez moi ? »

« Quoi ? » questionna-t-il incrédule.

« Les dortoirs sont un peu loin, non ? Tu peux passer la nuit chez moi, on pourrait continuer à discuter là-bas. » proposa Victor le rouge aux joues.

« Discuter, hein ? » répéta-t-il.

Victor hocha la tête comme un enfant pris en flagrant délit et ils sortirent enfin de la patinoire pour se diriger à moins de cinq minutes de là au loft de Victor. 

Your eyes on MeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant