OakDeath Club T2 - Georgie [TERMINÉE]

Chapitre n°8

- On y va ?

Matthias ouvrit sa portière et Georgie écarquilla les yeux. Il n'allait pas lui répondre ?! Était-ce si compliqué de lui expliquer pourquoi il l'avait conduite jusqu'à ce bâtiment moche ?

Pourquoi l'aidait-il ?

Georgie ne se sentait pas bien, elle avait faim. Matthias ne lui avait rien proposé avant de partir et la voiture avait brassé son estomac vide.

La jeune femme descendit à son tour, heureuse de prendre l'air. Si Matthias ne lui parlait pas dans la journée, Georgie le forcerait ce soir, une fois rentrés.

- Emily ? L'appela-t-il devant la porte ouverte de l'immeuble.

Georgie eut des frissons. Ce prénom ne lui allait pas. Il appartenait à une autre. Cette femme était morte. Ou alors toujours en vie si on connaissait toute l'histoire, mais cette idée était pire que celle de la mort.

Charlotte s'était délestée de son manteau des Enfers et Georgie devait l'enfiler à son tour sans se brûler les ailes.

- J'arrive, Jacob.

Il lui lança une œillade meurtrière et elle esquissa un sourire mesquin. S'il voulait jouer, elle l'accompagnerait sans problème !

- Où est mon masque ? Demanda-t-elle avant de se figer dans le hall.

Un hall vide, immaculé de blanc, tellement propre qu'il jurait avec la façade grise, polluée par les routes de Portland.

- Juste là, murmura Matthias en se penchant sur l'unique meuble présent dans la pièce.

- Bordel de...

- Tiens.

Matthias avait récupéré le grand masque qui se trouvait dans la vitrine. Il était noir, en dentelle, cousu main c'était certain. Son visage serait masqué de son front à son menton, grâce à ce masque vénitien sexy.

- Je dois porter ça toute la journée ? Demanda-t-elle en reculant légèrement.

Son sourire serait effacé derrière tant de travail, on ne verrait plus que son masque.

- Oui, dès que tu passes cette porte, tu dois porter ce masque. Quand tu participeras aussi à des réunions en dehors de ce bâtiment pour l'Organisation, tu seras obligée de le porter. C'est pour ta sécurité.

- Emily le faisait à chaque fois ?

- À chaque fois, opina-t-il.

Georgie soupira puis se rendit compte que ce masque pourrait lui être utile. Si son visage se décomposait de terreur, personne ne le verrait.

Elle empoigna l'œuvre d'art avec délicatesse, peu habituée à tenir ce genre de chose entre ses mains et le plaça délicatement sur son visage. La douceur du tissu lui fit l'effet d'une caresse et sa respiration s'accéléra quand elle remarqua le regard fixe de Matthias.

- Il te va très bien, déclara-t-il en s'éclaircissant la voix, on y va maintenant.

Il se dirigea d'un pas certain vers la porte, coupant court à l'ambiance étrange qui venait de gonfler entre eux.

Georgie ne se voyait pas, elle devait le croire sur parole.

- Eh ! Attends ! Tu n'en portes pas, toi ?

Matthias ouvrit la porte de quelques centimètres, déjà, un brouhaha enveloppait la pièce.

- Non, répondit-il sans la regarder, c'est seulement la Madame qui en porte. Pour sa sécurité.