OakDeath Club T2 - Georgie [TERMINÉE]

Chapitre n°27

Matthias était en plein cauchemar.

- Jacob ! Hurla le mec derrière la porte. Ouvre sinon je vais vraiment péter un câble.

Matthias avait du mal à reconnaître la voix de son interlocuteur. Avec une grimace, il farfouilla dans son placard à la recherche du masque de rechange pour Madame. Il s'était dit que ça pouvait toujours lui servir, si jamais Emily avait voulu passer du temps avec lui et qu'ils avaient été interrompus par un Fidèle.

Il aurait préféré que cette précaution reste abusive.

- Enfile ça, ordonna-t-il entre ses dents, et va te planquer dans la salle de bain. Ne sort sous aucun prétexte, quoi que tu entendes.

Georgie faisait les grands yeux tout en secouant vigoureusement la tête. Matthias soupira d'agacement et ne lui laissa pas vraiment le choix en la poussant dans la pièce.

- J'arrive, grogna-t-il ensuite en se rapprochant de la porte.

Il s'empressa de prendre un couteau dans sa cuisine, par précaution.

- Qui êtes-vous ?

Le Fidèle derrière la porte cessa de tambouriner. Matthias perçut sa respiration saccadée. Il semblait vraiment désespéré.

- Je suis votre soutien, cria-t-il en reprenant de plus belle, allez au diable !

Matthias leva les yeux au ciel. C'était le Fidèle qui l'avait rencardé sur la probable attaque d'Hash sur Emily. Qu'est-ce qu'il lui prenait tout à coup ?

Matthias jugea bon de désamorcer la situation en ouvrant la porte. Vu le prix de ces dernières, il n'avait pas envie d'avoir à la changer.

Le Fidèle chauve apparut dans l'entrebâillement, complètement débraillé, le visage trempé de sueur.

- Où est-elle ? Demanda-t-il sans attendre.

- Madame ?

- Oui.

- Dans la salle de bain.

Le Fidèle se jeta sur Matthias en hurlant, les mains agrippées à son tee-shirt. Dans ses yeux brillait la folie, il n'avait plus rien à voir avec l'homme calme et attentif sur le banc. Matthias tenta de le maîtriser mais se heurta à une force presque surhumaine. L'homme pleurait désormais et le désespoir, couplé à de la colère, le rendait presque invincible. Matthias tomba en arrière, sa tête heurta violemment le sol et il vit plusieurs boules noires parsemer son champ de vision. La douleur irradia ensuite son crâne et il se mit à suffoquer. Le Fidèle était à califourchon sur lui, les deux mains bien en place sur son cou, les doigts crispés. Il appuyait si fort que Matthias ne pouvait plus faire rentrer d'air, bien que ses poumons le lui ordonnaient avec force. Avec colère, il tenta de se débattre, de le désarçonner pour reprendre ne serait-ce qu'un filet d'air, mais il ne parvint même pas à le faire chanceler.

Il chercha du plat de la main le couteau qu'il avait dû lâcher en tombant mais ne sentit rien contre ses doigts. Ses poumons brûlaient tellement ! Tout commençait à lui faire mal. Ses yeux, sa langue, son crâne... après tous ces efforts, toutes ses années de non-vie, il allait mourir comme ça ? Quel gâchis ! C'était pitoyable !

Il pensa cependant à Charlotte, seine et sauve, le regard brûlant d'amour pour ce motard. Il avait réussi sa mission principale : sauver sa sœur.

Matthias ferma les yeux un instant, c'était agréable de ne voir plus que du noir. Si agréable...

Quelqu'un se racla la gorge fortement. Le Fidèle relâcha immédiatement sa prise, permettant à Matthias d'inspirer le plus d'air possible. Aussitôt, sa douleur au crâne se réveilla brusquement et il poussa violemment le Fidèle pour le faire dégager. Il avait besoin d'espace. Son adversaire tomba à son tour, le regard levé face à la troisième personne de la pièce. Matthias s'asseya lentement, sa tête tournait et il ne tenta pas de se lever. Il serait à nouveau tombé.