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Une longue robe noire, au col orné de diamants blancs, brillants comme ses cheveux soyeux, épousant parfaitement son corps tandis qu'elle s'avançait avec confiance, un mini-sourire plaqué sur ses lèvres où était appliqué du rouge à lèvres mat qui lui ajoutait encore plus de charme.

Ses yeux se baladaient sur la pièce joliment décoré, à la recherche de la raison même de sa venue ce soir-là.

Sa petite main, accessoirisée elle aussi de beaux diamants, se levait à la vue de certaines têtes familières, saluant et souriant de ce sourire hypocrite qu'elle maîtrisait si bien.

« Ces idiots se mordront les doigts dans quelques instants » pensait-elle. Et pour cause, ils ne la regardaient pas, ils la voyaient, seulement à travers sa beauté, et la contemplaient, comme des idiots effectivement.

Elle pensa à quel point les hommes étaient vulnérables, à quel point il était facile de détourner leur attention, à quel point elle accomplirait sa tâche avec aisance simplement grâce à ses charmes et ornements.

Lui était différent, il voulait la regarder, regarder son âme et ce qu'elle contenait, savoir ses pensées les plus étranges pour espérer pouvoir s'y reconnaître, jusqu'à la connaître par coeur.
Mais, non. Ce n'était pas possible.

Pour la simple et bonne raison qu'il n'avait pas le droit, lui qui chérissait son métier, le maudissait a l'heure actuelle pour l'empêcher d'écouter son cœur pour la première fois de sa vie. Il aurait peut-être dû devenir boulanger, facteur, ou docteur, comme son père le voulait : il aurait peut-être eu une chance avec -

- Agent Jeon ? le sortit une voix de ses pensées. Me recevez-vous correctement ?

- Oui, excusez-moi, j'étais concentré sur la cible, que disiez-vous ? demanda-t-il au petit écouteur méticuleusement placé dans son oreilles pour être le moins visible possible.

- Justement, faites attention à vous. Les Blacks sont aussi sur le coup, ils veulent la recette eux aussi. Vous devez vous assurer de la trouver ou de la soutirer avant eux.

Ah, les Blacks. Bien sûr qu'il savait qu'ils étaient là, il n'avait fait que chercher du regard leur agent qu'il ne connaissait que trop bien après toutes leurs missions passées en tant qu'ennemis.

C'était stupide, non? Il était censé la détester, mais il ne pouvait pas s'y résoudre. Elle hantait ses pensées, à tel point qu'il en était même vexé quand les criminels envoyaient un autre espion.

C'était définitivement stupide, ou peut-être pas.

Il secoua légèrement la tête, comme si ce geste avait le pouvoir de chasser ces pensées le parasitant, et après avoir assuré à la personne à l'autre de bout de son oreillette qu'il ferait attention, se dirigea vers un petit groupe de riches personnes dont sa cible pour la soirée.

- Mr Lee ! Quel plaisir de vous revoir, je ne croyais plus jamais vous revoir après cette nuit à Bali, s'écria presque son interlocuteur.

Oh, cette nuit à Bali. La nuit où il n'avait pas réussi à éviter le vol du plus gros diamant au monde, une défaite amère qu'il essayait d'oublier.

- Excusez-moi Mr Johnson, j'ai été excessivement occupé mais je suis heureux de pouvoir vous revoir.

Son regard se posa sur la chaîne en or autour du cou de son interlocuteur, et précisément le pendentif en forme de clé qui ouvrirait le coffre où se trouve ce qu'il devait absolument dérober pour éviter qu'elle ne tombe entre de mauvaises mains.
Et par mauvaises mains, il entendait criminels, comme, enfin vous savez, les Blacks.

Hollywood | p.jmOù les histoires vivent. Découvrez maintenant