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- À la maison -

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- À la maison -

Il me sourit puis se remit en route. Je n'étais jamais allé chez lui, car c'était toujours lui qui venait chez moi, avec ou sans mon accord.

Le ciel était de plus en plus sombre. À peine éclairé par les réverbères, je pouvais voir la lumière jaune danser sur Bokuto, apparaissant et disparaissant à intervalles réguliers. La rue était étrangement silencieuse, à peine troublée par une brise qui soufflait doucement à travers les branches des arbres autour, et le bruit de nos pas. On aurait dit que le monde autour de cette rue s'était effacé, comme si je vivais cette scène dans une bulle, loin de tout.

Je sentais mon ventre se serrer au fur et à mesure que l'on avançait. De la peur ? De l'excitation ? C'était la première fois que l'on m'invitait, et cela m'intimidait un peu. J'avais aussi peur de mon réveil, quand tout disparaîtrait de nouveau. Si seulement...

Je pris une profonde inspiration. Une odeur m'emplit les narines. Ça sentait un peu le déodorant pour homme, l'eau de Cologne et une légère odeur de savon. En tous cas, ça sentait bon, une odeur masculine. Était-ce ce que sentait Bokuto lorsqu'il n'avait pas passé plus d'un mois à l'hôpital ? L'odeur amère et acide du citron me revint en mémoire. Une boule se fit sentir dans ma gorge, mais je me força à la ravaler. Je tirai le bout d'écharpe qui pendait et le regardai attentivement. Mon ventre se serra encore plus. L'écharpe, assez douce au toucher, avait une couleur rouge bordeaux et un petit K écrit au stylo sur l'étiquette discrète y figurait.

Je me sentis faible d'un coup, comme si j'allais à nouveau tomber dans les pommes. Je réunis toutes mes forces pour rester conscient. Cette écharpe était celle que je lui avais donnée. Pas de doutes possibles. Lorsqu'il était sorti et que j'avais vu son corps affaibli trembler de froid par 20°, je la lui avais prêtée. Et comme pour ma couverture, il n'avait pas pu s'en séparer. Il me ferait sans doute croire que le K inscrit dessus signifiait Koutarou, mais mes souvenirs ne me trompaient pas.

En primaire, un hiver avait été particulièrement froid, alors ma mère voulait que je me vêtisse plus. Elle voulait me faire porter un tour de cou mais je lui avais dit que l'on allait se moquer de moi et que c'était pour les bébés. Alors un jour, en rentrant du travail, elle m'avait ramené cette écharpe rouge bordeaux un peu grande pour moi. "Comme ça tu pourras la garder longtemps". Elle avait pris un stylo pour écrire Keiji dessus, mais mon père l'avait coupé : "Personne n'écrit son nom sur ses affaires à son âge, on ne les perds plus." Ma mère avait répondu que c'était une simple précaution, et pour éviter un conflit, j'ai tranché en inscrivant seulement un K.

Maintenant, cette écharpe m'était revenue.

- À quoi tu penses ? demanda Bokuto.

Cela me sorti de mes pensées. Je le regardai et vis qu'il me regardait avec l'air inquiet.

- À rien. Tu habites encore loin ?

- À une dizaine de minutes encore. Tu tiens le coup ? Ça fait à peine 5 minutes qu'on marche, mais si tu veux, je peux te porter ! dit-il en rigolant.

in the other life. (Bokuaka)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant