6. Pour toi

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- J'ai bien peur que ça soit cela...

Les arabesques étaient bien connues et signifiaient une chose très particulière au sein du monde magique. Ces marques dorées qui semblait si belle étaient en réalité un signe de magie noire. Chaque sort ou incantation qui portait atteinte à un individu, modifiait l'environnement de manière importante ou le temps laissait comme trace ces fameuses arabesques sur les receveurs. Ces sorts avaient été évidemment interdits depuis le jour de la Conjuration.

-Si c'est bien ce que tu penses, cela n'est plus de ton ressort alors ! S'exclama Arwen en se levant du lit.

-Plus de mon ressort ? Voyons, Arwen, Edgar est à présent mon esclave ! Je suis chargé de le ravauder. Il est sous ma responsabilité, je suis un sorcier et particulièrement capable de régler ce problème. Répondit calmement Alefsen en venant caresser son bras délicatement. La clé avec Arwen était la douceur.

-Tu oublies un détail Alefsen, tu n'es plus de la garde royale. Toutes ces histoires concernent le conseil magique et les autorités. Tu n'es plus habilité pour t'en occuper.

Poussant un léger soupir, le Ravaudeur se rassit auprès de son adorable esclave dont les yeux étaient encore rouges. Il essuya les dernières larmes qui menaçaient de perler le long de ses joues puis leva son regard clair sur sa meilleure amie. S'il fallait user des sentiments pour garder Edgar à ses côtés et le ravauder correctement, il le ferait.

-Arwen... Tu ne trouves pas qu'Hérys et Edgar se ressemble ? Tu peux imaginer ce que je ressens non ? L'envie d'aider quelqu'un à qui l'on tient. Le désir de rendre justice. Certes, j'ai quitté la garde royale et je sais que cela t'a attristé. Mais... Je ne peux pas me résoudre à laisser Edgar. Non, tout mais pas ça. Je ne peux pas... En perdre encore un.

Arwen croisa les bras sur son torse tout en observant silencieusement le sorcier. Alefsen était du genre à s'attacher rapidement à ses esclaves, à les ravauder avec amour puis à déprimé durant une année une fois parti. Alefsen était un grand sentimental et la jeune princesse le savait. Elle était partagée entre son devoir de faire régner la loi et son amitié profonde pour Alefsen.

-Garder et cacher quelqu'un qui a été victime de magie noire est illégale Alefsen.

-Tu as Hérys à tes côtés.

-Oui, mais moi je suis une princesse. Souffla-t-elle avec un sourire en coin amusée.

-Quel cruauté, les puissants ont ce qu'ils veulent et les gens comme moi doivent simplement dire oui à ce qu'on nous ordonne ? Triste destin ! Répondit Alefsen sur un ton théâtral.

Il se leva alors et vint prendre les mains de son amie dans les siennes. Penchant légèrement sa tête vers elle, il esquissa un sourire. Le genre de sourire qu'un enfant avait avant de demander une faveur à ses parents.

-Arwen. S'il te plaît. Laisse-moi chercher une solution. Ne me laisse pas faire deux fois la même erreur.

-Tu es trop sentimental. Tu es niais. Tu t'attaches trop vite. Et tu te donnes toujours corps et âme, Ravaudeur...

-N'est-ce pas pour cela que tu m'apprécies ?

Arwen eut un rire amusée avant de donner une tape affectueuse sur l'épaule du mage. Elle jeta un regard à Edgar et prit une inspiration. Elle n'y revenait pas. Faire un traitement de faveur ! Mais bon, ce n'était pas grave... C'était Alefsen pas vrai ?

-Un mois. Je te laisse un mois pour trouver le coupable et aider Edgar. Ecouler ce mois, je serai obligé d'en informer le conseil magique. D'accord ?

-T'es la meilleure, tu le sais ça ?

-Ne te réjouis pas trop vite. C'est court, un mois. Et puis, tu vas devoir être prudent. Sais-tu par où tu vas commencer ?

-Retrouver l'ordure qui a donné Edgar au premier venu. Annonça Alefsen avec un sourire étonnamment calme.

Le RavaudeurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant