15' ; ... i think i ruined it

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WARNING :
ce chapitre mentionne des pensées suicidaires, de la mutilation, et du vomi. les passages ne sont pas délimités car ils sont omniprésents. si vous n'êtes pas à l'aise avec ces notions là, je vous invite à quitter l'histoire. vos sentiments sont valides <3

nephtys

J'avais pensé à mourir aujourd'hui. Et hier. Et avant-hier. Et tellement de fois ces deux dernières années.

Cela faisait une, deux, ou cinq heures que j'étais terrée sous ma couverture, scrollant sur Tiktok et Instagram.

Mes rideaux étaient fermés, clos pour bloquer la moindre parcelle de lumière qui voudrait se montrer. Je n'étais pas d'humeur à supporter quelconque forme de luminosité, ou de joie, ou de quoique ce soit d'autre.

L'atmosphère sombre et amère me convenait parfaitement.

Etrangement, je me sentais extrêmement fatiguée, alors que je n'avais pas bougé depuis trois jours. Mes muscles étaient endoloris, ma langue collait à mon palais d'une manière qui me faisait secouer la tête de dégoût et l'état de mon genou ne s'améliorait qu'au ralenti.

Je décidais de me lever, de boire un peu d'eau, de manger ou une de toutes ces choses débiles que les gens te conseillent de faire quand t'es mal.

Est-ce que le parquet était froid, ou est-ce que mon corps était chaud ? Est-ce que j'étais malade ?

Quoiqu'il en soit, c'est pas comme si j'avais la tête à m'en préoccuper.

La plupart des gens trouveraient le soleil et le printemps excessivement réconfortants, et capable d'améliorer le moral mais pas moi. Au contraire, en voyant les rayons du soleil de ce mois de mars pénétrer par la fenêtre de mon salon, je me sentais encore plus mal, plus enfoui dans ce mal-être qui me collait à la peau comme de la glu.

Le temps passait-il donc encore ? Les choses changeaient, bougeaient, encore ?

Pourquoi ? Je commençais à m'y habituer, pourquoi tout devait encore changer ?

Un haut-le-cœur m'assailli, je courus vers ma salle de bain, me pencha au dessus des toilettes mais rien, rien ne sortit de ma gorge.

C'était comme si quelque chose à l'intérieur de moi s'amusait à descendre dans mon estomac pour jouer avec mes intestins, puis remonter vers ma gorge pour me faire régurgiter en passant bien sûr par ma poitrine, s'appuyant contre ma cage thoracique et mes poumons pour me faire manquer d'air.

Les jambes tremblantes et moites je me relevais, arrachant ma brosse à dent de son rangement pour espérer retirer ce goût infecte de ma gorge, et tout ce qui l'avait causé en premier lieu.

Mes yeux rencontrèrent la glace et ratissèrent mon apparence : j'avais un physique que je considérais comme flatteur. Une mâchoire définie, des lèvres pleines, un nez droit avec un minuscule rebond au bout. Nour aimait bien dire que j'avais un profil d'une de ces statues grecques.

Ah, d'ailleurs.

Ca faisait trois bons jours que je ne lui avais pas donné de nouvelles, j'espère qu'elle ne s'inquiète pas trop pour moi.

Nour est ce que je qualifierais de meilleure amie, d'âme sœur et ce depuis le lycée. On s'est rencontrés en première année, le courant est vite passé et surtout ? On se comprenait.

C'était le bordel chez elle aussi, seulement ses parents étaient beaucoup plus violents que les miens.

Alors, on avait prévu ce plan. Celui de se tailler de chez nous, ensemble, dès que le lycée se terminera.

Hollywood | p.jmOù les histoires vivent. Découvrez maintenant