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- Décision -

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- Décision -

Le chemin du retour m'avait permis de me calmer complètement. Le silence nocturne avait quelque chose de réconfortant. J'aurais pu être effrayé de marcher seul dans l'obscurité mais j'avais trop la tête ailleurs pour y penser, comme le fait que marcher en tenue de volley la nuit par un automne me donnait froid. Je ne ressentais rien d'autre que de la fatigue.

- Je suis rentré, annonçai-je en refermant la porte.

Je regardais ma montre :

23:47

J'attendais la réaction de mes parents. Ma mère m'aurait demandé pourquoi j'étais rentré aussi tard et mon père m'aurait lancé un regard désapprobateur. Mais rien de tout cela n'arriva. Il était assez tard, ils auraient dû être couchés si rien n'était arrivé, mais puisque je n'étais pas rentré ils auraient du être en train de m'attendre. Prudemment, j'avançais vers le salon, m'attendant à les retrouver assis dans le canapé pour me disputer, mais ils n'étaient pas là non plus.

- Maman ? Papa ?

Quelque chose n'allait pas. Je n'avais jamais rêvé aussi longtemps et de façon aussi réaliste que c'en était inquiétant. Je n'avais pas souvenir d'y avoir déjà ressenti la douleur ou la fatigue. Je touchais une nouvelle fois ma bosse et la douleur répondit à mon contact. Je montais à la salle de bain et vis mon reflet : joues et nez rouge, peau pâle et yeux gonflés. Je passais un coup d'eau sans entrain sur mon visage puis j'allai directement dans ma chambre.

J'expirai un long soupire avant de me laisser tomber face contre matelas sur mon lit. Après un long moment sans bouger, je roulai sur le côté avant de me lever. Je ne pensais qu'à dormir. Il fallait d'abord que je me change. Je baissais le regard sur moi et me rendis compte que j'avais toujours ma tenue de sport, ce qui me fit penser que je n'avais pas récupéré mon sac dans le vestiaire. Connaissant Bokuto, ça ne m'étonnait pas qu'il n'ait pas pensé à me le prendre. Je le récupérerai demain.

Une fois en pyjama, je me redirigeais vers le lit quand un détail retint mon attention : la couverture de Boku-, MA couverture ! n'était plus là. Il fallait que j'arrête de l'appeler comme ça si je voulais m'en remettre un jour. Mais pour l'instant, j'en avais besoin. Je commençai mes recherches par la chaise sur laquelle la couverture était le plus souvent enroulée : rien. Derrière mon lit : rien. Rien non plus dans mon armoire, ni aucun des rangements dans ma chambre, ni dans la corbeille à linge sale, ni dans le lave-linge, ni parmi les couvertures, ni dans aucune des autres chambres. La frustration augmentait à chaque fois que je changeais de pièce. Arrivé au salon, mon dernier espoir, je craquai. J'étais fatigué et la recherche désespérée m'avait exténué.

Las, je me laissai glisser sur le canapé et me roula en boule pendant que des larmes de nerfs coulaient sur mes joues. Je voulais juste dormir et oublier cette journée. En attendant le sommeil, je me fis un résumé de ce que j'avais vécu aujourd'hui. Soudain, un détail me percuta : j'avais ressenti des douleurs comme la bosse sur mon front. J'avais eu froid, puis faim. J'avais pleuré plusieurs fois, j'étais tombé dans les pommes, j'avais passé de l'eau sur mon visage plusieurs fois et j'étais allé plusieurs fois aux toilettes. Normalement, j'aurai du me réveiller, surtout pour le dernier point : on connaît tous le piège. Mais j'étais toujours là.

in the other life. (Bokuaka)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant