A fleur de peau

Chapitre 16

Je monte dans ma voiture et file chez Op et Donna. Donna m'accueille. Je suis toujours accueillie correctement pour les enfants, mais je sais que si je parle du club, de l'implication d'Op dans ce club je m'aventure sur un terrain miné.

-        Donna... J'ai trouvé Op dans un sale état ce soir...

-        Qu'est-ce qui lui est arrivé. S'inquiète-t-elle.

-        Rien, rien. Il m'a juste dit que vous vous étiez engueulé, mais il ruminait.

-        Tu comprendrais pas Ash...

-        Le club, sa famille... sa vraie famille je veux dire et les risques de le perdre à nouveau....

-        C'est ton monde t'as grandis là-dedans.

-        Et c'est justement parce que c'est mon monde que je peux t'expliquer ce que ça représente pour nous. Osais-je sentant malgré tout la colère de ma belle-sœur.

-        Ils t'ont rejetée comme une moins que rien, ils ont tous voté contre toi, Op m'a dit qu'au final ils t'ont séparé de ton mec et tu leur dis toujours amen. Comment c'est possible Ash ?! Comment tu peux être aussi fidèle à toute cette merde. Comment tu peux te laisser faire ?

-        Op a fait partit de ce choix je te rappelle.

-        Avec le temps il s'en est voulu, vous auriez pu perdre moins que six ans... et je te parle de fidélité à toute cette merde je parle des règles de vie de ce putain de club...

-        J'ai ça en moi. Dis-je simplement.

-        T'es même pas venu voir Op une seule fois quand il était en taule. Tu sais qu'il en a souffert. Tu t'es privée de ton frère, tu as refusé de lui apporter ton soutien, tu t'es comportée comme une sacrée connasse, tout ça à cause d'une décision du club. Peste-t-elle.

-        C'est Piney et Op qui m'ont virée, plusieurs voix pour une seule décision, mais on sait très bien d'où elle venait. Ce jour-là je leur ai dit qu'ils étaient morts pour moi. Op le savait. Ils me viraient du club, je les virais de ma vie... ils sont SAMCRO, ils ont voulu jouer à ce jeu-là, j'ai joué et on a tous perdu.

-        Il avait besoin de toi merde ! Il n'espérait qu'une chose, voir sa petite sœur le jour des visites. Dit-elle plus calmement.

-        Je sais Donna, j'aurai dû aller le voir, faire quelque chose, lui écrire... mais ça ne s'est pas fait. C'est comme ça, on reviendra pas dessus... Par contre ce que je sais c'est qu'après 6 ans de privation je ne referai plus cette erreur. Mon frère c'est mon sang, mon oxygène, mon équilibre. On a tous quelqu'un comme ça qui nous laisse les pieds sur terre. Et Op c'est toi qui l'ancre dans le sol. C'est pas le club, c'est toi son équilibre, c'est grâce à toi qu'il est toujours là et qu'il peut garder la tête hors de l'eau. Mais il a besoin de vous deux !

-        Le club...

-        On a grandi dans ce foutu merdier. On était là-bas régulièrement, quand Mary nous a quittés, Op avait 15 ans et moi 10. Piney ne savait pas quoi faire de nous, on est resté encore plus souvent là-bas et sûrement trop... Mais c'est notre première maison en fait, c'est cette famille qui est venu réparer notre foyer brisé. C'est notre pansement à nous. On en a besoin, c'est en nous c'est comme ça, on s'est construit avec, on ne sait pas faire autrement. Mais toi, toi tu fais que mon frère reste raisonnable, tu es son équilibre Donna. Il ne pourra jamais quitter le club, mais il ne supporterait pas que tu le quittes. Vous n'êtes pas en concurrence le club et toi... Vous êtes son univers, toi la base de tout, le club une bouffée d'oxygène et sa liberté.