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- Altostratus -

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- Altostratus -

Je me réveillais lentement, avec des sueurs froides. Je m'assis sur mon lit et réalisai que j'avais un sévère mal de crâne. Ma tête semblait peser une tonne. J'avais une sensation désagréable, comme un mal de transport. En plus d'une légère nausée, j'avais l'esprit embué, comme si mon esprit était recouvert d'une épaisse couche de brume. Je regardai l'heure sur mon réveil :

05:30

L'heure de l'aube. J'adorais observer l'aube et les couleurs vives qu'elle arborait. Selon la saison, elles pouvaient être orange, rose, bleu clair, et parfois même violacé. Comme c'était un jour d'école, j'aurai préféré dormir un peu plus mais bon. Je sentais que je ne me rendormirai pas. Je décidai d'aller me balader comme je le faisais souvent maintenant. Cela faisait un bon moment que je n'étais pas allé là bas. C'était l'occasion. Après m'être préparé et avoir bu mon habituel thé du matin, je sortis dehors, un sac à la main.

En ouvrant la porte, le ciel m'étonna. Tout à fait clair hier soir, il était devenu lourd, comme si un orage se préparait. Il était d'ailleurs recouvert d'une couche grisâtre. Au loin, on pouvait voir les nuages de pluie se profiler à l'horizon. Ils sont plus épais et plus sombres que les autres. Ils contrastaient avec les feuilles orangées et vermillon qui s'envolèrent sous le coup d'une brise. Bien que déçu de ne pas pouvoir assister au spectacle du ciel que j'espérais, ça ne me dérangeait pas du tout s'il pleuvait. De toute façon je prendrai une douche en rentrant.

Je pris le chemin le plus long vers l'Est de la ville. C'était le coin le plus calme, là où les plus âgés vivaient en général. Après quelques pâtés de maisons et avoir salué quelques vieux qui passaient, j'y arrivais enfin.

Petit, je détestais les cimetières. Comme tous les enfants, j'imagine. Ces endroits me mettaient mal à l'aise et j'avais comme l'impression d'y être bloqué et de ne pas pouvoir échapper à un lourd fardeau. Aujourd'hui, c'était plutôt l'inverse : c'était le seul endroit ou je me sentais libre. Je traversai le grand portail métallique aux inscriptions rouillées, et, comme par magie, je me sentais de nouveau plus léger. Ça le faisait à chaque fois. J'avançais à travers les allées pour aller au fond, là où il y avait encore de l'espace et où les nouvelles tombes étaient installées.

"Hey hey hey... Je t'ai apporté quelque chose."

Je sorti de mon sac un bouquet de mimosas et de tulipes dont le jaune semblait irradier le paysage morne des tombes et du gravillon. Il m'avait dit une fois que c'était sa couleur préférée. Je le déposai soigneusement sur la tombe dont l'écriteau "Bokuto Koutarou" brillait, signe d'un bon entretien. Curieux comme les humains ont tendance à mieux prendre soin d'objets que d'humains. Peut-être pour se racheter ?

Je plongeai une deuxième fois ma main dans mon sac et en sorti un paquet de Pocky à la fraise. "Surprise !" dis-je en souriant. J'en posai la moitié sur la tombe et commença à manger l'autre. "Bon appétit."
Autrefois, je trouvais vraiment étranges les gens qui parlaient à voix haute à des défunts. Je veux dire, ils sont morts et enterrés sous une couche de pierre et de terre... Jamais ils n'obtiendraient une réponse. Pourtant, j'avais l'impression qu'il pouvait m'entendre d'ici. Je n'attendais aucune réponse de sa part, mais j'aimais lui faire savoir que j'étais là. Aurait-ce un rapport avec le fait qu'il ne pouvait plus parler depuis plus longtemps qu'il ne respirait plus ? En tous cas, je me sentais apaisé quand j'étais ici. C'était comme être dans une bulle, où il n'y avait plus que lui et moi. Comme s'il y avait une connexion télépathique pouvait s'opérer uniquement en ce lieu. Où alors je commençais à perdre la boule.

in the other life. (Bokuaka)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant